... MAIS ELLE PERDURE, LA FOLIE

photographie: mat jacob

vendredi 28 janvier 2011

culturiste & poëte

ce à quoi j'ai aspiré : le pouvoir, un apparat tout extérieur. je n'ai rien connu qui fussent des valeurs plus personnelles, des besoins plus intenses ou plus profonds. déterminée très tôt par les valeurs sociales du pouvoir et de son expression, j'ai choisi à l'orée de l'enfance les deux faces tyranniques du corps et de la pensée : le muscle et l'écriture. 

à l'intérieur de ces voies, je n'avais accès qu'au vide - je n'y mettais que le désir - et dans ce vide, à la plénitude de mon exigence, à l'avidité effrénée qui me portait, toujours plus tendue dans une énergie surfocalisée. 

durant de longues années, je piétinais, il me fallait trouver des thèmes.


in éros androgyne




j'aimais les gémissements pleins de finesse et de charme de la jouissance d'A., ses deux sortes de cris se ressemblaient mais les derniers étaient plus nombreux, démultipliables. ils prenaient aux tripes. des gammes, un chant avec une signification précise, une mélodie, une beauté. je lui dis: "chante-moi encore tes petits cris" que mon oreille puisse jouir, que mon âme, que mon coeur puissent battre à l'unisson, que tu comprennes le cadeau précieux que tu me fais. je te mordille comme pour jouer d'un instrument musical, je t'arrache, un à un, de jolis petits poils, pour le plaisir d'entendre les sons de ta complainte. je mords les petits tétons, les petites fraises des bois, encore plus rouges, encore plus vives, entre l'émail de mes dents, et tu aimes qu'il en soit ainsi. je racle de mes ongles ta peau. je bats tes fesses. je perfore ton trou. je bouffe sans ménagement ta queue. je fais attention à ne pas transpercer d'un coup de dent, tes couilles, mais je m'énerve de leur beauté. je triture ta chair. j'enserre et compresse de mes muscles, devenus sauvages, ton corps. je suis habitée d'une joie carnassière. je hais d'amour. 


in musculatures 


1 commentaire:

  1. ...sais tu que c'est toi qui dois prendre gare à mon papillon, son aile bat chez moi l'effet arrive donc chez toi ...! ;)

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