de l'épuisement du langage...
(...) Je vais vite essayer. Essayer quoi. Je ne sais pas. De continuer. Maintenant il n'y a personne. Voilà une bonne continuation. Plus personne , c'est gênant, si j'avais de la mémoire je saurais peut-être que c'est là le signe de la fin, de la pause qui peut être la bonne, la dernière, n'avoir plus personne, personne de qui parler, personne qui vous parle, devoir dire, C'est moi qui me fait cette vie, c'est moi qui me parle de moi. Alors le souffle manque, c'est la fin qui commence, on se tait, c'est la fin, ce n'en est pas une, on recommence, on a oublié, il y a quelqu'un, quelqu'un qui vous parle, de vous, de lui, puis un deuxième, puis un troisième, puis le deuxième encore, puis les trois à la fois, ces chiffres à titre d'indication, tous à la fois, qui vous parlent, de vous, d'eux, je n'ai qu'à écouter, puis ils s'en vont, un à un, ils se taisent, un à un, et la voix continue, ce n'est pas la leur, ils n'ont jamais été là, il n'y a jamais eu personne, personne que vous, jamais eu que vous, vous parlant de vous, le souffle manque, c'est presque la fin, le souffle s'arrête, c'est la fin, ce n'en est pas une, je m'entends appeler, ça recommence, ça doit se passer comme ça, si j'avais de la mémoire (...)
in l'innommable
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Superbe ...
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