... MAIS ELLE PERDURE, LA FOLIE

photographie: mat jacob

vendredi 28 février 2014

a little blood

 l'errance ça & là ici aussi même ailleurs encor creuse ainsi creuse merdre pourtant... éreintement des masses, sous le soleil... lasse & lente, la gravitation... intense amertume par-delà l'érosion interne & mensongère...  il n'y a rien qu'un incertain infini blême à l'élégance souveraine... on l'ignore parfois... innocence éphémère... n'être plus, pour au moins quelques secondes, parmi  l'imminence... nothing, lipstick, a little blood...

mercredi 26 février 2014

johnny colère

PIN-UP

Fini de se taire
elle prend la corde et s'incline aux quatre horizons
au nom de la mère de la fille de l'âme et du mystère
le ventre lardé d'aurore elle s'habille
de gris de temps perdu de hardes invisibles
n'être plus vue mais voir n'être plus voulue mais vouloir

Je glisserai une marguerite entre chacun de vos
orteils velus
je vous veux ligoté à cette chaise
avec du scotch mastic dit gaffeur celui qu'on colle sur la scène des théâtres
vos récompenses dorées gisant devant vous
je vous demanderai en outre de pencher la tête
de fixer l'objectif avec un air fâché
je déclencherai une seule fois l'appareil
Merci rhabillez-vous

J'irai vous chercher dans les bars
les cours des écoles publiques
les banques d'affaires les terrains de basket-ball
c'est moi qui tiens la corde entendez-vous ?
je tiens à voir l'effet qu'aura sur votre chair
nacrée ou flasque
veloutée ou non de graisse enfantine
la morsure d'un lien de soie

Je vous ferai des traces comme dans la poussière
comme dans la neige intacte
gardez la bouche entrouverte merci
nous laisserons dans l'ombre vos parties
et lui, qu'il s'allonge sur le siège arrière les yeux clos
la voiture jouera le rôle de Sainte Vierge
ayez l'air mort, c'est ça, ce tissu rouge vous va
si bien au teint
ayez l'air mort
 c'est un jeu
  c'est ce qu'on vous demande

elle a passé des siècles à quatre pattes
la taille étranglée par ceci les seins comprimés par cela
juchée sur des souliers de funambule
les mains paralysées de griffes et de cailloux
c'est un jeu
 c'est ce qu'on vous demande

vient ensuite
l'heure de se déplier
de rendre justice aux gouffres
aux remous de silence argenté
aux cacophonies d'oiseaux-mouches
aux veines où rampentun sang noir piqueté d'étincelles
au manège laiteux des marées
à la naissance des eaux

que Ton absence de nom soit sanctifiée
que jamais Ton règne ne vienne
que l'abolition de Ta volonté soit faite
que Ton désir dénoue les limites du possible



in Pin-Up Chrysalide, Marianne Costa, Maelström & Le Veilleur, pp 38/39

mardi 25 février 2014

fragile...

au bord du jour cette injonction/flèche brisée/agitation/os rond inclination dissipée/des errances parallèles/violettes/à l'assemblée/chairs marbrées, surfaces insanes/parfois blessures impostures/étirements & mouvements/incertaine atmosphère/ce regard, seul repère/convulsion souterraine vision lente/quel hémisphère ?/au bord d'un élan fragile/plis profonds/insolente entrevue/ailleurs existe, indélicatesse /par-delà la morsure/inénarrable lasse/en un frémissement/saccades amènes/une souffrance, des répulsions tant...

mardi 18 février 2014

lundi 17 février 2014

une insoumise


  Je ne peux plus dire mon nom. Depuis longtemps je ne peux plus. Je n'arrive pas à l'articuler. Je bafouille désespérément  à chaque fois que l'on me pose la question, ausi les gens me demandent-ils presque toujours de le répéter. C'est pour moi quelque chose d'insupportable. J'ai l'impression que je dois le sortir du fond de moi-même, comme un crachat. Je m'écorche, je suis à vif. Et aussi soudain, je suis nu, honteux, responsable.
  Pourquoi suis-je ainsi désarmé. Mon nom. Je trouve étrange souvent, que ce soit justement ce mot que je ne peux plus prononcer. Est-ce que c'est par hasard. Qui sait.
in Meurtre, p.43

  Confusément - vibrer là - comme une corde tendue - un son unique - du grave lointain à l'aigu - souffrance dans l'aigu - insupportable - déchirement au milieu du ventre - spirale vibrante dans la tête - fuite du son inversée - retour à travers la peau - dans la vibration - fuite aussi de la lumière vers l'extrême blanc - soleil blanc à l'intérieur - incandescence aussi - insupportable - ces mots-là.
in Dire II, p.225

naissance noire quelque part
à flot - ou résistante
selon les cristallisations
selon l'état - l'avoir
pression sur lui ses rejets - battements flots d'angoisse - les peurs de mort.
allant projetant des mots l'instant de sa disparition - lutter contre le définitif - moment de l'absence.
in Il donc, p.402


extraits de Oeuvres I (P.O.L.), Danielle Collobert







samedi 15 février 2014

boire...

au creux de l'atome/boire/être ici hier/entre inélégance & violence/point d'escarpe/déferlement: manière d'entraînement incertain/par-delà le noyau, plus loin que le tombeau/transmutations & autres.../sans issue toujours plus par le fond/boire/débris après les hémisphères/le temps d'une évidence/ta plaie cette innocence/boire/ton élan un sursis/las est l'impossible/encor hier/un abandon/après l'errance délicate.../tendre encor vers l'innocence même/boire/de particules subatomiques en nuage électronique, tout passe/essentiel sans issue ainsi/boire/jusqu'à la lie et plus encore, voire...

vendredi 14 février 2014

contrarotation

démission axe contrarotation vertige imminence élixir déchirer l’espace et le temps encor à ces fissures incertaines le doute par-delà quelque mur insane la licence chaque jour à l’errance certitude servitude cette innocence ma plaie ta tentation mon indifférence au fond rien n’existe sinon à quelques prix ailleurs l’irrévérence est féconde cris dans le lointain paupières en sanglot qui vibrent à l’horizon nul n’est encore ici pas même l’océan en cette étale stance fade l’inélégance pour au moins quelques spasmes misère

jeudi 13 février 2014

mercredi 12 février 2014

Résolution #2

Vivre ses fantasmes & fantasmer sa vie...

lundi 10 février 2014

Résolution #1

L'éternité, je vous l'abandonne, volontiers...

mardi 4 février 2014

rock

sombres cons desseins denses connais je te hais n'être rien toi en un traumatisme cet achèvement à la nuit flanchée non-avènement l'errance lente & contrainte mauvais vin sec étrangeté qui guette par ailleurs l'inanité comme défiance merdre latente encor cette indifférence par delà le mal & le bien la connerie crasse quand boomerang & bulldozer s'étirent pour le pire par-delà la brise désespoir ta corrosion mon altitude... sais rien et même après sais rien et même après attendre des luttes discrépantes qu'elles soient menaces encor & incertaines ta nuit mon antre en rock cette inélégance à égale distance du droit chemin le pire... immanence cette pluie en plaie lasse ambivalente... encor quelque effort et cette défaillance bien après l'existence, écueil... pour personne l'extravagance est un signe idéal ou lointain. être là.