Ta langue, et rougit comme l'eau
Cette joue voisine du feu.
Un mensonge nous colore,
Presque. Dresse tes mains au jeu
Des langue, fleur, et flamme; alors
D'une curieuse haleine en plumes,
Je rapproche ventre qui bouge.
Ma bouche au tisonnier j'allume,
N'espérons plus s'il n'est rouge.
Vexé que mon coeur déteigne,
J'efface tout et je signe
(Profitant du doigt qui saigne)
Sur un arbre des dimanches.
Sonnet du menteur in Les Barricades mystérieuses (p.65)
Chaque un renverront les eaux sans nombre,
L'eau, rejetant les allées du jour
Dont le saignant moteur en atours
L'a, grand'ouverte à cela qui sombre.
Tournant la tête un jour dédaigneux
Du peu de front d'or et dans la plage -
Ton sombre envers, Face-à-face ô dieu,
Sa marée prend les noirs de ma page.
Calcul enraciné pour grandir
Sûr en vain des frondaisons inverses,
D'embrasser un réticent nadir
ton beau poignet retient il renverse
Au jour ce jour.
Non ! Lettre inouïe
La Minuit sans réplique a claqué
Mon front, d'hier la porte haïe.
Coucher in Rien Voilà l'Ordre (p.157)
avec Ca-Ira
Solitude éhontée répondant sans répondre
"C'est moi qui m'offre à tous pour m'y cacher des autres !
Ecorche-toi, veux-tu ? je vais être encor là.
Si tu veux m'étrangler, c'est moi qui nous sépare.
Mon tonnerre est sans bruit ! Silence en fait l'écho
Par ta voix étonnée quand rien ne lui arrive
D'un visage passable aux immobiles rives;
Où mon seul coup de foudre y fait ton coeur mordant.
Tu n'es pas plus qu'un bois si j'en suis la Druidesse,
Ou la cultivatrice à l'intime jardin
Aux regards en allées, vides vers chaque objet
Car le moindre ustensile y met un monument."
Le signe que je fais dans toutes les bouteilles
Nous ramène, humble bête en choeur des basses-cours
"Partageons... Sans rancune. A la prochaine fois !"
L'éhontée in L'Arbre à Lettres (p.203)
poëmes & photographies extraits de Oeuvres poétiques complètes Olivier Larronde (Le Promeneur/Gallimard)
J'aime beaucoup le troisième.
RépondreSupprimerChaque fois que je passe ici, je compte te le dire, puis, je te lis et j'oublie de le faire.
Pour Joyce Mansour et Anne Kawala, je n'oublie pas que tes articles m'ont plu et qu'il faut vraiment que je les lise.