... MAIS ELLE PERDURE, LA FOLIE

photographie: mat jacob

samedi 30 janvier 2021

Aléa(s).

 Catastrophe intime. Ignorance menace. Encor après la nuit, Merdre. Existent errements. Caresses lointaines. Intestines espérances. Terrains vagues. Aléa(s). Et puis les spirales. Amertumes limpides. Densité limite. S'enfouir. Brouillards. A certains égards, Merdre. De ruptures en latences, substance(s)... 

La complainte du Partisan.

 


Leonard Cohen, 2008

Cf: Emmanuel d'Astier de La Vigerie/Anna Marly 

Merdre... 

vendredi 29 janvier 2021

Juste une journée...

Mode de transport unique et essentiel avec système de climatisation et fume-cigare électrique. 
Tout trajet, pour le Héros, est ponctué de stations et d'inscriptions.

Cheveux crantés, JEFF se cale sur son siège en cuir.
Discret, blasé, solitaire.
Conduite souple sur route déserte.
Envié, convoité, tel est Mr H. aux yeux des piétons.
Pied sur l'accélérateur: mouvement d'arbres et lumière vive.

Aveuglé, JEFF sait qu'on le regarde.
Il dessine lui-même la ligne d'horizon en fonction de la vitesse.
Virages, pancartes, reflets sur le cadran de sa montre.
Manches de chemises roulées jusqu'au coude.
Après une bouffée d'air, route à nouveau dégagée.

Généralement, les héros n'ont pas conscience de leur liberté.

(p.32)


Des années sont nécessaires pour découvrir la personne derrière le comportement.
La peur, comme le reste, le Héros l'éprouve sans la contrôler.
Au centre ville ou sur l'autoroute, par un événement accidentel. Le soupçon dure une minute, puis l'existence bascule vers une chose brutale.

Un éclat de verre précipita JEFF hors du véhicule.
Il roula dans la poussière et perdit son austère élégance.
Corps mou, plaqué, inerte dans une flaque noirâtre.

L'héroïne intervient en criant.

Les amants se débattront entre une minute de silence et la fin nostalgique.

L'accident peut aussi avoir la douceur d'un amour reconquis.

(p.69)

Extraits de Héros (Al Dante/Niok) Véronique Pittolo 

jeudi 28 janvier 2021

Rolleicord

 Entre Francesca Woodman  & Denis Roche, une révélation...



















Angélique Boissière

Admirable photographe à découvrir, par-delà son envoûtant N&B et ses autoportraits...


jeudi 21 janvier 2021

Excès

 Extérieur nuit: brûle reflet cuprique. En tous sens une fuite. Cavalcades. Jeunesse perdue, phénomène, événement machine. En l'ombre lisières... Brouillard intime, lice infime... Ignorance de signes. De frontières aux confins, limite... De murmures en intentions, prisme.  Ivresse en bandoulière. En l'espace incertain, quelque instant lointain... Mon ravin ton infini. Ta grâce ma musardise. Excès

Sergio & Don


 Impitoyable, Clint Eastwood (1992), ultime plan... 

mercredi 20 janvier 2021

Alive, The Clash...

 


Capitol Theatre (Paissac, New Jersey) 8 Mars 1980

De convulsion, théâtre...

 là où aucune logique ne sauve de l'ennui le temps manque et l'espace s'est beaucoup rétréci, elle oublie l'heure et la distance entre un lieu puis le suivant, elle oublie la différence entre elle et un modeste animal des champs, un secret mal gardé mais une bonne entente avec ce qu'elle cache, son fantôme préféré si bien embusqué. Qui revient quand il le faut, on doit négliger les folies d'un jour pour faire place à celles du lendemain ou de l'année d'après, une absence devenue le vague souvenir de tous, une histoire d'épouvante collective, on ne se souvient de rien ni des rêves ni des non rêves ni de cette capacité à s'étirer de long en large jusqu'au vertige et à l'oubli. (...)

 extrait de Meta donna, Suzanne Doppelt, P.O.L., pagination inexistante, vers la fin...

mardi 19 janvier 2021

Ma jetée (une image d'enfance)

Os au travers à se tordre 
Morte amoureuse irrévérence 
Lacustre encombre même
Songe enfance / souvenir
Sur le champ ici jadis
Des tas d'étants partout
Lisa & moi à l'arrière
Quelle est en plein jour
Cette pénombre qu'on devine ?
Un suicide.

samedi 16 janvier 2021

Carnal spirit...

 


Kotton Krown, Sonic Youth

Tel...

 Ni maudit, ni poëte, humain, trop humain.  

mercredi 13 janvier 2021

L'hiatus

 Soleil même l'ennui, éclat bel à l'hiatus, souvenir extime delà de l'ombre, l'onde lente & ces rhizomes, oeil bouffi comme l'ode, de litanies en désordres, écho inédit plus encore, le multivers prendre forme, endorphines et friandises, parmi les contre-allées, font ignorance limite, ainsi la fuite ciel égard à quelle(s) dimension(s) ?

lundi 11 janvier 2021

Rêve même...

 


Milène Tournier, poëtesse certaine confer

sur YouTube expérimente pour le meilleur... 



P'oasis

Nous sommes les pensées arborescentes qui fleurissent sur les chemins des jardins cérébraux. 
Soeur Anne, ma Sainte Anne, ne vois-tu rien venir... 
vers Saint-Anne ?
- Je vois les pensées odorer les mots.
- Nous sommes les mots arborescents qui fleurissent sur les chemins des jardins cérébraux,
de nous naissent les pensées.
- Nous sommes les pensées arborescentes qui fleurissent sur les chemins des jardins cérébraux,
Les mots sont nos esclaves.
- Nous sommes
- Nous sommes
- Nous sommes les lettres arborescentes qui fleurissent sur les chemins des jardins cérébraux.
Nous n'avons pas d'esclaves.
- Soeur Anne, ma soeur Anne, que vois-tu venir vers Saint-Anne ?
Je vois les Pan C
Je vois les crânes KC
Je vois les mains DCD
Je les M
Je vois les pensées BC et les femmes ME
et les poumons qui en ont AC de l'RLO
poumons noyés des ponts NMI
Mais la minute précédente est déjà trop AG
- Nous sommes les arborescences qui fleurissent sur les déserts des jardins cérébraux. 

P'oasis, Robert Desnos, extrait de Corps & Biens, in Oeuvres (Quarto/Gallimard) p.525

dimanche 10 janvier 2021

Inadvertance

 Inadvertance limite faille tectonique errances paradigme blessures play entre cri & silence ça des mots violences maintes déchirement de sens perte d'haleine secousses ignorances de l'usure à la cessation abréaction phénomène tenir encor' pour quelque échec à la nuit fébrilité du vide.

lundi 4 janvier 2021

Le mythe de l'oeil

Depuis une nuit, une mémoire noire, un sommeil, il tâtonne, à plat. 
 Puis cet il, cet oeil, conjecture. Se creuse: se vide et se laisse devenir ample. S'ouvre: laisse percer le jour. Se laisse toucher. Alors, illuminé, peau vide pourtant encore, sens unique sans chair et sans cicatrice, bref sans histoire, l'oeil se fend: fend sa lumière et son creux. Et fait jaillir les autres sens. Alors: le temps !
 Ainsi, vue, lumière, temps, espace, naissent d'un creusement infini, d'une courbure informe, mais redoublée, donc de deux infinis heurtés, écartelés jusqu'à s'enrouler, devenir point, cercle, boule - premier volume. Depuis le globe de l'oeil,le monde immense apparaît.*
 L'épreuve de la peinture que Max Loreau fait subir à la vision philosophique culmine ici dans le mythe. Mais qu'est-ce que ce mythe ? Le récit de l'origine d'où s'engendre le phénomène - le corps de la vue ? A condition d'être ouverture de la langue: entre Platon et Hölderlin, la fiction du mythe prend la double force d'une écriture poëtique et philosophique.
 L'origine de l'oeil, de la peinture, a fortiori de la théorie, se trace dans la langue du mythe: énigmes.

 * Extrait de Vue d'intérieur (Le drame de la naissance du globe), Max Loreau, éditions Carte Blanche, Paris,1985 

 Eric Clémens, in TeXTes, anthologie, éditions du CEP, p.87, 2020. Initialement paru dans la revue TXT n°20, La peinture fait écrire,1986