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vendredi 25 août 2023
lundi 3 avril 2023
mardi 22 novembre 2022
samedi 30 juin 2018
mardi 15 novembre 2016
Parler seul
insensé voici l'homme aux crispations de cristal
à la rumeur de sable au passé de poupée
à la démarche creuse dans un lit de détresse
et cependant présent au passage du printemps
homme tant qu'il passe son arrêt est de mur
mur de lourdes épaules
et voilà que la lumière est noire
le soleil de sel
l'eau ne désaltère plus les regards des enfants
leurs paroles sont de bois
la voix ne se reconnaît plus
dans l'entrebâillement de leurs gosiers de ciel
et comme justice au fonds du puits se reflète la vraisemblance
l'or terni des fuites d'été
la franchise de leurs faims
chiens qui hurlez démesurées vacances
chiens qui tirez la langue
qui tirez sur la corde jusqu'à perdre l'allure pluvieuse
aux yeux de chanvre
perdus perdus dans une fourrure
chiens qui trompez la nuit
dans le puits de la justice véritable eau forgée
et perdez le fer aux pierres scintillantes des parois
come cela ne s'est encore jamais vu
horreurs détresses visages passés repassés trépassés
de terre de potasse de fumée vitreuse
boue boue à l'horizon
rien que boue où nous accostons
et îles de vertiges herbeux
les pavés sont déserts les amours malaisés
pourquoi aimer rien qu'avarice
et partout le vide la transparence risible du ravin
homme parmi les hommes et le fossé devant
le vent dessous et de chaque côté le silence
tu es entré vivant dans la demeure de la tendresse morte
et dans chaque pas
tu t'es reconnu comme réponse alléchante
le monde n'a pas changé pour toi de cendres
ni l'angoisse ne s'est crucifiée
un peu plus un peu moins c'est toujours le poids des vitres
qui pèse sur ton front obscur
mais tu es clair aux heures qui te ressemblent
marchant parmi tes pas que compte la balance
aux ans étoilés sur l'arbre des douleurs
enfermé dans l'horizon des voix
il n'y a pas de mur qui résiste à ta chaude mémoire
face à la voix rompue
les rats peuvent courir entre tes jambes
l'herbe fine n'a pas fini d'échapper à ton appel
avec un bruit invisible sur la bouche et les doigts
tu es sorti vivant
à la rumeur de sable au passé de poupée
à la démarche creuse dans un lit de détresse
et cependant présent au passage du printemps
homme tant qu'il passe son arrêt est de mur
mur de lourdes épaules
et voilà que la lumière est noire
le soleil de sel
l'eau ne désaltère plus les regards des enfants
leurs paroles sont de bois
la voix ne se reconnaît plus
dans l'entrebâillement de leurs gosiers de ciel
et comme justice au fonds du puits se reflète la vraisemblance
l'or terni des fuites d'été
la franchise de leurs faims
chiens qui hurlez démesurées vacances
chiens qui tirez la langue
qui tirez sur la corde jusqu'à perdre l'allure pluvieuse
aux yeux de chanvre
perdus perdus dans une fourrure
chiens qui trompez la nuit
dans le puits de la justice véritable eau forgée
et perdez le fer aux pierres scintillantes des parois
come cela ne s'est encore jamais vu
horreurs détresses visages passés repassés trépassés
de terre de potasse de fumée vitreuse
boue boue à l'horizon
rien que boue où nous accostons
et îles de vertiges herbeux
les pavés sont déserts les amours malaisés
pourquoi aimer rien qu'avarice
et partout le vide la transparence risible du ravin
homme parmi les hommes et le fossé devant
le vent dessous et de chaque côté le silence
tu es entré vivant dans la demeure de la tendresse morte
et dans chaque pas
tu t'es reconnu comme réponse alléchante
le monde n'a pas changé pour toi de cendres
ni l'angoisse ne s'est crucifiée
un peu plus un peu moins c'est toujours le poids des vitres
qui pèse sur ton front obscur
mais tu es clair aux heures qui te ressemblent
marchant parmi tes pas que compte la balance
aux ans étoilés sur l'arbre des douleurs
enfermé dans l'horizon des voix
il n'y a pas de mur qui résiste à ta chaude mémoire
face à la voix rompue
les rats peuvent courir entre tes jambes
l'herbe fine n'a pas fini d'échapper à ton appel
avec un bruit invisible sur la bouche et les doigts
tu es sorti vivant
Tzara, vers 1920, photographe inconnu
confer: Parler Seul extrait de Parler Seul, in Poësies complètes, pp 1308/1309 (Mille & une pages/Flammarion) Tristan Tzara
mercredi 20 juillet 2016
Nimbe errance
Il y a une ville errante qui parcourt les champs, mais elle est creuse, son enveloppe est d'air, elle est rigide et édentée, construite dans les ténèbres dont les frontières reposent sur l'éclairage intense amassé au-dessus d'elle. C'est un désert ambulant, un souffle rotatif. Elle se dissout lorsqu'on chante, les pas de l'homme la chassent., mais des lambeaux disparates, des lambris dépecés, elle se reconstruit plus loin sous forme de brume. Elle prend l'aspect d'un chien qui fait le beau, mais n'aboie ni ne mord. C'est un morceau de sucre, la profanation d'un système géométrique. Telle est la force ruineuse des impasses brassées par ce filtre urbain, à nouveau disparu dans le roulis des chaudières, que l'homme se transforme tour à tour en toutes sortes de cétacés et de bouées, en un complément qui s'adapte strictement à la phrase du bout des lèvres invitée à se composer. Un grain de sable invente dans la fumée un argument qui lui permet de se laisser rouler par l'océan sur la plaque de marbre du monde. Lorsque ayant passé par toutes les phases des déformations possibles, l'homme redevient une flaque de lumière, de l'air ou un regard perdu en route, il arrive qu'on le trouve encore dissimulé sous l'aile d'une maxime en charpie, d'un de ces goélands rompus aux paroles amères et battus sur l'enclume des vagues. Il est disséminé sur le bétail des toits.Il mène à l'abattoir les laiteux souvenirs, les opales, les nourrissons, les bagues des amants. Rien n'est plus difficile que de décacheter la méprise d'une montre et la tour de mémoire validée dans la main. Il y a quelque part des ciseaux et des bagnes; il s'agit de tondre l'ours du songe pour trouver toute fraîche sur le cuir, la caresse des lobes d'oreilles et les pôles des objets, chauds comme des poignards. Il y a une femme suspendue entre les états liquide et solide dans un point de l'univers pareille à une goutte altière d'où rayonne un nimbe entouré de prudence, une indomptable et douloureuse lumière qui vous traverse de part en part.
confer: XII Erreurs et malentendus extrait de Personnage d'insomnie, in Poësies complètes, pp.961/962 (Mille & une pages/Flammarion) Tristan Tzara
dimanche 1 mai 2016
vendredi 1 janvier 2016
lundi 25 novembre 2013
samedi 18 février 2012
deux nus couchés sur la plage, raoul hausmann, 1935
"l'amour devrait représenter la plus profonde, la plus haute responsabilité d'un Etre pour l'Autre, la plus grande coïncidence des antagonismes." , raoul hausmann, sensorialité excentrique, allia, p.54.
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sensorialité excentrique,
vera broido
jeudi 28 octobre 2010
lèche le chemin qui monte vers la voix
Personne ne peut échapper au sort
Personne ne peut échapper à DADA
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Il n'y a que DADA qui puisse vous faire échapper au sort.
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_________________________________
Vous me devez:FR 943.50
Plus d'ivrognes! Plus d'aéroplanes!
Plus de vigueur!
Plus de voies urinaires!
Plus d'énigmes!
syllogisme colonial, in sept manifestes dada
frileux avenir - lent à venir
un écumant sursaut m'a mis sur ta trace de regard
là-haut où tout n'est que pierre et nappe de temps
voisin des crêtes argileuses où les jamais s'enflent sous robe d'allusion
je chante l'incalculable aumône d'amertume
qu'un ciel de pierre nous jette - nourriture de honte et de râle -
en nous rit l'âbime
que nulle mesure n'entame
que nulle voix ne s'aventure à éclairer
insaisissable se tend son réseau de risque et d'orgueil
là où l'on ne peut plus
où se perd le règne le silence plat pulsation de la nuit
ainsi se rangent les jours au nombre des désinvoltures
et les sommeils qui vivent aux crochets du jour sous leur joug
jour après jour se rongent la et dansent autour
et là-haut là-haut tout n'est que pierre et danse autour
in l'Homme approximatif
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