Regard contre regard
Gueule contre gueule
Ventre contre ventre
Sang contre sang
Tu ne me fais pas peur
Je suis ta nourriture
Et tu es mon amant
Je te tiens à distance
Tu es ma pourriture
Et je suis ton dompteur
Il faudra que tu cèdes
A coups de bistouri
Seringue pour seringue
Douleur contre douleur
A coups d'anesthésiants
Et de neuroleptiques
Maté, vaincu, braisé
Tu recules ma bête
Toi mon cancer de cirque
Ouvert puis refermé
Battu, ensanglanté
Arraché, asphyxié
Brûlant tes métastases
Au feu de mes scalpels
Et vomissant ta lave
Tuyau contre tuyau
Etouffé dans mes drains
Troué par la morphine
Jeté contre ma chair
Et coulé dans mes os
Muré agonisant
Contre un mur de charpie
Prisonnier à jamais
Des mémoires chimiques
Et des flux cathodiques
De mes ordinateurs.
Genève, le 11 novembre 2002
extrait de Chair Vive, Grisélidis Réal, Seghers, pp.183/184
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