... MAIS ELLE PERDURE, LA FOLIE

photographie: mat jacob

lundi 8 mai 2023

Panorama

  L'avenir t'invente ses paysages gris et ses messages pleins de fadeur, l'avenir te promet tout, à toi qui n'as plus d'espoir: son cri terrien ne permet plus de ciel ailleurs qu'ici, oui la terre est ton ciel, les hommes sont tes dieux. Viennent des tornades, et vient le temps des sécheresses: le rythme des saisons à son tour te consume, t'enlève aux jours figés d'un seul instant. Tu désires la vie que tu pares d'étincelles: il n'est plus de rêveur, passent au loin les rêves de prisonnier qui ne savent plus rêver. 
  Le rêve est ta prison aussi, si tu ne démêles rêve et réalité, si tu ne fais pas la part du réel et celle de l'imaginaire. Il est en toi des mondes qui dépassent ta vie, que tu appelles veux-tu le croire en vain, Mais que beaucoup avec toi désirent. C'est sur cette terre, à ta place d'homme que tu les construiras, à ta mesure et selon tes forces: tu ne joue qu'un si petit rôle dans le grand Mécanisme que tu aurais tendance à déjà baisser les bras. Tu as tort. Si tu n'y apportes ta part de labeur, rien de tes rêves n'aura lieu, la venue de ton peuple sera reculée, compromise peut-être. 
  L'époque que nous traversons est celle de la confusion. On y a l'impression que rien n'ébranlera les pouvoirs qui la mènent: là encore, l'esprit fait fausse route. Chacun ici a le devoir que sa pensée, jointe aux autres, modifie le courant incertain par quoi les pensées sont réduites au désir primitif, à l'utopie, et au jeu onirique. Chacun a le devoir d'y introduire sa part objective, et changeront alors les mentalités.

Extrait de L'intérieur, l'extérieur, Yves Di Manno, p.34, Atelier de l'Agneau 

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