Dans l'enfer des profondeurs, Hubert Lucot, L'attente, 2004, exorde
Tout le monde est toujours dans le coup quelque part, même ici. Les gens regardent et ne voient point. L'imaginaire, las comme un leurre. Le temps dure longtemps. Au moins quelques kilomètres. Pas d'incident limite. Alchimie d'absence, nuit. Liaison satellite énergumène. Seul souvenir d'oubli. Evénement jadis, confusion à l'instant. Mouvement perpétuel à la ligne. Persévérance après l'époque, et avant la frontière. Ou réciproquement. Dans le coup tout le monde, et là tel, quel est cet horizon ?
... je viens de relire ce que j'ai écrit et ça m'a fait peur, mais je ne vais plus rien ajouter en fait d'explication, alors je me contenterai peut-être de dire encore que, tel que c'est dit et écrit, cela contient évidemment tout, donc même les étreintes les plus banales et le plus tendres, même le fait de se tenir la main et de se caresser les cheveux avec la plus grande tendresse et tous les autres faits et gestes accomplis banalement par les amoureux. Ne l'oublie pas, garde-le à l'esprit, pour que cette lettre ne te donne pas l'impression qu'elle reflèterait le besoin de concrétiser quelque émotion neuro-pathologico-sexuelle - même s'il y va aussi de cela, bien entendu, mais pour ainsi dire étrangement sans pathologie, plutôt avec amour. Mais peut-être que tu comprendras tout ça sans commentaire et si tu ne comprends pas, alors ça veut dire que ce n'est que de la merde et il ne sert à rien de le commenter, et je serai obligée de t'expliquer cela quand nous nous verrons pour de vrai, mon chéri.
Pas dans le cul aujourd'hui, pp.90/91, Jana Cerna, La Contre Allée, traduction Barbora Faure
Cuisses lasses abandon sans promesse exil hélas en la solitude de champs magnétiques à nuque que veux-tu ? En crâne tempête une scansion désinence à l'écart ambulation élastique le long de criques illusoires je te vois par-delà barricades. En la chair crépuscule des avalanches pas un ciel d'insolence ni même abîme à contempler à l'instant éternité tu encore là ?
Maintenant silence nuit horizon fuite lignes fumerolles tumulte lame à distance carcasse atroce écorchures éclat au néant après lianes scansion obscurité d'usure mémoire d'abandon violence d'hier en salves suspension défaillance inédite corps indépendance à la fin déchirures ombres de doutes & menace.
Tout oublier demain... Se souvenir hier... Encore dire par-delà convulsions... Limites. Opiacées. De corridor en précipice. Abîmes. Fuites de lignes, légèreté lasse, crasse même. Traces d'espaces amènes... Fard sans feinte. Bruits d'indécision, réticences. Prétérition merdre. Stroboscope pulsion... Virulence à l'apoastre...
Courbure intrinsèque à l'ennui. Espace las d'innocence. Fuir comme suit misère. Expansion d'absence, un univers. Fièvre à la coupole. Existence ténèbres informe plan, cosmos délétère, après la nuit partout même. Affolement diffus comme le fonds. Clandestine en le temps, vagabonde elle aspire...
La terre s'errance en failles mauvaises... Ondes quelques et synchrones, le sol s'afflige. De rhizome(s) en fibrille(s) un espace délire. Vagues d'hier à la frasque courbe. Approche d'abords incertains; mouvance au pas froid. Ces estafilades, des fractures. Point de remords et de repères. Transperce encore fredaines. Par-delà l'ombre machinale, réflexion flasque... Désormais fuite en entrelacs.
Ombre nue à la rive quitte errance solide hantise délitement à l'angle interstice visions inégales version lente hasards laudative ignorance à cette limite de fissures en fuites indistincte souvenance de dos terres brûlantes tes hanches & mes nuits...