... MAIS ELLE PERDURE, LA FOLIE

photographie: mat jacob

samedi 31 décembre 2022

vendredi 30 décembre 2022

Horizon

  Tout le monde est toujours dans le coup quelque part, même ici. Les gens regardent et ne voient point. L'imaginaire, las comme un leurre. Le temps dure longtemps. Au moins quelques kilomètres. Pas d'incident limite. Alchimie d'absence, nuit. Liaison satellite énergumène. Seul souvenir d'oubli. Evénement jadis, confusion à l'instant. Mouvement perpétuel à la ligne. Persévérance après l'époque, et avant la frontière. Ou réciproquement. Dans le coup tout le monde, et là tel, quel est cet horizon ? 

A.M. 180

 


Grandaddy

jeudi 29 décembre 2022

Bordel...

 ... je viens de relire ce que j'ai écrit et ça m'a fait peur, mais je ne vais plus rien ajouter en fait d'explication, alors je me contenterai peut-être de dire encore que, tel que c'est dit et écrit, cela contient évidemment tout, donc même les étreintes les plus banales et le plus tendres, même le fait de se tenir la main et de se caresser les cheveux avec la plus grande tendresse et tous les autres faits et gestes accomplis banalement par les amoureux. Ne l'oublie pas, garde-le à l'esprit, pour que cette lettre ne te donne pas l'impression qu'elle reflèterait le besoin de concrétiser quelque émotion neuro-pathologico-sexuelle - même s'il y va aussi de cela, bien entendu, mais pour ainsi dire étrangement sans pathologie, plutôt avec amour. Mais peut-être que tu comprendras tout ça sans commentaire et si tu ne comprends pas, alors ça veut dire que ce n'est que de la merde et il ne sert à rien de le commenter, et je serai obligée de t'expliquer cela quand nous nous verrons pour de vrai, mon chéri.

Pas dans le cul aujourd'hui, pp.90/91, Jana Cerna, La Contre Allée, traduction Barbora Faure 

mercredi 28 décembre 2022

Louvoyer (bis) - un aphorisme

 Puisque rien n'ira jamais, allons-y.

Cf: Louvoyer

mardi 27 décembre 2022

La captivité

 Cuisses lasses abandon sans promesse exil hélas en la solitude de champs magnétiques à nuque que veux-tu ? En crâne tempête une scansion désinence à l'écart ambulation élastique le long de criques illusoires je te vois par-delà barricades. En la chair crépuscule des avalanches pas un ciel d'insolence ni même abîme à contempler à l'instant éternité tu encore là ?

lundi 26 décembre 2022

dimanche 25 décembre 2022

Souvent - un aphorisme

 On ne cherche souvent que ce que l'on a déjà trouvé.

vendredi 23 décembre 2022

Temperature's rising/Fever is high

 


© Iain MacMillan

... Has got me on the run

Cold Turkey

La punition

Je ne demande rien. 
Pas un mot, pas un geste. 
Rien. 
Pas un souffle, pas un effleurement, 
ni même une très légère courbure 
des lèvres et des doigts, 
je ne demande rien. 
Je donne tout. La vie d'avant et celle 
d'après, 
et celles d'après. Les événements 
qui surviendront, 
les artifices malades 
et les joies minuscules. Et avec cela 
les choses qui n'arriveront jamais, les colères 
à toute vitesse, les mauvais moments, 
la honte de ne pas avoir été ce que j'aurais 
dû être. 
Je donne tout. 
 Je ne demande rien. 
Pas un baiser tordu 
de crainte ou de timidité. Pas une larme sincère 
et les aveux qui viennent les uns après les autres, 
bien rangés dans leurs sanglots. 
Je ne mets plus de point d'interrogation à la fin 
de mes phrases, 
d'ailleurs, je parle de moins en moins. 
J'ai trop peur des lumières vives, 
je crains le regard 
 bête 
et la pitié sans élégance qu'oblige un refus. 
Je ne demande rien. 
Je donne tout. 
La maigreur des jours sans faim. 
Les soirs de fêtes et les assiettes pleines. 
L'argent qui fut gagné facilement, et dépensé 
tout aussi facilement. 
Les histoires incroyables 
qui font du monde réel un univers moins vraisemblable 
que ceux de nos livres. 
Je donne les chansons, 
les poëmes, avec mes mains à l'intérieur 
et mes jambes tendues lancées dans la course. 
Je donne tout. 
 En cachette, je garde dans mon coeur 
ton coeur, dans mon ventre ton ventre, 
dans mes yeux tes paupières, 
en silence, je garde sur ma langue 
ta langue, dans mes cheveux les tiens, 
dans ma bouche ta bouche. 
Ecoute: 
je donne tout, je ne demande rien.

Les Ronces, pp107/108, Cécile Coulon, Le Castor Astral

jeudi 22 décembre 2022

Menace

 Maintenant silence nuit horizon fuite lignes fumerolles tumulte lame à distance carcasse atroce écorchures éclat au néant après lianes scansion obscurité d'usure mémoire d'abandon violence d'hier en salves suspension défaillance inédite corps indépendance à la fin déchirures ombres de doutes & menace.

mardi 20 décembre 2022

Stuck Here Again


 Jadis, L7

samedi 17 décembre 2022

Carnaval

 Tout oublier demain... Se souvenir hier... Encore dire par-delà convulsions... Limites. Opiacées. De corridor en précipice. Abîmes. Fuites de lignes, légèreté lasse, crasse même. Traces d'espaces amènes... Fard sans feinte. Bruits d'indécision, réticences. Prétérition merdre. Stroboscope pulsion... Virulence à l'apoastre... 

mardi 13 décembre 2022

Et nulle part

Une gare désaffectée 

Sur notre passage battent les ailes d'un vaisseau 
il me dit monte à son doigt tremble 

 des filles en pluies 
d'insectes leur nudité fébrile fait scintiller 
la forteresse


J'ai mal au coeur je file vers A. 
Faucon, indien et longs cheveux 
Je remonte le temps nous sommes 
Dépourvus d'innocence nos veines font des mélanges en 
montée en descente quelqu'un nous rapproche dans ce plan 
Serré et si je veux serrer plus fort ton cou 


 Tu me dis non 
 

Extrait de Par elle se blesse, p.59, Flammarion, Julia Lapère 

Chaos merdre

 Courbure intrinsèque à l'ennui. Espace las d'innocence. Fuir comme suit misère. Expansion d'absence, un univers. Fièvre à la coupole. Existence ténèbres informe plan, cosmos délétère, après la nuit partout même. Affolement diffus comme le fonds. Clandestine en le temps, vagabonde elle aspire...  

jeudi 8 décembre 2022

a pola's a pola's a pola's a pola


Gillian Wearing  Me: Me 1991/1992

Séisme

 La terre s'errance en failles mauvaises... Ondes quelques et synchrones, le sol s'afflige. De rhizome(s) en fibrille(s) un espace délire. Vagues d'hier à la frasque courbe. Approche d'abords incertains; mouvance au pas froid. Ces estafilades, des fractures. Point de remords et de repères. Transperce encore fredaines. Par-delà l'ombre machinale, réflexion flasque...  Désormais fuite en entrelacs.

mardi 6 décembre 2022

Hasards

 Ombre nue à la rive quitte errance solide hantise délitement à l'angle interstice visions inégales version lente hasards laudative ignorance à cette limite de fissures en fuites indistincte souvenance de dos terres brûlantes tes hanches & mes nuits... 

mercredi 30 novembre 2022

Tout est si jolijoliment vide...


 Gazoline, killer man & radio flic

Tout tangue

Tes hanches sont poësie 
Ta bouche rime 
J'oublie de jouir j'écris 
Troue les nervures 
Les paragraphes de ton corps 
Voici l'histoire d'amour


Entre mes dents salive le vent, tu resserres l'étreinte 


J'ouvre mes cuisses lourdes de toi 
Consulte ton regard ma boussole 
 Dans l'immensité du paysage caché 

je ne vois plus 
le soleil se lever

Tu m'escalades 
Je te pariétal 
Mes doigts trempés de terre j'appuie la pulpe 
Sur tes étoiles je trace 


Extrait de La Bête, son corps de forêt, pp.8/9, Les inaperçues, Perrine Le Querrec 

dimanche 27 novembre 2022

Seule la musique...

 


Seule la musique Bouaziz/Cartier/Cloup (Costes cover)

samedi 26 novembre 2022

Détresse

où merdre - l'ennui 
comme avant l'envie 
mouvement hasard 
au loin trace quelque 
la nuit conférence 
parmi l'an silence 
frissons immobiles 
et puis sidéré vide 
reflux à l'inconnu 
en ondoiement vain

Un univers.

 disparaître hier saccades atroces cicatrice encore sabotage à l'ennui désordre d'ondes esquisse un mouvement enfer d'ailes tel effondrement circonscrit à l'ultime gangrène céphalées antiennes intimes affres aux confins violence même en l'inconnu qui creuse par-delà portrait las subsiste un univers

mardi 22 novembre 2022

Tout est Dada (C.V.)

 



Cabaret Voltaire, 1916, ouverture

Affiche signée Marcel Slodki 

#Dada #Merdre 

samedi 19 novembre 2022

Abandon...

 Courir à contresens. Vague alarme. Descendre est tomber. Ici non. N'arrêter point encore. A contre-jour, scène. Accroire même en la pénombre. Marche bancale, suite longue. Frôler des mondes hostiles. Passer l'excès en une confusion. Limitation d'allure et d'essence. Précipitations singulières. A l'âme convulsion. Désinvoltes enfin sommes abandon. 


vendredi 18 novembre 2022

Soubresauts, excipit

  (...) Là donc tout ce temps où jamais avant et quelque part qu'il cherchât des yeux nul danger ou espoir selon le cas d'en jamais sortir. Fallait-il donc comme si de rien n'était pousser de l'avant tantôt dans une direction tantôt dans une autre ou au contraire ne plus bouger selon le cas c'est-à-dire selon ce mot perdu lequel s'il s'avérait négatif tel que malheureux ou malvenu par exemple alors évidemment malgré tout l'un et au cas contraire alors évidemment l'autre à savoir ne plus bouger. Tel à titre d'échantillon le vacarme dans son esprit soi-disant jusqu'à plus rien depuis ses tréfonds qu'à peine à peine de loin en loin oh finir. N'importe comment et n'importe où. Temps et peine et soi soi-disant. Oh tout finir.

Soubresauts, excipit, pp 26/28, Samuel Beckett, Editions de Minuit, traduction de l'anglais par l'auteur

mardi 15 novembre 2022

Le Nouveau Décadent

 


(...)
je te drogue
je te bâillonne
pour que tu m'abandonnes une liberté conditionnelle
celle de plaire sans que - machine à faire -
tu ne produises la chair d'une chair
sans que tu me transformes - mauvaise image -
en mère
(...)

Extrait de Bidicide Lucie Lelong




Je suis ton enfant aux cheveux de velours pourpre
Affamée
Cierges et pétales
Tu me nourris.
Mes yeux de soie pâles te bénissent
J'avale l'essence de ta folie
Tu caresses mon front brûlant.

Extrait de Seuls les chiens savent s'aimer Julie Facquier



Le Nouveau Décadent, un aperçu, revue éditée par Julie Facquier

lundi 14 novembre 2022

l'Autre.

 Retour de l'Autre par ailleurs et par-delà. Trouble en l'errement. Caresses lasses événement. Pendules & heures vaines entendement. Le temps n'existe point: il se délite. Poussière suite & mensongère. A travers l'ombre trace de nuit. Encore secondes quelques évanescence. Grondement à la fuite. Rien l'hier. Muet l'Autre reste ici.

jeudi 10 novembre 2022

Un constat

J'ai raté ma vie, mais moins bien que la plupart de ceux qui l'ont réussie. 

dimanche 6 novembre 2022

lundi 31 octobre 2022

Fragmentaire

 Rien va tout change Ton plasma mon indifférence Sourdre l'évidence souvenir Faire monter Fragmentaire même Des gestes au soir inconnus Volutes - inélégantes à l'allure Fragile comme l'ailleurs Au flux écorché Sons broyés à la pénombre Altération merdre intestine Fêlure d'élan délires A l'os entendement Ferveur mouvement La nuit après la nuit. 

dimanche 30 octobre 2022

Feel off the floor, men

 

Laveurs de carreaux, 44e Rue, New York City, 1958

© Inge Morath/Magnum photos 

samedi 29 octobre 2022

One trip

 Lèche terre oubliée menace soleil même louve basse murmures d'ailleurs fond de toile heure indéterminée cavalcade lasse à l'agonie mensongère encore quelque trace par ailleurs latitude insane à la nuit voir la route & le vide au sol cicatrices lèvres nues ignorance animale élan incertain couverture latence, qui cesse ainsi.

En Bataille...

L'éjaculation n'est pas seulement une question de savoir-faire. Je te caresse, je te branle, je te suce: mon émulation est sans trêve. Je dois sans cesse inventer des poses, des mouvements, des positions. Je n'ai honte de rien, je considère la fellation comme un art de cour. Mes mains sont fiévreuses, indisciplinées. Je te branle comme on fait un moulage, je suis une déclinaison mécanique. Avec mes ongles, je te sculpte, te grave ou te lisse, au prix de gestes inattendus. C'est précisément cette envie qui me permet de faire jouir n'importe quel type, à tout moment. 


Extrait de Dans la nuit, il n'y a que la nuit, Mlle Dagoit 

Le travail admirable de notre poëtesse et éditrice impeccable est à découvrir ici 

mardi 25 octobre 2022

J'ai vu trois villes

 

I saw three cities, Kay Sage, 1944

samedi 22 octobre 2022

Flagrance nuit.

 Non rien dire est redire écrire est espérer murmure hier à la langue liée par point. En elle-même quelques  variations/répulsions quelle onde à cet entendement ? Pierres chaudes en éboulement. Ecarlate à l'iris souvenance. Malaises en série flagrance. Périodes anonymes et lasses. Oublie-toi et même ailleurs, pourtant.

vendredi 21 octobre 2022

Heading South


 Straw Dogs Le Sud (1994)

Mon corps s'ennuie dans son corps

 Mon corps s'ennuie en lui, il aimerait en essayer un autre, mais ce n'est pas possible, il n'y a rien à faire, à part accepter, vautré dans son canapé, en attendant mon corps fait rentrer des trucs en lui, des chips au vinaigre, de la fumée, du hip-hop déviant, mais il s'ennuie quand même, alors mon corps se lève, il a envie de sortir, mais il n'y a rien à faire, à part t'appeler, mon corps a besoin de toi, pour sortir de lui, mon corps à envie de sortir de lui, personne ne sait faire ça comme toi, comme ça voilà,

DANS TON CORPS

MON CORPS

SORT DE TON CORPS

Extrait de "Mon corps n'obéit plus" Yoann Thommerel Nous/Disparate p.71


jeudi 20 octobre 2022

Inultime

 Ce que me fait l'errance. A confusion nocturne. Une arrivée éparse. Une attente inutile. Perte de vie et de vitesse. Encore secondes quelques à l'ennui. Echange au loin, obscure limite. Paroles annihilent. Sérénité limite. Accalmie infrisme. A l'horizon, rien, pas plus qu'à la frontière. Va point. Se perdre. Quel élan ? Un but inultime.

mercredi 19 octobre 2022

Obnubilante

 Obnubilante ma capitulée penche pour qu'on la pille. Ayant considéré je la défalque. Elle ineptie imparfaite. Elle dans sa flaque. S'inquiète et je la déguenille. Elle m'inverse dans sa conque. Elle m'héberge en son écluse et m'obscurcit dans son vin. Elle m'avale et je me vide ou redurci la réinvente. Et me rêve naissant. Dans l'aube de sa pâte. Dans l'aile de son épaisseur. Elle tumulte moi magma d'elle montagne moi coulée de le lave. Elle s'invite à boire au cou tranché du cygne - et j'ose -du bout de l'os - aboutir en l'oeil unique du cyclone qu'elle d'elle qui enlève tout le reste. Or - par plein ciel - je plombe. Elle cabre et m'encorde au retard de sa grâce. Elle arme et je rampe. Elle plonge vers le pic. Je vide son cratère. Elle aspire l'aspic. Elle avoue je dévoue - la nuit flambe et tombe sur nos mots. Dur parjure au sol. Reste nous seul - et nous seuls. Sauf l'instant d'abîme: un rien. Dehors l'exténué dégorge. On sue dans cette mer fermée soudain par le critère. Aussi les neiges ont fondu. Sa langue me lave.


Degré Noir (11) extrait de Degré Noir in Une Inquiétude p.270 Flammarion, Cédric Demangeot


lundi 17 octobre 2022

Cadillac

 


Pascal Comelade w/Jack Berrocal Cadillac

Les mémoires d'un ventriloque

vendredi 14 octobre 2022

De l'ombre...

 


 Eisenstein par Krull, 1930.

Par quels liens les bouts s'enchaînent-ils ? 


jeudi 13 octobre 2022

Désabusion (Anaphore Nuit)

La nuit n'est pas néant, mais résultat d'une rotation. 
La nuit n'est pas obscure, seulement attachée à cette attention. 
La nuit n'est point machinale, inédites scansions. 
La nuit n'est point le vide, mais sa concrétion.
La nuit est cet hier plein de promesses,
Et ce lendemain à l'abandon.
La nuit, propice à l'enchantement,
Est ainsi désabusion. 
La nuit se dissout comme elle sème
Ses alluvions & apories autres. 

mercredi 12 octobre 2022

samedi 8 octobre 2022

inamovible

 un cerveau - qui l'eût cru ? - rencontre un creux. Un quoi ? Un creux. Que fais-tu ? demande le creux. - Je me blottis, répond l'organe - de fait, le cerveau est affalé dans le confort de ses pensées - et toi ? - Moi ? Je ne suis rien, dit le creux. Je suis seulement si tu n'y es pas. Tu me remplis, cela suffit. Je ne suis rien, je ne fais rien, je ne suis pas. - Alors qui parle ? insiste la cervelle. - Je parle seul, répond le trou qu'on voit bouger entre les lèvres. - Et ça donne quoi ? - Quoi, tu crois que ça sonne creux ? murmure la langue à l'attention de son palais. - Tu parles seul en lieu et place du creux comblé que tu reçois. En son nom, tu te parles. Au nom du trou que tu remplaces... Tu parles au creux. Tu parles en creux. Tu parles creux. - Parle pour toi, tête vide ! répond le siège inconfortable de la pensée 

(inamovible)


extrait de méca (Le Cadran ligné) p.53 Ana Tot

 

Mort - Un aphorisme

 Mort: bon ou mauvais, un instant à passer.

mercredi 5 octobre 2022

OsSang, Tracks, 2006


 Son dégueulasse, et punk adoncques...

#OsSang #Tracks #Arte #Merdre

Suspensions

 Je n'attends rien alentours... Je Vaque... J'extime... Je reconnais cette femme  sur le sable et sur l'écran à l'école jadis et puis non... Je désespère de continuer... J'avalanche & gangrène... La nuit personne ne vous entendra boire à la bouteille cet armagnac admirable en des rues désertes... Sauf quelque phare indifférent... J'ambivalence zone lasse... Je fuis à cette suite... J'entends pas comprends même...  Je sens l'hier comme au lendemain... Après stupeur, des stances crânes...  Je tends à vacance... J'ambule particulier... 

vendredi 30 septembre 2022

Jadis

 


Aujourd'hui, Maintenant, Expérience 

La plainte des losers

Dans la nuit de l'hiver retentit la plainte des losers. La plainte de ceux qui sont allés trop avant pour se retirer, et qui tremblent, figés par l'effroi du Sans Retour. 
La plainte de ceux qui n'ont pas su conduire le sacrifice jusqu'à l'accomplissement et qui désespèrent de ne jamais incarner le hurlement du TRIOMPHE ANEANTI: 
"Expectorés de la Cruauté, 
nos derniers cris, 
ni le Ciel ni l'Enfer ne les harassera !" Au bord du précipice qui interdit l'accès au Lieu Blanc, retentit la plainte de losers qui ont vieilli vite, très vite, trop vite dans la jungle rock'n rolienne de l'automeurtre, figés sous les reflets du miroir clandestin, où les rasoirs scintillent, anonymes, dans chaque repli de soi.

Extrait de Génération Néant, Corpus 6, p.208, F.J. OsSang, les presses du réel. 

Esquive - Un aphorisme

  Telle esquive qui croyait prendre.

jeudi 29 septembre 2022

Des corbeaux...


Prisonnier de guerre. 
Ma liberté dans une cage aux barreaux espacés – 
plus espacés que mon corps 
moins larges que ma nostalgie errante - 
cheval au galop qui revisite ma vie. 

 Nu - mon corps se vautrait dans la mer 
et mon corps était aussi libre que la mer - 
du moins c'était mon idée. Mon front sourd écrase mes mots. 

Les hommes ne peuvent plus parler. 
Seuls chantent quelques sourires de copains 
L'aventure n'ensemence plus les routes - 
et la solitude ne fout plus le camp. 

 Extrait de Images de l'homme immobile, éditions Folle Avoine, p.23, Guy Lévis Mano

Story of a Drama


Extrait de Storia di un dramma, 1970, Mario Lasalandra  

mercredi 28 septembre 2022

L'Etreinte

 


L'Etreinte  Joëlle Bouvier  Régis Obaldia (1988/89)

Perception(s)

Ne pas nuire 
A l'oraison 
Ciseler l'ouvrage 
A l'abandon 
Après l'accès 
Inattention 
Rayonnement de traces 
Perception(s) 
Mémoire de forme 
Incomplétude 
Après rupture 
Manière d'effacement 
Encore secondes quelques 
A l'inachèvement 
Disperse les journées 
Et les fragments 
Par-delà horizons 
D'élans dizaines 
Après le temps 
D'espaces espèces.

Table Rase

  Je suis habité par les morts: nourri, lavé, soigné par les morts. Les morts à moi sont heureux et placides. Leurs ombres s'écoulent lentement dans ma durée creuse et me bercent de leurs molles rengaines. J'aime écouter en dormant leurs appels sourds-muets. Que pourrais-je pour aider tous ces morts qui m'habitent ? Je leur suis reconnaissant d'avoir choisi mon cercueil ambulant pour demeure. Mais ils se contentent de si peu... Ils sont faits pour donner. En souriant, ils m'offrent leurs vieilles peurs, leurs vieux coeurs, leur vieux sang. Ils pansent mes vieilles plaies. Ils entretiennent mes oublis. Ils me comblent de lacunes. Que ferais-je sans leurs yeux perce-visages, sans leurs bouches perces-paroles?

  Le plus sombre, le plus silencieux d'entre mes morts, est mon Mort protège-vie. C'est Lui qui veille, écrit, dessine et peint à ma place. Je lui sers d'escalier, d'atelier, de chevalet, de valet. Son attente imprègne toute ma personne. Son ombre est immense et timide.

  Comment contenir tant de morts sans éclater de patience ? Et qu'attendent-ils de moi, eux, qui m'habitent, qui me comblent et me gâtent ?... Mon crépuscule ! Me traverser, me vider de mes lieux !

  Propre, balayé par la peur, mort bien portant moi-même, je m'en irai avec eux, loin dans le temps, habiter un poëte impossible à venir.


 in  La Parole Qui Me Porte, Paul Valet, Table Rase, pp 85/86, Poësie/Gallimard

lundi 26 septembre 2022

Réalité - bis

 


 Camera Silens Réalité 1985 via FR3 Bdx 

samedi 24 septembre 2022

Alors, j'écris.

  Je me suis endormie et réveillée 
Dans un chaos rassurant 
Pour écrire l'alphabet du non-sens 
cher à mon coeur 
Cherchant la syntaxe 
des sentiments 
Les maux de liaison 
Et les respirations 
  Trop effrayée par vos yeux 
étrangers qu'il me faut conquérir 
Dans l'ombre, 
je demeure imparfaite 
Avançant dans le brouillard 
des sensations 
A l'abri du jugement dans un temps nouveau 
Qu'il me faudra à présent 
composer 

  Ecrire mais écrire quoi ? 
Pour qui ? 
Tout a été dit et tout disparaîtra. 
Il ne reste plus que la nécessité 
et la solitude. 
Alors, j'écris. 

 Extrait de Ultime Atome, pp.17/18, Editions Supernova, 

Phylactère

 Pendant qu'un mot ne s'écrit pas d'autres s'allongent par-delà nuit morose phylactères à l'origine évanescence navré d'existence en un point qui ne vient pas lèvres discrètes à la riposte après l'incarnat - horizon - poussière pour poussière un abandon lisière à l'oraison confusion d'évidence, cette tension même. 

mercredi 21 septembre 2022

lundi 19 septembre 2022

Non, rien

 


L'ordre de la colère, Agnès Rouzier, France Culture, 1975 



Iridescence

 Iridescence clinique à la nuit vaine quelle inférence limite songe scélérat d'errance en entrave circonscription intime voir l'ailleurs spectrale frontière adverse & subliminale à cette chimie ombre quelque souvenir du Verbe et d'éléments las parmi les épatements à l'aveugle ravissement Iridescence

samedi 17 septembre 2022

Cargo culte



#Bauer #Mondino #Fassbinder #Querelle 

Vidéo soumise à une limite d'âge par YT #Misère
A visionner là-bas, adoncques #Hébé 

Voire ici #Merdre 

vendredi 16 septembre 2022

J'emmagasine

 (...) Je me pends à l'envers, traverse à toute allure la moitié de mon corps en remontant à partir de la tête  et m'arrête entre l'entre-jambes et l'entre-fesses où j'entre dans la seconde moitié. Je coule mes mains en présentant les paumes au-dessus dans l'orifice arrière. Je me poste à l'extrémité de mon doigt le plus long à gauche comme à droite et j'observe. Je retire le contenu de mes oreilles pour y placer un maximum de matières que je laisse reposer. Je décolle tout le pourtour du haut des épaules pour y glisser le bas de mon corps et je fais des mouvements. J'abaisse mes genoux jusqu'à mi-mollets. Je tords ou plie soigneusement le bord mou de mon oreille pour obtenir un effet de volume et le rendre plus rond, plus charnu, plus malléable. J'obtiens un  agencement plus harmonieux des muscles et des nerfs en passant vite fait derrière les uns et les autres une main trempée dans des liquides. J'observe un canal ménagé dans l'épaisseur de la paroi abdominale en m'y enfonçant la tête la première et en laissant derrière moi tout un tas de saloperies. Je range avec soin l'arrière et le dessus de mon crâne à l'intérieur de mes joues. J'expose en y mettant les bras jusqu'au coude un endroit brûlé de mon épaule où la peau se déchire. Je donne à mon regard un aspect huileux. Je plaque un morceau de mon dos contre ma figure puis celle-ci entre le dessous de la peau de mon ventre et la paroi externe de mon estomac. J'introduis tout ou partie de mon bras dans l'intervalle entre deux orteils de mon pied indifféremment gauche ou droit. Je retire du milieu de mon crâne en partant du haut l'équivalent en poids d'un petit corps comme on en a dans les premiers moments de la vie. Je réduis la densité des matières à la jonction de l'épaule et d'une partie plus grasse et plus renflée du biceps. Je redéfinis plus nettement la limite entre l'épaule et le bras. J'écrase et gonfle alternativement les deux yeux. Je recentre toutes les extrémités de mon corps en les enroulant. Je mets mon oeil droit dans mon oreille droite, mon oreille droite dans ma bouche, ma bouche dans mon oreille gauche, mon oreille gauche dans dans mon oeil gauche et mon oeil gauche dans mon oeil droit, puis j'annule tout pour effectuer l'opération inverse. Je crée des angles pour entraver la circulation des fluides. Je redirige vers les parties basses de mon corps ce qui se serait naturellement répandu dans les parties hautes par l'effet de la dynamique interne. Je mets sous ma peau les boutons qui étaient dessus. Je place dans d'autres sacs urine et excréments sur le point d'être évacués. J'emmagasine. Je stocke. Je m'arrange pour ce qui était en quantité suffisante soit en surplus et crée une aspiration et des courants nouveaux en ménageant des issues là où il n'y en avait pas. Je nettoie à la main les organes vides et avec des lingettes les parties désertes de mon corps. Je classe et range autrement les os du bas de mon corps. J'organise ma main. Je verse et répands des larmes par d'autres voies que mes yeux. Je plie et déplie ma langue à volonté.                                         

Extrait de J'entre in quélen = enqulé (éditions louise bottu) pp45/49 Dominique Quélen

Ellipses

 Frontière un univers ellipses fracture molécules en jachère rien qu'une nuit élan incertain écart cet interstice faille amère invective rien qu'une nuit alphabet érode après inconstance en pleine inconscience nue rien qu'une nuit torrent d'affronts en la descente ici lointaine par-delà même rien qu'une nuit.

vendredi 9 septembre 2022

Il s'agit...

 de plusieurs membres de la même famille conduits le même jour dans un service d'aliénés, atteints de monomanie et dont le délire offre exactement le même caractère. En interrogeant l'un de ces malades on sait par avance quelles sont les conceptions délirantes des autres. Si dans le cas dont nous parlons on obtient des renseignements, on apprend que la folie n'a pas éclaté simultanément chez tous les malades, mais qu'elle a été antérieure de plusieurs mois chez l'un d'eux et qu'elle s'est ensuite peu à peu communiquée aux autres. C'est ainsi que M. Baillarger a pu voir "le délire transmis de la mère à la fille, puis de la fille à son frère, enfin du fils à son père."

Extrait de Soupirs de bêtes en rut, P.O.L, p.136, Fred Léal 

mercredi 7 septembre 2022

Hémisphère - un aphorisme

 J'aime assez la nuit; qu'importe l'hémisphère.

mardi 6 septembre 2022

mercredi 31 août 2022

Tristesse

Mon ailleurs tristesse. Vaste et lointain, en mouvement. A la nuit, même immobile. Oubli de temps, rappel d'espace. En un tourbillon lent et foisonnant. Ces regards, des distances. Enchevêtrement d'élans désordres. Suspens après rupture. Errance en impulsion. Bouche avide. Stupre même, hiatus. Rires à l'abandon. 

mardi 30 août 2022

Remerdre

 - Duplicata d'abruti ! Photocopie de couillon chronique ! Ersatz de fausse-couche ! Virus délirant ! Parasite boulimique des âmes ! Gonocoque du savoir ! Cacochyme succube des consciences ! Misérable empoisonneur qui déshonore la noble espèce des plantes et bêtes venimeuses ! Tortionnaire du vent et des parfums du jours ! Incendiaire de nuit ! Suborneur et violeur de terres vierges ! Emmerdeur planétaire ! Asseyez-vous !

- Mais... heu... je suis assis.

- Pour vous, que la bonne et vraie vermine renie avec dégoût, "assis" veut dire accroupi, contre le sol, enroulé, écroulé, dans la position de l'excrément, dont vous n'êtes qu'un éloigné cousin bâtard... Non ! Pas comme ça ! Plus bas ! Plus petit ! Petit-petit ! Encore ! Voilà... Vous pouvez respirez, mais pas plus de trois millimètres cubes à la fois !... Maintenant, levez le pied gauche, et dîtes: "Je le jure !" Plus haut, le pied, plus haut ! Et sans tomber ! Allons, dépêchez-vous: "Je le jure !"

- Je... heu... jure ... quoi ?

- "Je le jure !" furoncle du néant ! Déchet congestionné ! Inconsommable appât pour pêcheur-à-la-ligne masochiste et poisson fou ! Je le jure, c'est tout, pied tendu, mieux que ça ! Jambe raide ! "Je le jure !" ça veut rien dire ! C'est un non-sens. Une bouffonnerie. Une connerie ! Pour que les mots de votre bouche soient bien conformes au reste de votre carcasse ! Pied gauche ! Mieux que ça ! Dépassez pas votre ration d'oxygène ! On attend !...

- ... Je le jure...

- Savez-vous pourquoi vous êtes ici ?

- Eh bien, on m'a capturé, bâillonné... 

- Tassez ! Recroquevillé ! La forme excrémentielle ! Pour l'instant, votre seul statut, c'est: éloigné-cousin-bâtard-de-la-merde... Répétez intérieurement: "Je suis une presque merde !... Je suis une presque merde !..." Pas à voix basse ! Dans le crâne seulement ! Vos pensées puent, mais vos phrases schlinguent !... Elles sont porteuses d'épidémies sournoises et d'infections virulentes. C'est pour ça qu'on fait tous ici bien attention à se boucher le nez quand vous parlez... Vos poumons, goinfre abject ! Trois millimètres cubes, pas plus !... Continuez, on écoute...

 Le ciel était d'un gris-brun violacé, avec de brusques ulcérations, des flashes noirs et blancs, fulgurants (...)

Extrait de Idiot Cherche Village, La Table Ronde, pp.231/232, Patrick Ravignant 

lundi 29 août 2022

Crossroad

 


Robert Johnson  

A rose is

 Typographie merdre échéance infinie... Colère insane par-delà cette bile. Transcrire pour rien événement débile. Circonscrire la zone, ou... Faisceau d'états en la pénombre. A ta crypte insincère mon illusion cosmique. Une langue s'égare en allées éphémères... La nuit après la nuit. Entrave à venir et déjà advenue. Quelques pas et...

dimanche 28 août 2022

A l'avant-garde...

 

 

 Femmes Martyres, 1932

Germaine Krull 


 


 

samedi 27 août 2022

Ne fuis pas

Je ne veux plus de ma paix 
De l'horizon où la nuit s'étale émergent 
  avec les étoiles des envies de tuer 
  comme des étoiles noires 

 Le soir s'est perdu dans le porche de la nuit 
  gris et vieillissant 

 Et je suis là vieillissant   tendu et plus tendu 
  quand arrêté par les allées qui veinent la forêt 
  et débouchent devant ma baraque 

 Moi chassé par un sort ivre des chemins fréquentés 
  par mes habitudes et mes amis
 
La nuit est plus nette que mon âme 
Les hommes ne flânent plus dans les forêts paisibles 
  qui ne sont plus paisibles

Extrait de La Nuit du Prisonnier, in Images de l'homme immobile, p.151, Guy Levis Mano, Editions Folle Avoine

jeudi 25 août 2022

Elan quelque

 Roide et liminaire esquisse parmi le monde à l'hier hanté pas même je n'ai pas mis le nom d'as équivoque hélas après la peine inhérence frontière rien ne vient que photons quelques et consternés en ce théâtre d'ombre dévoyé pour le pire défoncer l'issue remonter vers...  

mardi 23 août 2022

alors même

alors s'opère - par le presque, le 
pas, l'approche d'il, encore, en 
la lettre un retournement 
d'air(s'ils vous veulent 
à terre, afflux d'émoi 
pesant - aimer 
est-ce le verbe? 
s'il me quitte 
debout 
j'aime en lui 
l'être-droit non son 
départ); quand s'ouvre 
, nervures précises, lèvres 
basses, - partage vertical, il 
peut suffire d'un rien: d'un élan, 
d'un retrait, d'un tenir l'écart (joie quand 
ça ne colle pas), pour que naisse - un littoral


Extrait de L'inadéquat (le lancer crée le dé) p.96, Flammarion, Florence Pazzottu

samedi 20 août 2022

Summer is ready when you are

 


Breeders, Saints, Last Splash, 1993

mardi 16 août 2022

Rien

  Elle me dit, y a une entrée, juste derrière, par la rue, elle me dit, t'as pas la clé t'as pas la clé ? Ah. Ah elle me coupe l'herbe sous le pied, pendant que je reste plantée là dans son fumier qu'est-ce qu'elle croit que je vais pousser ? Genre elle va m'en sortir, elle, le pronom personnel, elle, alors alors que je suis là que je suis vexée, vexée elle va planter un ami et reste plantée là. Sentiment pot de fleur. Elle lâche un par un, mes grains de peau, dans le caniveau, sentiment graine plutôt que pot plus que pot sentiment graine plus que pot, elle me sème la salope. Elle me sème la salope. Mordue par des fourmis sur ma cuisse, leurs abdomens coupés résistent rivés à ma jambe sur la plaie qu'elles ont faite dégueulasse. Par effet splash sur les genoux, une stalagmite de tige la plante monte, pas linéaire pas comme une construction qui s'échafaude en ligne droite qui gonfle de plus en plus, mais comme une masse qui gonfle, comme un soufflé qui prend, températures de chaque matière, chaque élément allant en friction, fusion, absorption, liaison, dissolution, ajout, mutons bouillons ensemble brouillons. Du crachin dans les jambes du crachin dans les jambes, c'est chargé c'est salé à se faire de la bile de débile. 

Extrait de SNI, p.56, Julie Coutureau, Editions Supernova 


samedi 13 août 2022

Hébétude - fragment

 Rien n'ira jamais que la mélancolie, pas même. D'ivresse exsangue après minuit, faisceaux affaissés & trainants, détruire dire, élan chiche à la dune interdite. Confusion adventice par-delà mouvements. Tourments extimes à l'oeuvre originale. Regrets infinis, existent-ils ? A l'éclipse marasme... 

mardi 9 août 2022

Tréfonds

 La baise sera toujours supérieure à l'amour en tant qu'elle n'est pas une chimère mais de fait un état. 

mardi 2 août 2022

Zobi la mouche


Let it bang

Et nous avons les Exterminateurs du Vice; 
Les Gars Qui Ont Fait de Cabell un Nom Commun. 
Leur but est de maintenir les arts et lettres à leur place; 
S'ils voient un livre 
Qui n'affirme pas sans ambages 
Que le médecin apporte les bébés dans sa sacoche noire, 
Ou s'ils trouvent un tableau figurant une jeune dame 
Autrement vêtue qu'en ciré, 
Ils appellent la milice. 
Ils ont l'oeil pour déceler de la saleté partout; 
Ils peuvent trouver du vice Dans un exemplaire de "Ce que Katy a fait à l'école", 
Ou sur une photo de tante Bessie en costume de bain à Sandy Creek, 
Ou sur une carte postale du Clair de Lune à Bryant Park. 
Ils se démènent toujours pour supprimer des choses, 
A commencer par leurs désirs. 
Ils trouvent la vie très excitante - 
Ils ne cessent de découvrir Le Nouveau Rabelais 
Ou le Hogart du Vingtième Siècle. 
Leur chef est considéré 
Comme le digne successeur de Comstock sur terre. 
Que dit cette chanson de Tosti ? 
" Au revoir, Sumner, au revoir, au revoir !" 
 
Extrait de Les Réformateurs in Hymnes à la haine, Libretto, pp.104/105, 
traduction Patrick Reumaux et Dominique Letellier.

dimanche 31 juillet 2022

(Interaction) désastres

 Interaction désastres sonde l'espace à la recherche sensuelle d'élans dilués en convulsions lasses à la surface inhérente et critique de l'étincelle élastique quand la lumière s'immisce  ailleurs et partout par-delà failles et distances limite à l'ombre désinvolte de courses suspendues en l'attente indécise d'un arrêt dédié.

Wail

 


 Jon Spencer Blues Explosion

samedi 30 juillet 2022

Du moment à l'instant




 








 Fugue en mouvements, trouble des instants, autoportraits épuisement, la nuit après la nuit, Valérie Heysen défie la lumière même encore... Son ombre est une promesse, son abandon notre errance... 

vendredi 29 juillet 2022

Précipice

 Faille à l'errance amère, adverse & complice, si proche et lointaine, arcane atroce, bien après la lande et cette écorce, cauchemar vision pénombre, inconscience émérite, par-delà le vide et l'année, brume antichambre, à ces nuits vassales et puis non, limbes parcellaires, réification blême à l'ennui, délivré du souffle qu'il ignore, nocturne à l'oraison. 

jeudi 28 juillet 2022

Précipité 2

 crâne boite noire     ensemble vide devenu bête tapie    disant      je regarde la mort     magnificence effondrée     sa dissoute présence à mes côtés     je sais la vie prudemment étanche     farce aphone au fond du sensible     trait obstiné entre les morts du monde    las     patients     plus aptes à supporter la danse     sa mortelle panoplie     memento mori     qui dira sa propre mort     illusion des forces génitrices     la face blême écrivant des corps     écrivant vertical enfin en suspens     mort-vivant mi-néant     que faire de notre vulnérabilité     théâtre de l'absence dans cette fosse     si les objets sont inquiétude la page panique     aveugle     sans sons     écrivant écrivain former des pleurs     suis-je ses coutures     pitié     on a vu cela     hors ces trous     un crâne     antre de solitude     parmi les gisantes les oubliées     bulle d'air pareille à celle de l'enfer     flammes de l'être     vestige dans les ténèbres     une voix     une ombre dans le silence     mânes familiers     spectres voués aux résurgences     vivant en vain j'invoque

         extrait de Sous d'autres formes nous reviendrons (Seuil/Fiction & Cie) pp 63/64 Claro  

mardi 26 juillet 2022

Flux et reflux

se perd 
se rattrape 
s'ouvre s'écartèle se casse 
puis reflue se rassemble 
se reconcentre 
pour se densifier s'écraser 
gonflé tendu 
prêt à se lancer jeter disperser 

 extrait de mottes mottes mottes p.65, Le Grand Os, Ana Tot

samedi 23 juillet 2022

Ignorance - un aphorisme

 Ignorance: du mécanique plaqué sur de l'inerte. 

jeudi 21 juillet 2022

Immigrant Song

 


Led Zep, 1970.

mardi 19 juillet 2022

Traverse

cônes de lumière, vitesse intestine, photons égarés 
anéantir hier 
loisir d'ozone 
d'émeutes médiales en brumes électriques 
radiations limite 
ignorances d'ombre 
partout encore des leurres à l'abandon 
cheveux mêlés 
lentes années 
savoir l'antre et ses corpuscules, empreintes...

à quoi t'en tenir...

 

 

in  Ecrits, Claude Cahun, Jean-Michel Place éditeur, p.283

Trouver refuge

Chute vertigineuse 
vide abyssal 
ne plus penser à rien 
et pourtant - 
Un sourire pointe 
fantoche de l'insomnie 
brise cent fois mes nerfs. 
Ne plus attendre - 
 La tapisserie du souvenir 
s'effiloche en silence 
Ulysse ne reviendra plus 

 extrait de La guitare dans l'arbre in La guitare dans l'arbre, suivi de Il neige sur la mer Editions Au Salvart, p.36, Lydia Padellec

samedi 9 juillet 2022

Panik

 


Métal U, Rough Trade 001 

mardi 5 juillet 2022

Vivre - un aphorisme

 Il s'agit de cocher toutes les mauvaises cases, au plus vite...

Musardine

 

Photographe inconnu

            Nocturne  

 Musarde 

 

jeudi 30 juin 2022

Corsaire

 L'ailleurs est hier factice l'ennui même encore des secondes quelques pour n'être qu'à peine. Et qui connaît cela ? L'interaction licite ou, par-delà champs magnétiques... Existe et ne vit pas ?  Corsaire après contrainte lasse. Ta nuit mon espace. Cohabitation infime. Sérénité des réprouvés, failles amères. Survivre après c'est assez merdre intime. Endurer l'errement. Continuer l'esquisse... 

mercredi 29 juin 2022

Louvoyer - un aphorisme.

 Puisque rien n'ira jamais, n'allons pas. 

mardi 28 juin 2022

lundi 27 juin 2022

Many things (to wear)

 


20 years before... 

samedi 25 juin 2022

Merdre encor'

Bruit du vide saisissant 
Errance d'ombres labiles 
Par-delà confessions 
D'amyle nitrites 
En hier abandon même 
De rêves féroces 
En désirs d'ondes 
Gravitationnelles 
Ici & maintenant 
Un anéantissement.

jeudi 23 juin 2022

Clown

 Je me vois comme un être humain intelligent & sensible 

doté de l'âme d'un clown 

qui me force à tout saborder 

aux moments les plus importants.

La nuit n'existe pas...

 La nuit n'existe pas elle est cette oraison la nuit n'existe pas elle est cette obsession la nuit n'existe pas elle est cette scansion la nuit n'existe pas elle est cette illusion la nuit n'existe pas elle est cette intrusion, la nuit n'exista pas elle est son absence d'inflexion, la nuit n'existe pas elle est machination,  la nuit n'existe pas après les illusions la nuit n'existe pas, elle est collusion cette, la nuit n'existe pas, s'égare à l'horizon.

dimanche 19 juin 2022

Wanna be your dog


 Sonic Youth & co
Live on Night Music (1989)

vendredi 17 juin 2022

Merdrer bel


J'estime qu'être un artiste est échouer comme nul autre n'ose échouer, que l'échec constitue son univers et son refus désertion, arts et métiers, ménage bien tenu, vivre 

mercredi 15 juin 2022

Déséquilibre

Quelques traits du roman poëtique que l'on retrouvera à la lecture de mes romans: 

Roman sans paysage 
Roman à la première 
Et à la dernière personne 
Roman réduit à sa plus simple expression. 
Un personnage 
Les autres diminués. 
Un roman sans air et sans chanson aux personnages presque anonymes.
Question d'éclairage, la couleur du roman. 
Roman sans espoir sans rêve affreusement opaque. 
On ne savait même pas qu'il y aurait un roman. 
Un temps dur. Un temps sans âge. 
Le livre n'est que l'histoire la description la translation d'un remède possible. 
A une grande souffrance. 
Comment remédier à. 
Ainsi docteur des âmes j'écrirai un livre. 
Etrange drame. 
Absence de héros. 
Nous ne sommes plus à réclamer des héros dans une aventure. Un personnage suffit amplement. 
Mais justement même sommaire même réduit il ne parvient plus à accorder sa fragile présence. 
Plus que sommaire: absent. Refus de vivre. 
De participer. D'affronter. 
De parler. 
Roman du vide. 

Extrait de "Les Résumés" pp 134/135 Othello/Le Nouvel Attila Hélène Bessette.

dimanche 12 juin 2022

Be-Bop-A-Lula

 

Gene Vincent, 1958 

vendredi 10 juin 2022

D'ombre (Infinitive - 22)

Embrasser le fond diffus cosmologique, imaginer ivresse intestine, tendre à l'ailleurs même, sculpter l'aube en crépuscule, ne pas en revenir, errer d'images en photogrammes, heurter quelque élément de nuit, vibrer encore pour peu, ironiser à la seconde, savoir l'écart avant l'ennui, envisager des figures de style, & musarder ainsi, en zones d'ombre... 

jeudi 2 juin 2022

Ultime apophtegme

 C'est une chose fameuse que d'être illisible dans un monde infâme.

Bertrand Delcour. 

mardi 31 mai 2022

Trépidation

 Détresse insane corps las figures quelques par-delà limite mains indistinctes et affres abîmes frayeurs immobiles incandescence en mouvement fuites à l'absence hier est demain même à convulsion événement. 

Anamorphoses...





Miroir, oh mon miroir ! Cristina Essellebée, L'oeil de la femme à barbe, collection irrévérencieuse

lundi 30 mai 2022

La Faim du Monde


 OsSang, par Bernard Benoliel 

samedi 28 mai 2022

Asymptotique

 Distance luminique errance féconde rien n'existe que ces cônes de lumière irrévérents... Plus tu fuis, plus profond ils s'immiscent... Ils te précèdent et te suivent avec dextérité même... Tu penses à te perdre. Ils t'invitent encore. La nuit. Et il n'y a rien d'autre... Il n'y a rien d'autre...  Rien d'autre... Une asymptote. 

vendredi 27 mai 2022

L'éternité de l'instant - histoire(s) de corps

 























































Le travail de Mathilde Biron gagne à être connu... Qu'elle convoque Woodman, Goldin, Miller ou D'Agata, son oeil se fait perçant quand sa bienveillance reste sans égale... Ainsi, ses modèles semblent se donner plus qu'ils ne s'offrent: une certaine idée de la confiance, sans contrat aucun. Alors, se révèlent des éternités d'instants, l'éphémère capturant l'absolu...