... MAIS ELLE PERDURE, LA FOLIE

photographie: mat jacob

vendredi 30 novembre 2012

encore plus que...

jusqu'à son dos rien / langue servile cette ivresse / sa gorge argentine, véhémente / la souffrance est éphémère quand la douleur est obscène / imposture sa gangue / nous sommes, encore, nous sommes / furtive l'ombre / spasmes insolence / la nature est un crime (elle n'existe point) / sa hanche, sourire / le vide s'efface, invisible soudain l'après-midi même / rêve au chlore / nues obscures angoisses pâles / sous l'opacité, le speed riposte (europe 77) / pensée tragique / écrire d'ici / blank generation, ailleurs le livre / seule, veille sa langue / encore plus que... / au loin, imminence / éternel  nuage fade / voire cheville vaine...

mardi 27 novembre 2012

CosmoS


ligne de fuite(s)…
fugue, art mineur et manifeste…
échappées blêmes,
incertaines.
hier encore ici.
aussi nous sommes abstractions
aussi nous sommes hologrammes
quelque hématome même…
de projections fantômes
en univers errances.
rien
ou épars, ces stigmates …
CosmoS
& algorithmes…

vendredi 23 novembre 2012

jeudi 22 novembre 2012

mise au point

il est un point au centre duquel s'efface le tas
au centre duquel l'être se tient au centre
duquel l'homme s'égare/il est un état au
centre duquel un homme frotte l'étant au
point que le noeud du tas n'est pas le tas
rendu à l'être/il est un coma au centre
duquel un homme dort au point que son être
et son tas bruitent fort en cris des silences/
il est des sons qu'un homme dans son état
de coma crispe en petits tas d'un petit point
décroché ne vacant plus/il est un homme
alité au coin du point périphérie du noir tout
près en perte de sons de dits de mots un sans
état/il est là dans un état de rien le point
noir des idées saisi dans une poche liquéfiée
qui suinte par coups assourdis/il est le point
planté en bout d'une ligne mouillée à vouloir
en trancher des bouts du tas de l'être étiré
sans état/il est là étendu encore tapi sur le
drap à attendre le point au centre duquel un
homme apparaîtra attendu en cet état.

in recueil des hommes, suivi de notes mais encore (p.31) isabelle lassignardie

à découvrir ici ou ...

mascarade



revenir pour rien.
s'étendre encore.
rien signifie maudire, à chaque instant.
comme j'observe elle attend...
envie d'espace restreint même.
l'affût errance phénomènes...
variations ce visage,
à l'hématome clandestin,
ailleurs hier éclat d'ombre.
être ainsi dire le monde,
en mascarade...
quelque instance véhémente.














mardi 20 novembre 2012

stigma (2003/2004)







vilnius, lituanie



las palmas, canaries



paris, france



playa del ingles, canaries



vilnius, lituanie


samedi 17 novembre 2012

l'ennui

aller dans l'ennui. s'ennuyer encore plus. y prendre garde même. s'ennuyer. s'ennuire voire. s'ennuire pour le meilleur du pire ou presque. aimerais-tu t'ennuire sans effort le moindre ? partout cette interrogation incertaine... s'ennuyer ou s'ennuire et merde ! point de néant en ces nuits fébriles. j'attends. m'ennuie, m'ennuis, peut-être... ne redoute rien, pas même ce vide qui guette... je n'ai plus peur la nuit, je m'ennuis. avec élégance & nonchalance... aux abords des routes bien des précipices... l'ennui, encore et toujours est pareil et autre, à chaque fois. la violence de l'ennui est ferme et définitive, quant à elle... pourquoi vivre ici ? et encore ?  l'excellence n'est rien en ces chairs, traces d'ennuis. cette inquiétude est une indifférence blême... s'ennuyer ou s'ennuire, zones d'ombre encore...

vendredi 16 novembre 2012

esquisse


souvenir d’oubli
présence d’ombre(s)
pulsion scopique /rétinienne persistance
être ailleurs hier
encore.
voire l'errance...
en la mémoire des résignés, engranger l'insignifiant.
attendre & fendre
imperceptible
l'immanence alone
& sensible...
obscure cette image
en la nuit incertaine
nébuleuse atmosphère
esquisse
indélicate, même...







mardi 13 novembre 2012

une certaine idée de la désespérance...


samedi gris d'automne à bacalan. photographie: stéphane lartigue, publiée in SUD OUEST, édition bordeaux agglo, 13 novembre 2012

dimanche 11 novembre 2012

apocalypse ou...

ici aucun cobaye ne cohabite noyade spatio-temporelle à chier métaphore merdique pornolettrisme hé bé suite quantique sur vos gueules nos tripes à l'évasion limite fusion/fission lynx à l'oeil frontière nature morte remue encore  virus hier planification incertaine orwell  merde blaireaux indigos je te vois te connais t'imagine ailleurs te défigure alone rien n'est acquis par-delà cette zone d'ombre à l'ouest indistinct à peine ton soir est une apocalypse ou...

samedi 10 novembre 2012

d'où le lettrisme

 D'où le "lettrisme": "l'avant-garde de l'avant-garde." Isou débuta par la poésie. La création étant la forme la plus haute de l'activité humaine, et l'art la plus haute forme de la création, la poésie était donc la plus haute forme d'art.
 La phase amplique de la poésie, comme Isou l'avait établi à dix-sept ans, s'acheva avec Victor Hugo. Puis vint Baudelaire qui détruisit l'anecdote au profit de la forme poétique; Verlaine, lui, détruisit la forme poétique au profit du seul vers; Rimbaud détruisit le vers au profit du mot; Mallarmé perfectionna le mot et le transforma en son - et puis, dépassant avec insouciance la mécanique de l'invention, Tristan Tzarza détruisit le mot au bénéfice du rien. Sa devise était "Dada ne signifie rien". Isou la corrigea: "rien" était une phase, pas un but. Oui, le mot ne signifiait rien, une salle pleine de beaux parleurs était une salle pleine de confettis - ainsi, du mot, Isou sauvait la lettre. Il représenterait et dirigerait une phase où la réduction du mot, et du monde, déboucherait sur le rien. Il réduirait de force le mot à la lettre, au pur signe, apparemment vide de signification, mais en vérité d'une fécondité sans limites.


 Il enverrait le signe se perdre dans l'éther. Il flotterait au-delà du temps, à travers l'histoire, dans la conscience et hors d'elle, jusqu'à ce qu'il ait repoussé toutes les anciennes significations. - et puis, avec sa charge magnétique inversée, le signe attirerait de nouvelles significations. La lettre serait apte a composé un nouvel alphabet et un nouveau langage, un langage qui pourrait dire ce qui n'avait jamais été dit, sur des tons inouïs. Sur le plan de la mécanique de l'invention, cela signifierait que la création de l'anecdote, le récit de nouvelles histoires seraient une fois encore possibles. Autrefois, on pouvait raconter et vivre les histoires. Parce qu'une histoire raconte un monde, un monde nouveau pouvait être créé. Et parce que Isou ne parlait pas seulement de l'histoire de la poésie, mais de la poésie de l'histoire - de la conscience qui, comme le souvenir, est à la fois faite de temps et hors de lui -, cette transformation absolue pouvait intervenir en un éclair. Ce serait comme le voyage dans le temps d'une pièce radiophonique de science-fiction des années quarante: "je m'absente pour un millier d'années", dit le savant à son assitant; "mais cela ne vous paraîtra durer qu'un instant".

greil marcus, Lipstick Traces, une histoire secrète du XXe siècle , folio,pp 308/309 (traduction guillaume godard)


q-leap

n'attends rien
ne vaux rien
ne suis rien
océan prose mon cul !
néant ici
fors la merde...
par-delà l'espace observable
se dandine
Rouge Vif
sans ostentation.

feinte identité
kamikaze, ou presque
ma soif/ton désordre
nulle part
alone
hier...
de l'intrication
lenticulaire
en nerf contraire.
même de dos...

mercredi 7 novembre 2012

le ciel s'était éloigné d'au moins dix mètres.

  depuis ma chute, je ne me rappelais pas avoir dormi. parfois, l'inconscience de la nuit devait interférer avec celle du sommeil, bien sûr; mais sans que cessent le film des images et le marteau régulier de la viande, à présent bien établie dans son nouvel état. des circuits s'étaient constitués, des cadences: dans ma cheville, soudain, quelque chose s'éveillait en chuintant, comme l'eau qui fuse d'un tuyau percé; d'autres sources se mettaient à gicler, puis toutes se rejoignaient et coulaient en se faufilant le long de mon corps. ou bien, la douleur faisait sa pelote au-dessus du talon, se roulant et se distordant lentement; lorsque la boule était prête - j'arrivais maintenant à en prévoir l'instant -, elle se brisait avec une sensation de lumière; et les éclats, traversant mon pied à toute allure, venaient exploser, en étoiles aussitôt éteintes, au bout des orteils. là, je respirais: il se passerait un bon moment avant la formation de la boule suivante. je n'avais jamais eu de fracture; mais je sentais bien qu'il y avait là-dedans une bouillie d'os et de chair bouleversés, et qu'il faudrait beaucoup d'art et de patience pour l'ordonner. à moins que...


l'astragale (pp 26/27) livre de poche (1968) albertine sarrazin

allez les filles !



S.G.  rocks !

mardi 6 novembre 2012

fortunes...

ta nuit mon néant imposture lasse éclat d'éclair feint solitudes silences fortunes ailleurs à nos latitudes parangon d'existence cet objet du désir incarnat cieux désespérés kabbale paroxysme à l'Ailleurs Immédiat point de grand passage, pléthore mêlé d'abominations et de miracles... lady death... tensions chimiques, sémillance de veines, imminences,sommes en guerilla, loin du zéro essentiel et du désordre certain: l'Elémentaire Tragique... après la passion, les ténèbres, et cette élégance, altière incertaine cette vie  pour quoi ? alone et passagères, nos semonces, à la nuit disparaissent...

samedi 3 novembre 2012

marteau & transmutation

 Nietzsche est le premier à nous apprendre qu'il ne suffit pas de tuer dieu pour opérer la transmutation des valeurs. Dans l'oeuvre de Nietzsche, les versions de la mort de dieu sont multiples, une quinzaine au moins,  toutes d'une grande beauté. Mais précisément, d'après l'une des plus belles, le meurtrier de dieu est "le plus hideux des hommes". Nietzsche veut dire que l'homme s'enlaidit encore, quand, n'ayant plus besoin d'une instance extérieure, il s'interdit à lui-même ce qu'on lui défendait, et se charge spontanément d'une police, et de fardeaux, qui ne lui semblent même plus venir du dehors. Ainsi l'histoire de la philosophie, des socratiques aux hégéliens, reste l'histoire des longues soumissions de l'homme, et des raisons qu'il se donne pour les légitimer. Ce mouvement de la dégénérescence n'affecte pas seulement la philosophie, mais exprime le devenir le plus général, la catégorie la plus fondamentale de l'histoire. Non pas un fait dans l'histoire, mais le principe même, dont découlent la plupart des événements  qui ont déterminé notre pensée et notre vie, symptômes d'une décomposition; Si bien que la vraie philosophie de l'avenir, n'est pas plus historique qu'elle n'est éternelle: elle doit être intempestive, toujours intempestive.  (pp 22/23)




Nous, lecteurs de Nietzsche, devons éviter quatre contresens possibles: 1° sur la volonté de puissance (croire que la volonté de puissance signifie"désir de dominer" ou "vouloir la puissance") ; 2° sur les forts et les faibles (croire que les plus "puissants", dans un régime social, sont par là même des "forts") ; 3° sur l'éternel Retour (croire qu'il s'agit d'une vieille idée, empruntée aux Grecs, aux Indoux, aux Babyloniens... ; croire qu'il s'agit d'un cycle, ou d'un retour du Même, d'un retour au même) ; 4° sur les oeuvres dernières (croire que ces oeuvres sont excessives ou déjà disqualifiées par la folie). (p 41)

in Nietzsche par Gilles Deleuze (puf)