... MAIS ELLE PERDURE, LA FOLIE

photographie: mat jacob

lundi 31 août 2020

"malgré tout"

 

On a refusé l'abandon par complaisance.

On a cherché l'allégresse les yeux bandés.

On a continué sans curiosité même. 

On a détruit des preuves invisibles.

On a voulu accroître sans espace;

on est des malgré tout.

On a fini de commencer.

On a connu des heures sombres liminaires.

On a entendu l'ennui aux petits matins.

On a suivi ce trouble passager.

On a vilipendé les audiences amènes;

on est des malgré tout.


mercredi 26 août 2020

Ailleurs

Je rature
me rature 
m'entre parenthèses jusqu'à l'asphyxie 
je réécris certains passages 
les mots me torturent 
je rétrécis 

J'écris en t'attendant,Jabberwock 
Parce que tu es le seul monstre 
capable de terrasser l'ultime 

Les pages s'amassent mais ne se tournent pas 
il fait nuit tout le temps sur le papier 
j'arrête d'écrire le roman 
tente d'autres choses 
mais les mêmes idées reviennent 
inlassablement 

Mon inspiration est malade 

J'arrête d'écrire pour de bon 
plus rien  
plus un mot 

Je lis beaucoup 
je fais le vide 
mais le vide ne vient pas 
toujours les mêmes images 
 qui grillent la cavité crânienne 

 in Amnésies, pagination inexistante, La boucherie littéraire/La feuille et le fusil, Marlène Tissot 

Failles (ainsi)

En filigrane événement las en la pénombre. Rien n'existe que l'ignorance. Orgasme errance après les failles. A ces vies scélérates, la nuit après la nuit, ultime défiance ensuite l'ici même ailleurs. Delà de cendres, un système fumeux... Toxique, bien après les landes... Que cet univers, insolent et fétide. Réponse nuit quelle fréquence... Ode à l'abandon après l'élan... Toujours plus, par le fond, nuire...

jeudi 20 août 2020

Pas un autre...

 Tout est physiologie. Les raisons qui me décident à m'en aller ne seraient pas suffisantes pour un autre que moi. Ma façon de sentir n'est donc pas celle de tout le monde.

 Pour me retenir, des amis m'ont offert de m'aider. Mais je me suis si bien habitué à l'idée de la mort prochaine que j'ai refusé. La perspective de recommencer une vie où il y aurait encore des soucis et, peut-être, de l'humiliation ne me tente pas. Il faut croire qu'il y a en moi un ressort essentiel qui est bien usé. Les raisons que j'ai données n'expliquent donc pas tout. La vérité telle que l'expose un écrivain qui veut être sincère est toujours une chose plus ou moins "arrangée".

 Il y a des existences anormales qui aboutissent tout naturellement au suicide. Voilà tout.

 Je vais bientôt me tuer. Je ne mérite pas ce châtiment. Je suis sûr d'avoir eu moins de vilaines pensées que la plupart de ces bons citoyens qui réussissent et qui ne songeront jamais à se suicider. Les beaux vers que je me récitais mettaient de la pureté dans mon esprit. Ils m'ont procuré chaque jour une minute d'émotion. Ah ! je voudrais bien rester sur la terre !

 extrait de Mon Suicide pp.77/78  Henri Roorda  Editions de l'Aire

mercredi 19 août 2020

Ainsi - un aphorisme

 La poësie peut bien être révolutionnaire, mais à quoi bon, si la révolution n'est point poëtique. 

dimanche 16 août 2020

Voix

 Cette voix, intrinsèque & incessante, s'inscrit en un élan mensonger et certain, ou véridique et disert, même... Elle m'accompagne depuis toujours, aux plus profonds de mes songes, ou à l'errance de mes nuits... Elle ne cesse de scander mon échec comme sa flagrance... M'exaspère & me forge... M'indiffère & m'enivre... Elle s'immisce ailleurs, et là encore, partout où je suis elle va... Audace belle, une ignorance...

vendredi 14 août 2020

Adoncques - un aphorisme

 Le cynisme est une pose, quand l'ironie est un style.

mercredi 12 août 2020

De la friture sur la ligne d'horizon

Un jour, j'ai pas dormi de la nuit
je cherchais à désapprendre l'art de la résignation
dans la nudité crue du silence
désinvolture de la posture faussement paisible
l'ineptie du non-geste dans le jus d'une réalité factice
éradiquer mes anomalies saisonnières
tout miser sur la bonne humeur provisoire.

Les dealers de désespoir oeuvrent à visage découvert
au bord des autoroutes médiatiques
il n'est pas inutile de le rappeler

Un jour, j'ai pas dormi de la nuit
on n'est pas allé voir la mer, tu te souviens ?
oui, on se rappellera, bien sûr
il y aura de la friture sur la ligne d'horizon
et la trotteuse poinçonnera nos tickets pour l'avenir
en attendant, tu peux me froisser, me jeter
je suis biodégradable

Ne t'en fais pas je t'enverrai des souvenirs du futur
je cultive la politesse sous serre
et milite pour la liberté à perpétuité


Extrait de Un jour, j'ai pas dormi de la nuit, pagination réfractaire, La Boucherie Littéraire , Marlène Tissot  

dimanche 9 août 2020

Vertige...

Ce devenir claviériste #phantasme #merdre 

Merdre ( Infinitive - 13)

 Rester, ainsi même pour plus qu'instant, illusion d'optique parmi bruits blancs, en l'attente d'avènement merdre. Nuire, encor à l'hémisphère, pour une année ou quelques secondes, au milieu d'un monde machine merdre. Stipendier, après la flamme, un élan l'autre, delà d'univers et zones d'ombre, quelque fantôme merdre. Conduire, les errants et les autres, à travers champs quantiques, entre tombes & failles amères merdre.

jeudi 6 août 2020

Mes cils sur ton torse


Saisir

 Saisir... la vertu, l'ignorance ou le vice. Contracter l'errance, encore... Comprendre l'indicible... Continuer la course immobile. Savoir ailleurs innocence, ou... Finir la nuit avant l'aube. Evaluer ce précipice. Estimer l'inénarrable. A l'ombre souvenir(s) cet instant mascarade. En une seconde d'errements & d'abandons, saisir... 

samedi 1 août 2020

No fun

La nuit, la merdre, l'envie de rien, misère, l'ignorance au loin encore téléphone, itération soumise & didactique après les heures, frôlement soudain à la pénombre, mon soir ton instant, une aventure cette affliction, quelques secondes encore même...