... MAIS ELLE PERDURE, LA FOLIE

photographie: mat jacob

dimanche 26 avril 2009

le tutu, princesse sapho


alors là les enfants arrêtez TOUT...

si vous écoutez skyrock, appelez ces jeunes couillons pour leur déclarer: les problèmes de boutons sur le gland, y en assez, lisez le TUTU, nom de dieu!

si vous écoutez rmc, appelez "les grandes gueules" ( émission surréaliste s'il en est, mais dans le sens péjoratif du terme) pour déclarer: la tva, l'album de carla, basta! les radars, les chiens qui pleurent , ma belle-mère au crazy horse , qui a tué qui et pourquoi, on s'en fout: lisez le TUTU, nom de dieu! sauf daguin qui ne sait pas lire: on l'autorise à s'étouffer avec son pâté...

si vous croisez ppda, dîtes-lui, bien fait connard! t'avais qu' à parler du TUTU au journal ( et pour une fois que l'inénarrable mari de la chanteuse prends une bonne décision , on va pas pleurer, non...)

bientôt le quatorze juillet: arrêtez tous les défilés, et hurler dans vos mégaphones: moi, je lis le TUTU, nom de dieu...

au prochain match des bleus, crevez le ballon, et allez sur le pré, lire le TUTU nu, en vous roulant dans l'herbe...

sur les plages, aux restaurants, dans les caves des cités et les avions à réaction, lisez le TUTU...

vous ferez peut-être un lyon-paris en 18 secondes, qui sait...


voilà donc un bouquin écrit en 1891, et qui devait être publié par genonceaux ( premier éditeur en quelques mois de lautréamont et rimbaud, excusez du peu...); notre ami ce serait mis au vert quelques temps(ceci est établi,à cause d'un bouquin menacé de censure, peut-être celui-ci,du reste), le livre ne paraissant jamais... l'étonnant pascal pia , qui écrivit à son propos un article révélant son existence dans la quinzaine littéraire en 1966, l' aurait déniché grâce au hasard seul, et n'en a jamais dit plus... pas une trace de ce manuscrit, même à la BNF... d'autant plus étrange que ses 200 pages annoncent jarry, dada, queneau, les surréalistes, rien que ça... certains aspects du bouquin sont même étrangement contemporains... l'aérolite , pour reprendre rìos, serait-il apocryphe... il ne fut publié chez tristram qu'en 1991... aujourd'hui réédité par le même, augmenté de 3 postfaces: une inédite de julian rìos, un extrait du texte fondateur de pia, et une enquête de j.j. lefrère, retraçant le parcours rocambolesque du bouquin...si c'est une supercherie, ce que personne ne semble penser aujourd'hui, d'après la nombreuse littérature que j'ai pu compulsé hier-merci le ouèbe- on en veut beaucoup, des "comme cela"... sinon, on peut toujours rêver à ce cas de "pathologie littéraire" ( libé) , à ce livre " prodigieux, lyrique, délirant et beau, qui se déforme comme sous la pression d'un rêve" ( la quinzaine)...

pour ma part, j'ai eu la sensation surprenante, à sa lecture, du silence de la nuit déchiré par le franc éclat de mon rire...

un court extrait:
"le mariage se sacrementa à saint-germain -des-prés. la mariée,le marié, et les gens de la noce portaient le deuil. on en avait décidé ainsi, afin de ne pas faire comme tout le monde. l'évêque de djurdjura prononça une gaillarde allocution, il s'étendit longuement sur les plaisirs du mariage et, à voix basse, insinua: vous allez vous en payer, mes gaillards, la france vous en sera reconnaissante un jour. "

culs


Cul bleu,cul vert,cul rose,cul rouge ou pastel,
Je dirai quelque jour vos aisances latentes:
Cul bleu comme le soir,à la nuit éclatante
Qui dégage parfois des puanteurs cruelles,

Dômes d'ombre;cul vert,espérance patente,
Tu t'élances parfois,tout nu dans les ruelles;
Cul rose sans apprêt,tu ris aux lèvres belles
Dans un orage à la colère cinglante;

Cul rouge,vibrement divin de claque avide,
Paix des anges,bravo!tu n'as pas une ride
Et ta raie est un val aux contours merveilleux!

O,suprême Clairon plein de strideurs étranges,
Silences traversés des Mondes et des Anges:
_Cul pastel ou violet,tu flamboies à mes yeux!_

merci à arthur,quand même...

white light/white heat

pluies torrentielles
fleuve divin
d'amours pestilentielles
à ton courant diffus
j'aspire...

lee is free









la femme aux mille vies...

le chant des hyènes

FJ Ossang, le dernier des poëtes du cinématographe, est aussi l'implacable meneur de Messagero Killer Boy ...

samedi 25 avril 2009

bertfromsang & arthur...

ce fut d'abord une étude.j'écrivais des silences,des nuits,je notais l'inexprimable.je fixais les vertiges.

vive les guichetières !

... et je t'emmerde !

perspective(s)

dans nos preux désespoirs
se nouent des amours publiques
engendrant d'opiacées
et circonvenues vierges.
d'étouffées fantaisies
lézardent les plafonds
détruite la menace
en claire résonnance.
le fardeau sur les dos
fait tant courber l'échine,
elles, au-dessus des eaux,
flirtent, mort électrique.

the question

la médiocrité de notre univers ne dépendrait-elle pas de la pauvreté de notre énonciation ?

errements

saisir sa chute en la fulgurance de son avènement...

pourpre

son dos indécis s'affichait avec entrain
en l'ombre sa courbe suppliciée
se perdait en méandres obscurs
étrange talisman en volutes diffus

dansent au mur nos illusions

active et lente en un battement
sa lèvre carmin ourlée
frémissait avec peine
insensible à ce monde, fissile

purpurine l'effluve, en son épanouissement

bertfromsang & rené...

enfonce-toi dans l'inconnu qui creuse. oblige-toi à tournoyer.

au travers

j'aime assez me faire mordre, mais pas par n'importe qui...

parresia

affaissée son errance en fugitive emphase près de la rive dense d'un courant léthéen aperçu au hasard...

suspendu son élan à l'atmosphère lourde l'usage solipsiste de sa pensée soudaine s'efface en profondeur...

éraillé son souffle se confond aux éclairs tonnant avec lenteur jusqu'au fond de sa gorge érubescente et lasse...

effleurée sa hanche en boucles métalliques ourlées de solitudes fallacieuses et fugaces...

stupéfiante sa langue en un geste insolent creuse la terre torve cliquetis mécaniques de son cruel effroi...

esquissé son malaise en courbes chancelantes allant à s'abîmer vers la rive légère...

camera obscura

la menace est la flamme vacillante,
auprès de l'éclat, l'errance
incline à l'érosion
des sens.
récifs/chambres noires/heures sombres
l'onde se propage
et s'oublie à l'éclair
dans l'ombre un visage émacié
s'évapore.
rictus/éreintement/caméra obscure
un doigt sur la tempe
claque dans la nuit.

de dos (remember stuart rosenberg)

de dos, le réel semble moins fade;
ses traces exsangues confinent à la menace,
et brassent des vies fanées à son doux horizon,
au passage d'obscurs témoins anéantis
égarés en chemin, perpétuels errants
et leur chimère est une évasion...

~~~ l'origine ~~~
~~~ fuir ~~~
~~~ sans éclats ~~~
~~~ en un détournement ~~~
~~~ sempiternel ~~~
~~~ et lent ~~~

de dos, le réel semble moins flou,
et sa limite ardente est mon arden lointain
éclatante lumière à peine aveuglante...
je vois la vie / derrière moi / une ombre.

paradoxa

la mort est un bataclan de vivants.

épiderme de la nuit

tressaillement insane
incandescence lasse
d'indécentes phalènes
en jupes avenantes
nos paupières closes
en pulsions se confondent.

liste de feus

(...)

margaux, morte dans une bouteille, ou presque...

rené, retrouvé un bristol à la boutonnière : "dégouté" y était inscrit...

lope, perdu le long du cours d'un fleuve, enfin, intranquille...

ullrich, mort dans un placard à francfort. retrouvé par son beau-père, monte-en-l'air retraité, qui avait décidé de renouer avec ses anciennes amours dans le but de financer les recherches de son beau-fils disparu...

david, mort un dimanche de pluie, d'une glissade, peut-être...

annabelle, suicidée en se pendant à un arbre, en automne, pour ne pas déranger le feuillage...

marcel, décédé dans son lit, infiniment seul, infiniment...

félix, mort à la tâche, comme aurait pu déclarer william...

adèle, morte d'amours insanes, affolée...

panero, poëte, dont le dernier quatrain fut écrit sur l'eau, avant une certaine congestion cérébrale :
homme libre toujours tu chériras l'amer
miroir où contempler nos âmes innocentes
en la fusion salée de lames incessantes
heurtant nos destinées et ce frêle steamer.


achille, mort de rire... malgré les répétées et désespérées tentatives des médecins, ses mâchoires gardèrent l'aspect caractéristique du ricanement, jusque dans la tombe...

carson, morte ivre peut-être, saoule sûrement...

antoine, auteur décédé de végétal, récit inachevé narrant l'histoire d'un homme se muant en arbre, atteint d'une tumeur au cerveau : un oligodendrogliome, dont la caractéristique, comme son nom l'indique, est de pousser des racines au fond du cerveau...

boris, mort de déception : " ça, des américains !? " furent ces mots derniers...

ida, morte oubliée, l'est-elle encore ?

tristan, mort de peur, une grimace abstraite figée sur son visage... n'avait-il pas visionné la fin absolue du monde ?

(...)

inspiration lointaine et certaine : bernardo atxaga

bertfromsang & ian...

i could live a little better with the myths & the lies,when the darkness broke in, i just broke down & cried,i could live a little in a wider line, when the change is gone,when the urge is gone,to lose control,when here we come...

immobiles

vies hématomes violacées
perdues pour l'ici, même
à rebours réifiées les escales
laissent traces
sur l'écorce aveulie
de tant de peaux tannées...
létale est la menace
qui ne fait qu'excéder
l'anomalie tenace
de ces pourpres étreintes...

la nature n'existe pas...

la nature n'existe pas...

tenez-vous le pour dit...

tous autant que vous êtes...

un agrégat de névroses spongieuses...

et rien de plus que cela...

un échec trivial...

le baiser de la stryge

force contrarotative
l'itération renvoie à l'exorcisme
et par la chair, aux récits d'hallucinations
désolées et flaccides.
morsure de stryge
humidité des lignes - directrices
et des languissantes machines
aux gouffres clairs aspirées...
quelque trace avide
marque la peau rompue
à l'exercice, vain.
l'incivilisée presqu'assouvie - engoule-moi, semble-t-il espérer - propage le malaise, celui qui donne des yeux pour voir la cité disparaître, et perçoit l'électrique incohérence de ses pensées maudites.
" sous l'épiderme cerner
de l'édifice la chute
propice à l'abandon
de ces forces, motrices. "
échappement des corps, ivresse clandestine
oeil, obsession & sortilège, sombre
ce baiser à sa gorge,
une éternelle étreinte...

merdre

cabaret cacophone voltaire
lettrisme hurlé susurré
ukases situasécessionistes
rhizomes égarés et deleuziens, à la douzaine

le mômo ahane aguirre ricane à l'infini, là-bas derrière
oh tombé mort !

cacochymes andouilles en surprise-parties !!

ânes bâtés parés à l'essor avorté...

chiards libidineux aux lèvres en écume

risibles ritournelles
farandoles stériles

le ridicule tue et laisse au sol ces traces !

l'orange est mécanique
et l'orage pressé...

il a revu sa vie,
trois photogrammes flous.

le voyageur

entre matins délicieux, erratiques midis, soirs anéantis
os brisé, sein déchiré
réminiscences
aussi nous sommes des machines
humaines & finies
à l'oeil ouvert et
au coeur détaché
en vagabondes parties
des nuits mauvaises
aux écueils désertiques
plaies devenant cicatrices
et aux incongruités sonores
des corps écoulées
en suspension, dans l'air...
il y aura d'autres matins
et des jours pires que ces nuits
comme le sort du voyageur
nomade immobile
& solitaire hostile
mystère du coeur las & de l'obscure raison...

génitif génital

jours déclinants, horizons violacés
stridences, puis silences, et stridences encor
virulent vibrato vu le vit avoué
génitif génital - pléonastique ...
le mouvement absorbé par le temps
la beauté semble ici difficile
et la vérité sublimée
par cette théorie qui la détruit toujours
savoir ne plus être captif
comme ce monde est nôtre...

univers, univers

soubassements, un univers
parmi le corps des villes
leurs galbes
marmoréens dédales
signes de misère & misère des signes
caverneux lacis où se heurtent
des spectres animés
d'intentions séductrices
en ellipse exhalées
par ces tréfonds ardents.

nues (cher oncle sam)

nues âmes passagères dissolues
nues folies meurtrières erratiques
nues déchéances insanes et subtiles
nues traces amères de vassales salives

seul avec peine égaré,c'était lui qui faisait disparaître les cailloux sur sa route, pour les porter à sa bouche, et les suçoter parfois...

noli me tangere

écarte-toi
et échoue
immobile
et nomade
enfonce-toi
là;
ne pense plus
à ta plaie,
toxique.
tous les prurits
à l'inassouvissement
conviés
te rendraient
probe
ou bien sot
si tu y songeais
quelques secondes encor;
ne plus être ému
ne plus être blessé
seul, blêmir comme le jour...

bertfromsang & denis roche...

le langage poëtique n'a d'autre but que d'exprimer une certaine intériorité qui lui est propre, c'est-à-dire qu'il se suffit à lui-même.
la poësie n'a d'importance que par l'acte créateur qu'elle suppose. peu importe la technique ou l'excitant employé.
la poësie doit tout mettre en oeuvre pour arriver à ses fins, aussi bien l'expérience intérieure du poëte que la réalité environnante, aussi banale soit-elle. elle rejoint en cela la peinture contemporaine. du matériau poëtique constitué d'événements fantastiques, de phénomènes quotidiens, d'objets décriés, ou de chaussures à clous, le poëte tire une quantité de langage insensée. ainsi par la grâce d'une re-création, se trouve définitivement fixé un langage absolu, incommunicable, un no man's land infranchissable, mais qui autorise peut-être le survol.
(...)

in forestière amazonide, extrait de l'avant-propos ( janvier 1962 )


à l'apoastre

les légendes courent comme les hommes meurent
dans la souffrance rétractile
du corps qui tangue, ivre.
cette femme, dans une métropole industrielle,
aléatoire & suave,
monstruosité précaire...
- la mort regarde, avec des yeux de chien -
à l'exercice problématique de la soif de l'ordre étanchée,
construire est reconstruire.
l'ombre des limbes
somnolence somnolente somnoler
quelque doigt sur sa cuisse,
l'âme est la chair, palpitante.
horde herse hampe - primaires,
ligne(s) de fuite...
l'éclipse est dans la subtile esquisse
désemparée
quête d'antiques notes, perdues...
opiacée &
éternelle, ritournelle...

abyssales

au fond du fond du fond du fond du fond du fond de soi-même
entité barbare et
reptilienne
à l'hypothalame, vague
insane destruction sur son passage;
souvenir de cri,
caressant comme celui du fauve...
couche-toi là
nus
oublie ce monde
énergumènes
discrèpe encor l'atmosphère
ces invisibles...
ton homéostasie
est une délivrance...
tes rachidiennes hauteurs
un avenir abstrait de nos incomplétudes;
s'enfoncer toujours
et perdre pied
pour au moins quelques secondes...

taedium vitae

horizontale aliénation
panoptisme amer
spectrales biographies
ondes crépusculaires
vacances bon marché dans la misère des autres
chroniques de corps effondrés
tous ont leur histoire, extraordinaire,
hiérogrammates dévoyés
- in mediasres -
less is more
l'espace atroce de ces renoncements
-sordide subliminal-
la flamme luit sous le métal
ondoyante atmosphère
quand l'insurrection se prône, inerte
d'agitation futile
en falsifications ivres
l'hubris
est éphémère
less is less...

infinitive

le gris annonce le bleu qui suit...
à son propre venin devenir étranger
ce froid bleu
... aujourd'hui ce qu'autrefois ...
~~~~~~ oublier d'apprendre - apprendre à souffrir - souffrir de se souvenir - se souvenir de partir - partir s'oublier ~~~~~~
la svelte créature ... un lézard de lune ... étoile devenue salissure
ne tendre qu'à connaître son néant
à la lueur abyssine
d'atomes exaltés
laisser enfin sourdre quelque réminiscence
finir ~~ finir ~~ finir ~~ finir ~~ finir ~~ finir ~~ finir ~~ finir ~~ finir ~~ finir

je est ... quoi d'autre,déjà?

je perçois beaucoup et comprends peu
je crains le silence des espaces infinis, même s'il n'est pas silencieux, ni eux infinis
je ne veux pas donner de style à ce qui ne peut avoir d'allure
je préfère l'arrière-train à l'avant-garde
j'aime la caméra obscure et le théâtre d'ombres
je retrouve l'existence de la nuit dans des venelles désenchantées
je pense ma vie pour vivre ma pensée
je bois par désir de dissolution
je regarde l'écran avant de regarder la tv
je recherche l'épouvante derrière de simples masques
je reporte toujours à après-demain ce qui peut être demain fait
j'aime à errer ivre et seul, le long des rues transies les nuits désertes
j'apprécie qu'on me touche ici, mais pas là
je hais le bon sens
je lis des livres comme on devrait manger des fruits: plusieurs fois par jour
je chéris les anges quand ils sont sales
je ne vaux rien, ce qui ne me coûte pas
je connais, à la manière de F., un prince dont la folie précoce consiste à se croire prince
j'espère avoir le courage des oiseaux, qui chantent dans le vent glacé
j'imagine le grand tournant de l'Histoire comme un virage en épingle
j'aspire à l'épuisement
je sais l'origine de la tragédie: le sacrifice du bouc - tragos en grec
j'adore quand un plan se déroule sans accroc
je suis en proie à la risible folie
je ne fume plus, et fume encore
je ne trouve pas le sommeil
j'estime l'ennui
je me désespère de la crasse bêtise
je suis mort hier, en épectase, pour le moins
je vous emmerde


ad nauseam

bertfromsang & friedrich...

" quiconque combat les monstres doit prendre garde à ne pas devenir monstre lui-même; car lorsque tu regardes au fond de l'abîme, l'abîme regarde aussi au fond de toi... "

démon & eudémon

surface de terre, étrangère:
sonde ces lignes et ces éminences et ces cambrures
-démon & eudémon-
sent cette humidité triomphante
goûte ces parcelles claires et minérales
jusqu'à l'omphalos,
ou bien l'exosphère
avec cette délectation essentielle;

(le) foutre a des charmes que (les) larmes n'ont pas
reprit-il d'un oeil sec...

-l'épine courtise encor la plaie-

"que m'éclaire le vent au fond de sa tempête!"
gronda-t-il enfin,
quand s'exhala l'odeur particulière...

une année sans sommeil

attends-y le souffle
nuits sans sommeil
cours après le songe
& constate l'irréalité du ciel nocturne
~~~~ectoplasmes arides-flottent de loin, en loin
partout des gouffres; ils attirent la lumière
ce sont des déchirures; elles lacèrent ce ciel
auparavant il imaginait, avec celan:
- une étoile, mets-la
mets l'étoile dans la nuit

maintenant l'oeil affaibli
bas sur le sol abandonnés
... fûmes ce ciel lézardé
pour un instant de feu incarné-incarné
éva-noui
cette fêlure mensongère
~~~~j'entends son souffle
l'échappée belle
s'en nourrir encor
pour une année peut-être
dans la nuit une étoile de se consumer cesse
~~~~dans mon dos son éveil

fermi (diable)

dans le paradoxe fermien de nos solitudes,
et dans l'amnésie mémorielle de nos renoncements,
les affres certaines face au vide ardent
laissent filer plus d'espace qu'elles n'en puissent contenir.
se prélassent à la lumière faible d'étoiles pâles
nos corps spongieux et caverneux,
aux étiolées fibres gliales,
chevaliers immobiles et errants
- de l'oubli(c... au secours!),
se refusent au monde
en un réalisme, énivré et nocturne
ultime violence au crépuscule chancelant...

infinie en tous ces points, sauf en un, nulle...

et tout ce qu'il faisait dans la vie, c'était pour être ivre. éluder le probable au profit de l'espace des possibles. évoluer parmi les avalanches. et dans son corps crépusculaire, écoulement désordonné du temps, irradiait une hébétude partielle. les meilleurs siècles étaient ceux partagés entre leurs aspirations contraires- il le savait. les nuages s'effondraient. il aurait voulu déchirer l'espace-temps, pour au moins quelques secondes...l'asphalte lui avait laissé un sentiment languide d'amertume - le révolutionnaire doit être capable d'entendre pousser l'herbe, se souvint-il, alors- son esprit s'avançait masqué, parmi les exhalaisons méphitiques... les nuits succédaient aux jours, inlassablement, et les lunes rousses, aux soleils verts. une animale anomalie, peut-être... il reviendrait de loin, sans avoir été nulle part- il en avait conscience. les bruits des bas-fonds, de simples rêveries hostiles. il attendait la femme funambule... son semestre, un tombeau. l'espace n'était pas neutre... " ne comptez pas sur moi pour faire ce monde comme il est" murmura-t-il, enfin...

l'inaccaparée

seule elle ne serait jamais tout à fait nue -
un certain désir d'ébranlement
et la puissance du refus
l'étreignaient avec faiblesse.
seule sa pruine demeurait l'hydromel
dont se repaîtraient sans cesse
les blêmissants à la vue
de cette gorge entrouverte;
leurs soupirs anthropophages
et son souffle, immodéré,
s'entrelaçaient en vertiges diffus
et jamais tout à fait nue,
cette peau que je mordais
m'embrassait en retour...
un frisson parcourait la surface des vies
et cette onde ornait son solitaire éclat.

danger/danser

danger/danser
Perdita l'a découverte
cette impossibilité
lasse nymphe des eaux réales
son souffle d'ébène
à la nuit irradie
quand le songe des hommes ne fait plus événement

déployer/reployer
en la part d'ombre de sa langue
un sabotage passionnel
laissant imaginer
une gorge argentine
et de fiévreuses lèvres
son sexe était pâle comme son âme sombre...

métaphtisique

vers un refus des fictions sociales: flexions/inflexions. littéraire renoncement aux mots-cinéma-mots à aligner sans souffle... mort ici (maxacaluire à reculons!). du soleil plein les vitres: aveugle il était vu, et pourtant il peut n'être... infecté vagabondage touché par les sangs. dépression aux arrêts, pâle tréponème en attente, du soleil plein les cheveux, au loin l'orage gronde; la terre grimace; tremble la tempe, à l'onomatopée. sombre le chien galeux, et rode encore cette ombre
mourir est un pur événement qui ne signifie rien.
le néant, on y retourne après s'en être extrait de façon tout à fait involontaire, genre la semaine dernière... sans même avoir vu briller les vieilles gloires qui se dandinent, matinales, ça non! la barbarie n'est pas un usage, c'est une perception. la maladie insane ronge encore les nerfs; à l'organe atrophié, la respiration cède; métaphtisique principe, ou syphilitique sphère, perdu pour égaré, énivré,se laisser aller à l'anamnèse
tenir-debout-pour-personne-et-pour-rien
inflexions & flexions: du soleil plein les yeux, un incessant tourment, everlasting white light/white heat, savoir enfin qu'on est ailleurs... ou bien ici, peut-être: aveugle il était né, et pourtant il peut voir...

vision de kupris

ciel d'émeute
soir de traîne
térébrante atmosphère
phalènes pleutres
claquent au vent
de grands pavois
fourvoyés
maculas macrophages et sombres souvenances
attaquent une danse macabre
à l'éclair éblouie
égarement plaintif
birbes réfractaires à leur inhumation
hostiles grondements
que vibrionne l'hémisphère !
cyprinéennes effluves
à aspirer jusqu'à l'ivresse
et bien après les pertes
doux parfum de chimère
palpitation suprême
logodédale insane.

avec le cynisme des chiens

à travers son corps le cri du chien résonne;
caresse lasse
l'image fond
elle n'impressionne plus
la louve sombre,
son souffle déchire
l'espace...
et le temps s'allonge
à perpétuité;
la désunion
à l'intoléré
et sous la menace
quelque cynosarge capte l'éphémère,
la louve, elle seule
l'éternité embrasse;
et il n'y a plus que la nuit,
il n'y a plus que la nuit,
il n'y a plus que la nuit...

à terre

"on apprend toujours plus de l'inachèvement
que de la complétude."
dit l'homme à terre...
hier, il était mort,
aujourd'hui il est le temps
et dans son essoufflement,
plus aucune illusion ne se berce.
seul l'absolu de virer cesse...

bertfromsang & le mômo...

" te recoudre dans l'entité sans dieu qui t'assimile et te produit comme si tu te produisais toi-même,et comme toi-même dans le néant et contre lui, à toute heure, tu te produis.
"

moi est haïssable

au fond du corps
chauffe le sang
qui vibre.
un coeur bat
de ses paumes petites
d'autres organes,
ceux-là se retirent.
les veines se gonflent
un muscle s'étire,
et dans ce vacarme
une étrange ondée
ferait chavirer
des globules morts.

memento mori

ils passent et regardent danser les pieds des femmes,
servile leur dépouille mortelle n'est pas ivre,
au sous-sol les serments se fendent en supplices,
et dans la nuit tombeau, aride et météore,
ils s'enfoncent à peine, à la lune incertaine
et peuvent bien hurler quand résonne l'écho:
"je voudrais retirer
le venin et la sève
sombres de vos âmes
pour les donner à voir."

wilde dixit

" l'évaluation de toute chose par l'argent est un crime."

de l'épuisement

"ce n'est pas la poësie qui est en crise,c'est la crise qui est la poësie même."

tout désir absolu se concrétise en épuisement absolu.

la poësie n'est que l'épuisement du langage,et rien de plus que cela...

le poëte voyant,certes: il observe la langue vaciller,comme perdre son sens , il s'aventure à sa recherche et si ce sens s'éclaire à sa contemplation, alors sa langue ,peut-être , apparaîtra neuve , originale...

d'où le " long immense et raisonné dérèglement de tous les sens " rimbaldien,accorte manière de se lancer dans cette quête:

jusqu'aux portes de la démence incertaine, du harassement dernier , de la langue , mystérieuse et révélée...

l'épuisement du langage conduirait-il à l'inconnu ?

la mort paresseuse

pourpre son venin cogne au parterre
cuisse de nymphe émue à nulle autre pareille
sa bouche est sèche;
l'échine lasse,tavelures
sur le tronc secoué
acide sur le sol
substance odorifère
et pulsations du souffle,
submergé...
bourdonnent encor les heures
et les coléoptères,
résonne
le crâne
ou le
parterre
ou rien,
il disparaît...
l'auréole s'étend au tréfonds avachi.

la mort paisible

n'avoir à livrer que quelques éléments épars de sa chute
sur la rétine imprimés,
et sur la peau tatouée,
ultime -et seule-frontière de nos mondes trahis,
l'incidence diffractée du corps anatomique
devenu pour un temps discrépant atomique
avant de choir encor
en fragments dispersés par un zéphyr
diapré,à l'aube renaissante;
furtives ignorances dans la lumière éclose...
incarnat horizon,et dans l'oeil vacillant
le corps sempiternel,
cruauté décatie,
est une lèvre nue,condamnée et livide...

mergitur

la peur de sombrer,la connaissez-vous?
ce monde a voulu nous broyer.
je ne pensais pas que le courage puisse s'apprendre.
"laissez-moi vivre cet enfer!"
-nous sommes des cadavres qui marchent...
et je suis le néant en mouvement-
la sensualité d'un baiser sur tes lèvres,
l'odeur âcre des nuits défaites,
tout cela est fini...
l'ivresse esquive;
le matin vient,
et son cortège de hontes ne cesse plus de chavirer...

pfuit!

seul
évadé
vaisseau
magnétisme
océan
figure,
flots brisés
noces néréides,
physique
et monstre
amour
éther
inonde
encore,
obscure l'ivresse
les pensées évanouies...

bertfromsang & molinier...

" être un mauvais soi-même plutôt qu'un bon un autre ! "

DAF, les mules & moi...

"jouir,c'est ouïr" écrivait le divin marquis...
les sons peuvent en effet se révéler de puissants stimuli,en particulier chez les fétichistes ...
le talon qui claque est ainsi devenu un lieu commun...
en amateur éclairé des mules,fantastiques chaussures qui laissent aux pieds féminins une liberté bienvenue,j'aime à contempler,à l'arrivée du printemps, le spectacle de ces femmes qui déambulent,chevilles lâches,dans quelque rue piétonne,ou autre allée fébrile...et il est un son qui retient toujours mon attention:non celui du talon venant s'échouer sur l'asphalte amer,mais celui,caractéristique,de la semelle qui revient caresser le pied de la marcheuse,à chaque enjambée...
il m'arrive ainsi de me perdre en d'intenses rêveries,et parfois, de m'interroger:si donatien alphonse françois avait croisé toutes ces femmes,chaussées de façon si exquise,la face du monde érotique en eût-elle été changée?

le roi mort

Le roi mort dans une rue près du port
Loin de toute politique,
Loin des orgasmes magiques de copulations dorées,
Et des murmures de la basse-ville,
Se décompose en détritus hypoallergéniques
De simples bribes,vaines poussières sur le sol
Et il en veut encore
Du malaise bidon,
Des fausses érections
A la gloire morale de valeureux soldats,
Au garde-à-vous plombés
Par les ogres vautours
Qui flottent tout autour,
Sans vouloir avaler
Sa dépouille mortelle.

à la mer

Des vaguelettes qui s'époumonent à se briser
Et dans cet air,des molécules,à se griser.
Marche à pas lents,iode torture,et meurtrissures
Le ciel décor encor menace l'audace belle
De s'effondrer plus bas que terre,sol dilué.
Comme elle avance,je la regarde,callipyge elle
Laisse des traces,de la frayeur et un soupir.
Toucher le sol,détresse lasse à enserrer
S'éparpiller,perte de vue,décrépitude
Sable grossier,verte marée,incertitude
Elle dénudée,va sans un mot,et glisse à l'eau
Et à la mer,un poisson-chat,broute son cul.

les passagers

Où aller?
A chercher
Des tonnes
D'illusions
Au rabais.
La fuite
L'angoisse latente des jours qui défilent
A ne pas être
Comme il faudrait,
A s'ajuster
Pour tout et rien,
Faire comme le copain
Qui ne croit pas si bien dire...
Merde
Le ridicule
Ne tue pas
L'homme blessé
Toujours hurler
Dans la pénombre
A parler aux étoiles
Sonder le vide
Errer dans ces rues
Que plus rien n'illumine...
Se perdre,se perdre
Ne plus jamais trouver
La porte de sortie,ni celle d'entrée.
Aux aguêts
On se voile
Aux abois
On recule,
Et si demain la lune
Vient à nous manquer
On saura que Marianne
Ne nous a que trop planté
Et s'prenant pour Pierrot,
Que restera-t-il à faire?
Lentement
Dériver
Vers ce nébuleux néant
Avec tendresse à craindre.
Si le sens de l'histoire
Ne veut se révéler
Continuer à taire
Ou encor s'envoler
Avec ces vents contraires
Nous poussant dans des filets
Lourds et rugueux
De somptueux mystères;
Le désert sera frais
Et la défaite amère...

fin de partie

sentir l'élastique claquer
le halo de lumière
perturber les fièvres
entrelacées.
des prières se perdent
dans la nuit consumée,
des restes de fumée
se cognent au plafond
et retombent au sol,
entravent la vision
du désastre annoncé.
sentir les os se briser
les errants se dresser puis chuter
le voile recouvrir
avec rudesse les corps fânés.
la fin de partie
dans l'ambiance nue
de murs délabrés.
voir des jambes lourdes
encor avancées
vers cette lueur
en oblique ourlée;
sentir la présence
d'hères ensevelis
s'évaporer longtemps
et dégouliner
comme ici-bas ruissellent
les sueurs propagées.
si le monde s'écroule
par le fil,ébloui
dans le coin ,se déforme
une empreinte de pli
par delà le halo
plus loin que le tombeau
elle s'entrouve incertaine
sur une éteinte voie.

ivan chtcheglov , vivant...


batailles dérangées

Dans l'étrange décor
Si lente est la déroute
Et les sangs du massacre
Pleurent au petit jour
Le rejet bien palpable
De l'aveu des plus aigres
Vaut bien une menace
Ou des entailles vaines
Et si le côté sombre
Par un courant s'éclaire
Alors les hommes tombent
En de noires lumières
Coule donc tant la pluie
Lave les larves creuses
Les mourants qui accourent
Tous seuls au petit jour

exercice one

on croit qu'on en est sorti, mais elle perdure la folie ...