... MAIS ELLE PERDURE, LA FOLIE

photographie: mat jacob

mercredi 11 décembre 2013

Voici le temps, basse époque !

2e NUIT

     Un peu de vent dans les voiles de la morte ! Je ne sais quel visage s'est perdu, mais je ne me retrouve plus. La nuit roule ses draps, noirs aux yeux des vivants, blancs autour des autres.
     Ô que le mystère est facile !
     Un arbre, d'étrange manière, détachait feuille à feuille les vagues de ce que j'appelais mes veines, mes ongles et le reste des pensées du corps. La morte avait sa chemise de verre, mon ombre lui servait de repaire. Ce que l'eau brûlait, nos mains s'y cherchaient. Les fantômes mangeaient aux fenêtres.
      Et dans cette nuit était un retard et quelque chose de blanc... Dans ce noir, la chambre s'enroulait autour de sa dernière intimité.


Et le blanc disait: je suis lucide.
Le noir disait: je sais tout.
Le blanc était la pensée tremblante de la nuit.
Le noir pensait: je suis le bout.




in III. LA FUITE TEMPORELLE extrait de La Fin Et La Manière ... in Derrière son double, Oeuvres complètes  p.205, Jean-Pierre Duprey. (Poësie/Gallimard)

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