extrait de Automne, liberté (Absalon) pp 84/85, Werner Kofler traduction de l'allemand (Autriche) Bernard Banoun
dimanche 25 décembre 2016
Magdebourg Merdre - 1 Deutschmark...
Volé ! Oui, là, encore moi en détective privé, voyageant vers Bielefeld, pour la première fois volé, dans le rapide Berlin-Magdebourg-Hanovre, volé, moi !, figurez-vous ça, moi, dépossédé de mon sac de voyage, certes dans la nouvelle Allemagne, dans cette Allemagne sans murs, cette Allemagne sur laquelle souffle désormais sans entrave une bise cinglante, vous aurez entendu parler de ça, dépossédé de mon sac de voyage noir, là, voyez, cet endroit dans le filet à bagages vide du compartiment pour invalides, d'ailleurs, voyez l'endroit où aurait dû se trouver le sac mais où, après cinq heures d'absence, à mon retour de la voiture-restaurant - voiture-restaurant, enfin bon, plutôt une cantine aux allures de gymnase, quelque chose dans le genre, l'alliance des colonies de vacances, vous voyez ce que je veux dire - où, à mon retour de, précisons, de la voiture dite voiture-restaurant, il ne se trouvait plus, dépossédé de mon sac de voyage noir, moi, par deux Germano-Allemands je suppose, qui, provisoirement, tant que personne n'en avait besoin, avaient pu prendre place dans le compartiment pour grands invalides après en avoir demandé l'autorisation au contrôleur, dépossédé de mon sac de voyage par, par, avec une probabilité confinant à la certitude, par deux Allemands unitaires; dès après Potsdam ils avaient pu être descendus du train avec le sac, à Magdebourg, à Marienborn, partout où ce rapide ne s'arrêtait pas autrefois, ou bien lors, s'il s'arrêtait, les troupes frontalières de RDA auraient empêché un tel larcin; quelle dépravation des moeurs ! Volé (...)
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire