... MAIS ELLE PERDURE, LA FOLIE

photographie: mat jacob

vendredi 30 décembre 2011

volontaire

quelle merde ! devient-on sourd à entendre trop de sons qui s'effacent ? perplexe... illusoire... daphné êtes-vous là ? à toute latitude, lénine/à l'asile lié/blême sa ligature. amour physique sans issue... NON !  l'issue souveraine, même mensongère, est. amours mortes, humé son sexe, tourment torrent exégèse. ne pas fuir, surgir, sécrétions acides à l'esprit qui s'égare. voix discordante ? portrait robot muet. ta lie est mon essence et ton errance un feu. point de cataracte. la frayeur est humaine s'arrache à la terre... ses jambes se croisent en une orchestique indécente & volontaire. sentir encor à la nuit son évanescence. je reste. et suis. litrice dit-elle, séduisante même... explosition intense... j'attends. au loin prolégomènes. boire sa sève et ses paroles... incertaines. l'espace réprimé se condense en un point singulier. 

plat du jour

par le plus grand des hasards, j'ai découvert un questionnaire, cher à l'étiquette productions, et baptisé le plat du jour. à  remarquer ici, ou , entre autres...

mon plat du jour, donc:

* comment pourrais-me décrire ?
mal, assurément... depuis que j'ai arrêté de fumer, je me jimmorrisonise et cela me plaît modérément. mes artères agréent.

* quels étaient mes rêves d'enfants ?
ils sont devenus mes cauchemars d'adultes, et pas seulement à cause de la série des body snatchers.

* quelle est la chose la plus importante pour moi ?
modestement, ma vie - certes chaotique... je n'ai que cela...

* comment ai-je rencontré mon mari ?
rencontré, toujours pas ! mais j'espère qu'il aura une charmante paire de seins.

* est-ce que j'ai des regrets ?
évidemment, et des remords, aussi... parfois en mes fantasmes les plus fous je souhaiterais tout recommencer... hé bé !

* quels sont mes projets ?
ils sont flous, et délirants en diable...

* à quoi ressemble l'endroit où je vis ?
à un vaste capharnaüm, insolent & placide...

* quelle a été ma première expérience de la mort ?
mon paternel décède le 24 décembre 1981... il était à l'hosto depuis 1 ou 2 mois... un peu avant le nouvel an, je demande - j'ai 7 ans - à ma mère: quand donc je pourrais voir mon père, et en un regard d'icelle, je deviens adulte - pour le pire... - je ne comprends pas le concept de mort, mais sans qu'elle ait rien à dire, je sais bien qu'il l'est, trépassé.

* de quoi suis-je le plus fier ?
vu qu'on ne peut être fier, ou avoir honte, que de ce dont on est responsable, je suis assez fier de pas grand-chose: http://bertfromsang.blogspot.com/2011/05/track10.html

* comment est-ce que je voudrais que l'on se souvienne de moi ?
qu'on m'oublie, pourquoi pas...

lundi 26 décembre 2011

tomates


l'insurrection ne peut avoir lieu dans un livre. quelque chose a lieu dans un livre. autre chose qu'une insurrection aura donc lieu dans ce livre. tomates (P.O.L) p.93

sarabande

mon implosion en strates inélégantes je ne sais ce qu'est l'autre adaptation intense & éphémère ce jour encore n'est si long ou presque en la foule affolée et victime... de sa coupe à mes lèvres, crépuscule & contingences, en une sarabande venimeuse et gracile, le long des villes. être ivre. quelque espérance douloureuse & ultime. vaine... attente à jamais exsangue & libre. rien. rien. dévoilement insane... audace, inconvenance, essence même en ces absences, éminentes.

jeudi 22 décembre 2011

... ergo sum

sous mes pensées des traces d'âmes passagères. ne sais plus. laisse faire. faire face insincère. au radioactif nuage répond la bravoure sommaire. encore. encore. et moins que cela. j'attends. terne la vision parcellaire, s'égare. ce goût de sang supputé quelle aide inélégance en nos rues torches blêmes. regards. patience infime. aréole incandescente à la nuit. dislocation intense les langues s'avalent comme les seins s'oublient. je suis. à ce fragment fade j'oublie. nos lignes de fuite rudimentaires. aucune errance en cet état de chute. et l'éclipse, pas même. je guette. pour rien. j'attends la ritournelle. épier sans cesse, et sans tact, peut-être. pour rien, certes.  elle s'étend l'angoisse, comme s'ébauche l'affût. ne sais plus rien. fais face, insincère. capture l'éternité en quelque bulle éphémère. je suis. peut-être. enfin. envisage cette fin. qui n'existe pas...

mercredi 21 décembre 2011

prérogatives

attente vaine
entente immonde
seule la lande
étend encore ses prérogatives
en l'univers
pour rien satiné
inélégance
bienfaitrice
mon incertitude
est ton vice...

mercredi 14 décembre 2011

une chose toute simple...


les ivrognes ont la réputation de voir double. l'homme possède deux yeux et par conséquent deux images du réel qui se superposent normalement l'une à l'autre ; lorsqu'il est ivre la superposition se fait mal, d'où le fait que deux bouteilles au lieu d'une dansent devant les yeux de l'ivrogne. mais cette duplication du réel est un phénomène purement somatique ; elle n'engage pas en profondeur la perception ivrogne du réel. tout au contraire : l'ivrogne perçoit simple, et c'est plutôt l'homme sobre qui, habituellement, perçoit double. l'ivrogne est, quant à lui, hébété par la présence sous ses yeux d'une chose singulière et unique qu'il montre de l'index tout en prenant l'entourage à témoin, et bientôt à partie si celui-ci se rebiffe : regardez là, il y a une fleur, c'est une fleur, mais puisque je vous dis que c'est une fleur... une chose toute simple, c'est-à-dire saisie comme singularité stupéfiante, comme émergence insolite dans le champ de l'existence. en quoi l'ivrognerie peut être invoquée comme une des voies d'accès possible à l'expérience ontologique, au sentiment de l'être ; car l'ivrogne voit qu'il y a la rose, et qu'elle est sans pourquoi, comme disait heidegger citant angelus silesius:
la rose est sans pourquoi, fleurit parce qu'elle fleurit
n'a souci d'elle-même, ne désire être vue.

le réel. traité de l'idiotie. clément rosset (minuit) pp 41/42

samedi 10 décembre 2011

... fauve

tous les matins t'as mal
et les journées t'es rien
les soirées qui t'emportent
en des nuits souveraines
précieuses sont peut-être
et après qui tu es ?
seul & fauve
ou  presque
du vide
à la recherche...

mardi 6 décembre 2011

anamorphose

cette part d’ombre anamorphose échéance élégante et sombre encore l’osmose parcellaire il fuit en dérive amère au sol sa trace reste mensongère aussi et pour un temps en ses veines mêmes l’assaut des horizons se propage amène au gré de tensions formelles & délicates bancale l’aversion versatile élection où sommes-nous ? à la nuit pour certains et au néant pour d’autres… y voir à peine en cette onde propagée : elle s’efface…