... MAIS ELLE PERDURE, LA FOLIE

photographie: mat jacob

mardi 11 août 2015

Te nient. Tu cries.

"La ville maintenant, toute, se manifeste sous la lumière du soir. Elle aussi rétractile. Palpable. Comme dotée d'un organe qui respire (je ne crois pas qu'il coulât jamais de fleuve mais) une vaste place, avec cathédrale, rues que couvrent des dômes de verre (douces mains moites). C'est toujours vers la gare que tu marches, ou vers cette clinique minuscule (cheminée, rideau de fer, vasque, trois fleurs, ensemble Levitan 1925) presque gourmand de cette douleur qui va se produire. Te remodelant tout entier: tu respires à peine, parle ton souffle ( erreur: forme que tu n'as... oubli violent). Te nient. Tu cries. Tu ries (douces mains moites). Mais cela même... Départ. Démarre. Brouillard. Le train zozote. Très bref. Juste un instant. Au plus fort. Monte. Monte. Le train zozote. Te tiens les mains. Esprit distrait. Esprit soustrait. Pâlis. Espace rouge dans tout ce blanc. Coulée d'eau rouge. Tu cries. Te nie. Que faites-vous dans la vie ? D'une voix paisible. Depuis si longtemps ici ( violemment rompu le papier crépite, craque). Mains cousues, doucement, doucement moites. Mains et fureur. douleur. Recul. Plus vite. Plus vite. Vite. Vite. Vite. Vite. Vite. Monte. Rose. Te mords. Cries. Pâlis. A d'autres ! Cries. Parle(s)."

Agnès Rouzier Non, rien  Brûle Pour Point (p.115)
My own gift...

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