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Le Dé est mon berger; je n'aurai point de volonté;
Il me fait reposer dans de verts pâturages, j'y repose;
Il me conduit au bord des eaux mortes, j'y nage.
Il détruit mon âme:
Il me mène par les chemins de la droiture
Pour l'amour du hasard.
Et en vérité, tout en traversant cette vallée de larmes et de mort,
Je ne crains point le mal, car la Chance est avec moi;
Et tes deux saints cubes sont mon réconfort.
Et tu as dressé une table devant moi
En présence de mes ennemis:
Tu as oint ma tête de ton huile;
Ma coupe déborde.
Sûrement me suivront, et chaque jour de ma vie
Bonté et merci et mal et cruauté,
Et j'habiterai à jamais ton temple, Hasard.
Le Livre du Dé
in l'Homme-dé, Luke Rhinehart - aka George Powers Cockcroft - p.312, éditions de l'Olivier, traduction de l'américain par Didier Coste