convulsion sacrilège en cet oeil électrique shunt sempiternel & charge fulminante neuro-crash en instance vous connaissez son nom et croyez être là mais ailleurs encore se dissolvent d'anciennes souvenances en soupirs diaprés insolents confus et venimeux.
l'audace crapuleuse est imprudence, sublime & enivrante...
latitude. ligne de fuite. clandestine érectile. sédition primitive. effluve capricieux. il a vagué longtemps, et puis plus rien…
accent incertain rogue magnétisme au petit matin succombe languide...
peu de jours à dormir
naufrage patent
quelque inamical signe s'estompe
avec lenteur
la terre a la couleur du ciel
il s'en moque
un réseau de souvenirs
chimique
en miroir fendu
renvoie à cette détresse
nauséeuse M bleu qui menace
oeil tiède lèvre criminelle venimeuse mâchoire
bridée
quoi donc ? rien à foutre ! est-on là pour comprendre ?
lucide sous les dehors amène du jeu futile
rien n'escompte
philtrum frémit
l'audace est longue
et la puissance sonore magnétique
ta crainte est convulsive
et ces illusions par fragments
s'échouent
sur des rives étrangères
indécises les traces
égarées avec elles
nulle influence
laxité d'ondes déchirées éphémères
séduisant quand bien même
il guette encore cet achèvement
écrits, l'insomniaque, soit le portrait d'un irréductible: si l'homme était perfectible, il y a longtemps qu'il n'y aurait ni hiérarchie, ni classes. (p.559)
convulsion cérébrale / mon ombre propre / évanouie / dans l'impossibilité d'être / une option / l'abandon de la parole - pour la langue / encore quelque effort / il n'y paraîtra plus / cingle / oui cingle / cingle toujours plus / des traces / des traces / à voir z'et à entendre / voir et entendre / les traces / cingle / cingle-moi / cingle / une seconde encor / féroce / sanguinairement / sanguine / sang ici / sang' ici (bord' ailleurs) / l'abandon de la parole - pour la langue / sanguine / ailleurs ici / en la tourmente / une révolution / passagère / cingle / éteinte mon ombre propre / l'existence à s'attendre / et à s'étendre presque / n'attends rien / cingle / à l'écart ou dans l'oeil / de ce cyclone alangui / meurtrie cette langue / et radieuse ainsi
parangon et puis quoi ? vide, absence, moins deux ou trois.
hier encore la laideur et sa revanche
l'escroquerie est une icône vacillante
bête crevée, et suspecte
le problème n'est plus que les gens s'expriment, mais de leur ménager des vacuoles de solitude et de silence à partir desquelles ils auraient enfin quelque chose à dire
qui donc possède une gueule de vacuole, dans l'assemblée ?
je ne sais plus vraiment pourquoi la veille il me fut si pénible d'avancer,
masqué parmi les oraisons
nuire est agréable, souvent
délires internationaux sans lien avec le reste
j'ai cessé de jongler
par un jour de grand vent
son sifflement sempiternel
ébranlait mon tympan.
l'avez-vous sentie, l'angoisse ? auriez-vous pu la faire tournoyer dans votre main, en un défilé d'ombres chinoises et protéiformes ? hier peut-être, mais encore ?
intime comédie guerre lasse parasitage crasse forme infâme dernier des sept - dernier des sept - nullement ultime délaissé en quelque cargo culte au passage étroit de nos dépressions, exactes.
cet avilissement moral qui dépasse celui du salaire parcimonieux.
- elle ne s'est pas suicidée, murmure doucement madame besson.
elle sortait du dentiste.
c'est arrivé pendant les vacances, madame sartini.
vous ne le saviez pas. il me semblait vous l'avoir dit. je pensais qu'on vous l'avez dit.
depuis longtemps je lui demandais d'aller chez le dentiste. ses dents tombaient. elle faisait pitié. j'insistais. mais elle avait sa tête. quand elle s'est décidée. j'ai été assez surprise.
elle ne projetait pas de mourir. au contraire. elle revenait à la vie.
avec un dentier. ce reste impérissable de l'homme.
elle ne l'aura donc pas.
il ne restera rien de Ida.
RIEN
même pas une mâchoire
fossile traditionnel
(à peine une mâchoire)
pour tous
pas pour elle
là sur le trottoir. l'espoir de vivre
s'est éteint d'un coup
en deux secondes. l'espoir était en miettes. par terre.
seul le Destin restait
le destin de Ida
ce destin macabre qui peuplait ses nuits
appesanti dans les paupières baissées
regard éteint perdu vers les chaussures poussiéreuses.
in Ida ou le délire (LaureLi/Léo Scheer) pp 113/115.
en sa poursuite un creuset incandescent
près d'elle une révolte amène
intacte dans son obscurité même;
où va l'abandon -
si loin -
indistinctes franges de silence
à l'usage de ceux qui voient.
elle s'avance encore
et son audace belle
avec une constance incertaine
s'éploie.
écouter la nuit de biais pour rien dans le froid se demander encore pourquoi pour rien découvrir quelque voix intime et délétère au hasard pour rien s'attendre à fissurer ce mur sa dépendance et le reste pour rien imaginer longtemps des histoires à dormir jamais pour rien prétendre avec une certitude inconditionnelle qu'on y est pour personne pour rien identifier ce grondement sourd comme une menace latente pour rien éviter les salves lasses d'acrimonie suspecte pour rien se perdre avec plaisir en ces méandres d'ombre pour rien savoir que ce n'est pas perdu pour tout le monde pour rien envisager une ritournelle patiente et souveraine pour rien finir par décompter chaque seconde et ses dixièmes pour rien dans cet espace même sépulcre...
naissance de forme
dérisoire
perdue en ordonnance
bouleversée
ce galbe
exemplaire
perspective creusée
souterraine atmosphère
pas un son
entre ces lèvres
le contrôle est un leurre
et la vitesse une ode
à l'extinction
un souffle à peine perceptible
inonde la béance ardente
ceci n'est pas un paysage
mais une brèche
tout au plus mensongère...
choc du réel perte des illusions sacralisation de l'argent choc du réel perte des illusions sacralisation de l'argent choc du réel perte des illusions sacralisation de l'argent choc du réel perte des illusions sacralisation de l'argent choc du réel perte des illusions sacralisation de l'argent choc du réel perte des illusions sacralisation de l'argent choc du réel perte des illusions sacralisation de l'argent choc du réel perte des illusions sacralisation de l'argent choc du réel perte des illusions sacralisation de l'argent choc du réel perte des illusions sacralisation de l'argent choc du réel perte des illusions sacralisation de l'argent choc du réel perte des illusions sacralisation de l'argent choc du réel perte des illusions sacralisation de l'argent choc du réel perte des illusions sacralisation de l'argent choc du réel perte des illusions sacralisation de l'argent choc du réel perte des illusions sacralisation de l'argent choc du réel perte des illusions sacralisation de l'argent choc du réel perte des illusions sacralisation de l'argent choc du réel perte des illusions sacralisation de l'argent choc du réel perte des illusions sacralisation de l'argent choc du réel perte des illusions sacralisation de l'argent choc du réel perte des illusions sacralisation de l'argent choc du réel perte des illusions sacralisation de l'argent choc du réel perte des illusions sacralisation de l'argent choc du réel perte des illusions sacralisation de l'argent choc du réel perte des illusions sacralisation de l'argent choc du réel perte des illusions sacralisation de l'argent choc du réel perte des illusions sacralisation de l'argent choc du réel perte des illusions sacralisation de l'argent choc du réel perte des illusions sacralisation de l'argent choc du réel perte des illusions sacralisation de l'argent choc du réel perte des illusions sacralisation de l'argent choc du réel perte des illusions sacralisation de l'argent choc du réel perte des illusions sacralisation de l'argent choc du réel perte des illusions sacralisation de l'argent choc du réel perte des illusions sacralisation de l'argent choc du réel perte des illusions sacralisation de l'argent choc du réel perte des illusions sacralisation de l'argent choc du réel perte des illusions sacralisation de l'argent choc du réel perte des illusions sacralisation de l'argent
succincte et wikipediesque biographie: Valentine Penrose, née Boué à Mont-de-Marsan (Landes) le 1er janvier 1898 et morte à Chiddingly, East Sussex (Angleterre), le 7 août 1978, était un écrivain (poésie et prose) et une plasticienne (collages) surréaliste française. Fille de colonel, elle épouse en 1925 le poète, peintre et photographe anglais Roland Penrose, l'un des introducteurs du Surréalisme en Angleterre. Ils fréquentent les surréalistes parisiens, en particulier Paul Éluard, Max Ernst et Joan Miró. En 1926, ses premiers poèmes sont publiés dans la revue "Les Cahiers du Sud". En 1929, au cours d'un voyage en Égypte, Valentine Penrose rencontre un gourou espagnol, le Comte Galarza de Santa Clara. Elle fait une apparition dans le film de Luis Buñuel et Salvador Dalí « L'Âge d'or » (1930). En 1936, passionnée pour la philosophie de l'Inde et l'hindouisme, elle quitte son mari pour vivre dans un Ashram avec la peintre Alice Rahon Paalen, épouse de Wolfgang Paalen. Elle revient en Angleterre en 1939 et rejoint le groupe surréaliste de Londres. En 1944, elle s'engage dans l'armée française comme soldat de 3e classe. Elle est envoyée en Algérie. Après la guerre, Valentine Penrose partage sa vie entre l'Angleterre, chez Roland Penrose qui s'est remarié avec la photographe Lee Miller et la France, dans sa famille. En 1962, elle publie un récit historique sur Erzsébet Báthory, surnommée la "Comtesse sanglante". Annoncé par Georges Bataille dans son livre « Les Larmes d'Éros », ce livre rencontre un succès public et impressionne les surréalistes.
portrait de valentine, par richard penrose, 1938, le domino ailé, huile sur toile.
Rondes plumes rond soleil
la boule de feu de joie
je m'étrangle de ma joie.
Douce femme douce au lac
l'air si tendre à ce satin.
Au milieu de moi tu bats,
ô toi qui me noues au jour.
in herbe à la lune
Je rêve. La jeunesse est hors de la pluie elle vient.
Mais marcheuse des talus qui se prolongent
Cent fois mise à voler aimer passer au ras de l'eau me diras-tu.
Mets le rêve à sa place réveille-toi moi-même.
Sous le toit les hirondelles brillent.
La petite heure du matin n'est pas ici vient de leur ville.
in dons des féminines
NUIT
La nuit d'hiver reviendra-t-elle
Pour me reposer près de toi.
Les façades boiront sévères
Le clair de lune et sa lumière
Sera chassée de nos baisers et de nos bras.
La chambre est là seule et rideaux fermés
Tu es là seule avec tes yeux fermés
Le clair de lune est le clair de tes bras
Et la nuit porte l'insouciant navire.
in les magies
poëmes et documents extraits de l'excellent écrits d'un femme surréaliste, chez joelle losfeld. édition superbement établie par georgiana m. m. colvile, avec une préface d'antony penrose, fils de roland & de lee miller, à qui j'ai humblement emprunté le titre de cet aricle.
trouver le sommeil est toujours perdre une chose l'angoisse latente
pour un capharnaüm de bruit et de fureur
c'est la guerre
intime
et son cortège de tremblements partout
canonnades cela siffle barrages
tressaillement de fin de monde
c'est la bandaison pour des corps éthérés
et des visages
à l'éveil dissipés
qui reviennent parfois
en ces brumes douteuses
c'est l'épreuve muette
quand rien ne cède
si ce n'est une côte
quelquefois lézardée
en une atteinte vaine
ce venin pour un temps
le subir est retrouver, peut-être mes nuits sont au matin souvent.
dans son reflet un visage inconnu plus jamais la sentir la rafale encore un peu d'innocence sous cette poigne féconde hors crâne qu'il pleuve des cordes des ombres défilent en ce cadre informe pente raide braque dresse incite enfreindre à la seconde l'intimation le rien resurgit encor comme le frisson cambrure légère pouls & coulpe s'ébattent à peine remuent les chairs à la nuit versatile hybride cette écorce énergumène enfin se fêle en un instant curieux et fragile.
la scène de table, dans l'histoire du cinématographe, est un passage rarement évident. toujours brillamment pialat s'en tire...
pour l'anecdote, cette fameuse séquence, dite du retour du père, dans à nos amours, est en grande partie improvisée: pialat avait en effet déclaré aux acteurs que le père, après son départ, était sûrement mort, enfin, qu'on ne le reverrait plus... et il s'en donne à coeur joie, le maurice, avec une virtuosité certaine...
edit: scène supprimée par youbébête #merdre un court extrait disponible ici cependant
vulgum pecus cible aléatoire l'implosion rai unique fendu silence l'efficience à son comble il sourit contemple à terre l'ombre se liquéfie peut-être la démarche est un système logique où le hasard fait événement plus de traces seul quelque élément adverse et fugace sombre.
(...) Je vais vite essayer. Essayer quoi. Je ne sais pas. De continuer. Maintenant il n'y a personne. Voilà une bonne continuation. Plus personne , c'est gênant, si j'avais de la mémoire je saurais peut-être que c'est là le signe de la fin, de la pause qui peut être la bonne, la dernière, n'avoir plus personne, personne de qui parler, personne qui vous parle, devoir dire, C'est moi qui me fait cette vie, c'est moi qui me parle de moi. Alors le souffle manque, c'est la fin qui commence, on se tait, c'est la fin, ce n'en est pas une, on recommence, on a oublié, il y a quelqu'un, quelqu'un qui vous parle, de vous, de lui, puis un deuxième, puis un troisième, puis le deuxième encore, puis les trois à la fois, ces chiffres à titre d'indication, tous à la fois, qui vous parlent, de vous, d'eux, je n'ai qu'à écouter, puis ils s'en vont, un à un, ils se taisent, un à un, et la voix continue, ce n'est pas la leur, ils n'ont jamais été là, il n'y a jamais eu personne, personne que vous, jamais eu que vous, vous parlant de vous, le souffle manque, c'est presque la fin, le souffle s'arrête, c'est la fin, ce n'en est pas une, je m'entends appeler, ça recommence, ça doit se passer comme ça, si j'avais de la mémoire (...)
Laurent Lèguevaque: ancien juge, écrivain et scénariste, il revendique un alcoolisme libérateur, créatif et éducatif.
Il ne faut craindre ni dieu ni diable, pour intituler un spirituel libelle : Lettre à mon fils lui expliquant les excellentes raisons qu’il aura de boire. Leveur de coude, Laurent Lèguevaque ne se cache pas derrière son petit doigt, qu’à l’inverse des sirupeuses tombées dans la théière de leurs bonnes manières, il garde replié. Passé 10 heures du matin, ce Rabelais assumé verse dans l’alcool et s’en trouve bien. Il répète souvent: «Boire me réussit.» Juge d’instruction défroqué, il enseigne désormais le droit à l’université et surtout il enchaîne romans, essais et scénarios. Il y injecte un gai savoir, une verve allègre, et des convictions libertaires qui, parfois, mettent leurs plus belles robes pour aller au bal des idées se dévoyer avec les anars de droite.
Laurent Lèguevaque a deux fils adolescents. Et c’est à l’aîné, 16 ans, qu’il destine cette leçon de vie qui est aussi un portrait de l’artiste en pilleur de comptoirs et en pilier des ouvroirs de littérature. Il justifie ainsi cette adresse transgressive, perturbant une époque où les papas se font plus de tracas que d’œufs au plat : «Pour moi, éduquer, c’est apprendre la liberté. Apprendre aux enfants à décider de leurs actes. Et donc de leurs ivresses.» Lèguevaque a la paternité réflexive et ludique. Distanciée, aussi. Il s’amuse de voir comment les rituels apéritifs unissent adultes soiffards et enfants picoreurs dans une même humeur sautillante et immature. Il raconte aussi comment il se garde bien d’accourir à la moindre sollicitation. Adepte de la responsabilisation, il dit : «Je ne suis pas un papa-hélicoptère, qui volerait au secours de ses enfants à la première sonnerie de portable. Je leur réponds : "J’entends bien que tu as un problème, mais en quoi est-ce le mien ?"» Ce qui ne l’empêche pas d’avouer : «L’affection est le meilleur outil éducatif» et «la paternité est sans doute mon vrai métier». Ou d’apprécier la façon qu’ont «les garçons de témoigner leur affection sans ostentation» à l’occasion du don d’un DVD tout à fait adéquat, mais justifié a minima d’un : «Je te l’ai pris parce que c’était en promo à 3,5 euros.»
Le jeune destinataire a refusé de lire l’adresse avant impression. Argument : «Pour une fois que c’est à moi qu’on écrit, je veux avoir entre les mains le produit fini.» Livre livré, le verdict est tombé, abrupt et concis : «C’est très convaincant.» Vite assorti-amorti d’un bémol : «Je ne veux pas arbitrer entre toi et les hygiénistes, quant à ton cas…» Preuve du discernement de la génération montante, pas dupe du plaidoyer pro domo ni des combats idéaux. Et Lèguevaque de fissurer son prosélytisme de façade d’un : «Cela ne me déplairait pas que, par esprit de contradiction, mon fils soit sobre.» Sans oublier de solliciter la mansuétude future via Villon et son incipit pendable : «Frères humains qui après nous vivez, N’ayez les cœurs contre nous endurcis». Devant un 50 centilitres de chardonnay qu’il descend posément en ignorant son assiette de pâtes au saumon, trop attentif à faire rutiler son art de conteur qui ne se lasse pas de se laisser conter, Lèguevaque joue autant du nuancier des paradoxes, à l’oral, qu’il use des moulinets de rhéteur, à l’écrit.
Heureux époux de la mère de ses fils, ce bretteur des mots affirme que «les buveurs constituent l’infatigable armée des militants du droit de s’en foutre. Au nom de quoi, ils tolèrent le mariage et ses immenses inconvénients». En tête à tête, il déverrouille des instants-clés. A de bons amis se désolant que «dis donc, Laurent, qu’est-ce qu’il boit sec ces temps-ci», sa compagne orthophoniste, refusant de le réduire à sa pathologie, répond : «Oui, il boit, mais il ne fait pas que ça.» Ou, alors qu’il est tôt le matin, qu’il se sert un whisky de fin de nuit, alors qu’une longue route les attend vers les Cévennes protestantes, elle se contente de constater, sans agressivité particulière : «Ah, ça veut donc dire que c’est moi qui conduit ?»
Lèguevaque est d’une bonne famille toulousaine. Le père est un chirurgien à l’ancienne, paillard et flambard, dégringolant sa bouteille avant de plonger dans la tripaille humaine et capable de lancer en pleine salle d’attente : «Comment vont les couilles de monsieur Michu ?» Lequel monsieur Michu se réjouissait à l’encan de cette sollicitude d’un :«Vous voyez comme il est gentil avec moi, le docteur ?» Sa mère est psychiatre. Elle a même dirigé des «cures de désintox». Pourtant, se réjouit celui qui faisait divan avec son psy au resto, le vendredi, pour une pochetronnerie : «Elle s’est toujours refusée à psychiatriser ses enfants. Même si nos névroses l’intéressent.» Assez nostalgique du temps où le «même pas mal» l’emportait sur le «allô maman bobo», ce s’en-fout-la-mort se souvient de l’époque «où on n’allait consulter que si on souffrait vraiment et où le médecin essayait de se débarrasser de vous, avant même de vous avoir ausculté».
Laurent a un frère obstétricien et une sœur ingénieur agronome. Années 80, il ne se voit pas carabin, il fait son droit. Le voilà magistrat à l’heure où les «petits juges» entrent en gloire dans l’imaginaire social, au risque que la vertu à la Saint-Just tombe en couperet. Lèguevaque a encore des rêves de pureté, il sera juge d’instruction, ou rien. Il se découvre appartenir à la race des chiens truffiers. Il aime suivre des pistes, recouper les informations, traîner dans les derniers endroits où l’on cause et où les écluses lâchent leurs flots, leurs flous, leurs fous. Honnête, il admet que la recherche de la vérité se double souvent d’un plaisir voyeuriste peu ragoûtant. Comme le Mitterrand finissant, il se complaît dans le dépouillement des écoutes téléphoniques. Et jubile secrètement à l’idée de lancer à une plaignante : «Alors, racontez-moi ce viol.»
Petit à petit, il commence à fatiguer de «la fréquentation de la misère humaine». Il finit par se défier de cette justice qui «protège les riches et s’acharne sur les pauvres». Et, atypisme de comportement aidant, il reste en marge d’un milieu qu’il décrit comme «docile envers les forts et sévère à l’égard des faibles». Enfournant dans la gibecière de sa mémoire créative les faits divers approchés, il démissionne juste avant de pouvoir faire valoir ses droits à une préretraite, passant de 4 500 euros garantis à une moyenne valseuse de 3 500, selon tirages d’édition et entrées de cinéma. De cette rupture, il écrit : «L’alcoolisme m’a permis de supporter l’exercice d’une infâme profession, celle de juge d’instruction ou bourreau des temps présents. Il m’a fourni le prétexte pour la quitter. Puis m’a autorisé à m’en moquer.» Beau parleur, joyeux causeur, il continuerait bien l’après-midi entière, à tenir le crachoir, à vider le cruchon. Mais, il faut y aller ! Une dernière recommandation pour la route d’un drôle de citoyen qui n’a plus voté depuis le référendum sur la Nouvelle-Calédonie ? «L’alcool est une aliénation qui peut t’en éviter bien d’autres.»
thaumaturge il n'existe pas sa technique désuète n'est qu'un décor désastre perpétuelle l'intervalle suffoque son cylindre de cuivre une blague vaste l'espoir en la consommation la foi en la consomption tout y passe fleuron montage parallèle sous un plomb de soleil exsangue le spectacle et son artiste exhorté à rien ou bien pire observateur errant de trouble avide en la lande fictive silhouettes grotesques afflictions fièvre en exil des carcasses de temps regarde regarde regarde...
ta médecine est mon dilemme balafre écorche injure séparé d'un lambeau l'écorce amère un peu plus je dévisage un peu plus je dévisage un peu plus je dévisage le pan d'en face s'épuise ailleurs nuit la ville épidermique par ici l'offense confuse assaut griffe heurt assaut griffe heurt en l'atmosphère mécanique immaculée hostile de cet espace clos.
Personne ne peut échapper au sort
Personne ne peut échapper à DADA
____________________________
Il n'y a que DADA qui puisse vous faire échapper au sort.
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_________________________________
Vous me devez:FR 943.50
Plus d'ivrognes!
Plus d'aéroplanes!
Plus de vigueur!
Plus de voies urinaires!
Plus d'énigmes!
syllogisme colonial, in sept manifestes dada
frileux avenir - lent à venir
un écumant sursaut m'a mis sur ta trace de regard
là-haut où tout n'est que pierre et nappe de temps
voisin des crêtes argileuses où les jamais s'enflent sous robe d'allusion
je chante l'incalculable aumône d'amertume
qu'un ciel de pierre nous jette - nourriture de honte et de râle -
en nous rit l'âbime
que nulle mesure n'entame
que nulle voix ne s'aventure à éclairer
insaisissable se tend son réseau de risque et d'orgueil
là où l'on ne peut plus
où se perd le règne le silence plat pulsation de la nuit
ainsi se rangent les jours au nombre des désinvoltures
et les sommeils qui vivent aux crochets du jour sous leur joug
jour après jour se rongent la et dansent autour
et là-haut là-haut tout n'est que pierre et danse autour
stase on dirait encor deux ou trois phonèmes pour quelques secondes ouïr amer l'instant quand c'est le mouvement qu'on guette déjeté le regard oblique opaque se perd dans la clameur confuse d'un moment interdit flotte la braise ou bien
je ne sais pas bien pourquoi je ne réponds pas à l’injonction priez l’imploration est lente et le monde précaire je n’assume rien ou si peu je suis à peine là surtout le matin et la journée du reste défile en un éclair sans grondement sourd pour me le rappeler jamais je ne dors ou pour mon malheur alors mes rêves sont furieux qui brossent des batailles que je n’ai pas menées - en songe je manque à mourir souvent – et si je survis ma face blême mes articulations accablées mon esprit souverain se plaisent à me tourmenter I can’t I won’t & I don’t stop j’aime à errer les nuits sans lune par les rues désertes ou arpenter les méandres de la raison versatile seul je défie le temps dédale grotesque jamais je ne dors ou si mal baladin de mon incomplétude j’attends l’ambiance sereine qui ne vient pas ce que j’éprouve depuis toujours et plus encore peut-être après l’incidence c’est la singularité qui captive solitaire et débâtit elle-même les certitudes passagères de ces ombres blafardes ici ailleurs et là jamais je ne dors et il en est ainsi demain encore
entre ces murs, un monde va. de l’œil, toujours une histoire. trois images bleuies, vassales. la haine est délicate, et son humeur suspecte. équivoque l’audace, commuée. Sens en friche, méduse(-moi). incantations, en fleur solidages. l’aspiration inerte, et sa forme lointaine.
Il y a encore des hommes pour qui la grève est un scandale : c'est-à-dire non pas seulement une erreur, un désordre ou un délit, mais un crime moral, une action intolérable qui trouble à leurs yeux la Nature. Inadmissible, scandaleuse, révoltante, ont dit d'une grève récente certains lecteurs du Figaro . C'est là un langage qui date à vrai dire de la Restauration et qui en exprime la mentalité profonde ; c'est l'époque où la bourgeoisie, au pouvoir depuis encore peu de temps, opère une sorte de crase entre la Morale et la Nature, donnant à l'une la caution de l'autre : de peur d'avoir à naturaliser la morale, on moralise la Nature, on feint de confondre l'ordre politique et l'ordre naturel, et l'on conclut en décrétant immoral tout ce qui conteste les lois structurelles de la société que l'on est chargé de défendre. Aux préfets de Charles X comme aux lecteurs du Figaro d'aujourd'hui, la grève apparaît d'abord comme un défi aux prescriptions de la raison moralisée : faire grève, c'est "se moquer du monde", c'est-à-dire enfreindre moins une légalité civique qu'une légalité "naturelle", attenter au fondement philosophique de la société bourgeoise, ce mixte de morale et de logique, qu'est le bon sens.
Car ceci, le scandale vient d'un illogisme : la grève est scandaleuse parce qu'elle gêne précisément ceux qu'elle ne concerne pas. C'est la raison qui souffre et se révolte : la causalité directe, mécanique, computable, pourrait-on dire, qui nous est déjà apparue comme le fondement de la logique petite-bourgeoise dans les discours de M. Poujade, cette causalité-là est troublée : l'effet se disperse incompréhensiblement loin de la cause, il lui échappe, et c'est là ce qui est intolérable, choquant. Contrairement à ce que l'on pourrait croire des rêves petits-bourgeois, cette classe a une idée tyrannique, infiniment susceptible, de la causalité : le fondement de sa morale n'est nullement magique, mais rationnel. Seulement il s'agit d'une rationalité linéaire, étroite, fondée sur une correspondance pour ainsi dire numérique des causes et des effets. Ce qui manque à cette rationalité-là, c'est évidemment l'idée des fonctions complexes, l'imagination d'un étalement lointain des déterminismes, d'une solidarité des événements, que la tradition matérialiste a systématisée sous le nom de totalité.
La restriction des effets exige une division des fonctions. On pourrait facilement imaginer que les "hommes" sont solidaires : ce que l'on oppose, ce n'est donc pas l'homme à l'homme, c'est le gréviste à l'usager. L'usager (appelé aussi homme de la rue, et dont l'assemblage reçoit le nom innocent de population : nous avons déjà vu tout cela dans le vocabulaire de M. Macaigne), l'usager est un personnage imaginaire, algébrique pourrait-on dire, grâce auquel il devient possible de rompre la dispersion contagieuse des effets, et de tenir ferme une causalité réduite sur laquelle on va enfin pouvoir raisonner tranquillement et vertueusement. En découpant dans la condition générale du travailleur un statut particulier, la raison bourgeoise coupe le circuit social et revendique à son profit une solitude à laquelle la grève a précisément pour charge d'apporter un démenti : elle proteste contre ce qui lui est expressément adressé. L'usager, l'homme de la rue, le contribuable sont donc à la lettre des personnages, c'est-à-dire des acteurs promus selon les besoins de la cause à des rôles de surface, et dont la mission est de préserver la séparation essentialiste des cellules sociales, dont on sait qu'elle a été le premier principe idéologique de la Révolution bourgeoise.
C'est qu'en effet nous retrouvons ici un trait constitutif de la mentalité réactionnaire, qui est de disperser la collectivité en individus et l'individu en essences. Ce que tout le théâtre bourgeois fait de l'homme psychologique, mettant en conflit le Vieillard et le Jeune Homme, le Cocu et l'Amant, le Prêtre et le Mondain, les lecteurs du Figaro le font, eux aussi, de l'être social : opposer le gréviste et l'usager, c'est constituer le monde en théâtre, tirer de l'homme total un acteur particulier, et confronter ces acteurs arbitraires dans le mensonge d'une symbolique qui feint de croire que la partie n'est qu'une réduction parfaite du tout.
Ceci participe d'une technique générale de mystification qui consiste à formaliser autant qu'on peut le désordre social. Par exemple, la bourgeoisie ne s'inquiète pas, dit-elle, de savoir qui, dans la grève, a tort ou raison : après avoir divisé les effets entre eux pour mieux isoler celui-là seul qui la concerne, elle prétend se désintéresser de la cause : la grève est réduite à une incidence solitaire, à un phénomène que l'on néglige d'expliquer pour mieux en manifester le scandale. De même le travailleur des Services publics, le fonctionnaire seront abstraits de la masse laborieuse, comme si tout le statut salarié de ces travailleurs était en quelque sorte attiré, fixé et ensuite sublimé dans la surface même de leurs fonctions. Cet amincissement intéressé de la condition sociale permet d'esquiver le réel sans abandonner l'illusion euphorique d'une causalité directe, qui commencerait seulement là d'où il est commode à la bourgeoisie de la faire partir : de même que tout d'un coup le citoyen se trouve réduit au pur concept d'usager, de même les jeunes Français mobilisables se réveillent un matin évaporés, sublimés dans une pure essence militaire, que l'on feindra vertueusement de prendre pour le départ naturel de la logique universelle : le salut militaire devient ainsi l’origine inconditionnelle d’une causalité nouvelle, au-delà de laquelle il sera désormais monstrueux de vouloir remonter : contester ce statut ne peut donc être en aucun cas l’effet d’une causalité générale et préalable (conscience politique du citoyen), mais seulement le produit d’accidents postérieurs au départ de la nouvelle série causale : du point de vue bourgeois, refuser pour un soldat de partir ne peut-être que le fait de meneurs ou de coups de boisson, comme s’il n’existait pas d’autres très bonnes raisons à ce geste : croyance dont la stupidité le dispute à la mauvaise foi, puisqu’il est évident que la contestation d’un statut ne peut expressément trouver racine et aliment que dans une conscience qui prend ses distances par rapport à ce statut.
Il s'agit d'un nouveau ravage de l'essentialisme. Il est donc logique qu'en face du mensonge de l'essence et de la partie, la grève fonde le devenir et la vérité du tout. Elle signifie que l'homme est total, que toutes ses fonctions sont solidaires les unes des autres, que les rôles d'usager, de contribuable ou de militaire sont des remparts bien trop minces pour s'opposer à la contagion des faits, et que dans la société tous sont concernés par tous. En protestant que cette grève la gêne, la bourgeoisie témoigne d'une cohésion des fonctions sociales, qu'il est dans la fin même de la grève de manifester : le paradoxe, c'est que l'homme petit-bourgeois invoque le naturel de son isolement au moment précis où la grève le courbe sous l'évidence de sa subordination.
L'usager de la grève, par Roland Barthes, in Mythologies, Le Seuil, 1957,forcément sublime...
Au début des petits bruits de percussion s'élevaient Dans un mouvement d'aller et venue intéressant Mis - les bruits sont souvent des constats - -orge froissée ne trouve plus sa justification ne Devrait plus lui suffire alors qu'à pleines mains Il tire les hauts des bas de nylon la soupesant Ainsi masse charmante qui plonge à la verticale dans L'étoffe, consciencieuse comme est après tout son Désir. La percussion c'est le spectacle et, une Fois le théâtre enlevé, il va rester ce front Incliné sur un certain nombre de pensées dirigées Vers eux seuls ( donc elle et moi ), dirigées vers Leur image accouplée que décidément le silence éf- Face/
ne plus s'appartenir encore enfouir ou faire saillie pour une seconde éprouver jusqu'à l'os cet agrégat rebelle s'enfoncer par ailleurs tenir sa tête basse en un crâne lointain imaginer peut-être des parties éphémères ou attendre à la corde son étreinte est gracile voir la terre dicter son étourdissement la faiblesse est vertige et le geste en pulsations muscles futile vanité désuète en cet éclat fragile doucereuse amertume ecchymose subtile distinguer quand bien même un frisson licencieux au milieu des souffles insanes exhaler la torpeur une hantise vive déserter pour un temps la surface étrangère
par la fenêtre, comme une plaie béante, voir la foule s'étirer électriques, les artères ivres cautériser leur blessure grise et tous ces regards m'accabler en vain...
bert's blues:would I, should I, could I be a stranger...
le désordre est un corps qui vibre. désaimante l’éclat en lueur parcellaire. échafaude limpide l’insurrection qui ne vient pas. le poison versatile de ces manières ivres étroit espoir ou rien s’insuffle avec lenteur. le frémissement for est une palissade. insaisissable son avènement. et ce halo au loin une illumination fallacieuse et fractale. en quelque zone d’ombre, une désabusion.
l'errance est une lutte la dérive une façon contre. je n'aime rien tant que disparaître de la basse ville. même la nuit surtout mauvaise petite ordure. l'inconstance un frisson. la brume, passagère et lucide. nos pas égarés et radieux - enfin.
combinaison séquence ouverture cyanhydrique échange. obsolète. attendre entendre. fuir les principes, par la fenêtre. eucaryote désespère. court-circuit vapeur éphémère. courir crever courir crever courir crever courir crever. encore. théâtre d'ombres - insolentes. sirènes incertaines, incohérences lentes. je ne cherche plus à comprendre. mais à savourer. un souffle nitrate d'amyle. précipices. corps abîmes. à l'atmosphère lourde, l'exhalaison légère. écran fracturé. stigmates sombres. tentative sonore diffractée par-delà les ondes. effroi rictus indélébile. étincelle trouble ruinée. encor hier dans la pénombre extravagances. tropismes ou. abandons. confluences. hématomes parcellaires. fuite des temps je demeure...
je n'ai jamais cru à moi, je n'ai jamais cru à mon actualité et je n'ai jamais su me voir dans l'avenir, comme un enfant qui croit qu'il sera vraiment lui, lorsqu'il sera devenu autre, lorsqu'il sera l'homme qui au-delà de cette vie pourra être quelque chose, je pense un moi imaginaire qui ne peut exister. (je n'ai jamais cru)
#1 - woooooooouuuuuuuuuuaaaaaaaaaaaaaahhhhhhhh! il était où, l'autre jour... pas venu, parce qu'il ne faut jamais venir... pas fou, le zouave... n'empêche qu'il fut attendu... cervicales pesantes, à regarder le ciel... et ses étoiles, météores... et merde, t'es là, t'as presque froid même en été... t'attends comme ce couillon de brel qu'attendait madeleine... et qui vient pas... bon, heureusement que la guerre n'est plus qu'un souvenir, quoi... parce que sinon, on aurait tous fini au trou...je sais, il ne faut jamais venir, mais que voulez vous, j'avais besoin de me les jambes dégourdir... alors tant qu'à faire, autant y aller... et si personne n'attend, hé bé, il y aura personne pour m'engueuler, quoi: gros point positif,ça... quand même... faudra le dire aux publicistes... bon, il est pas venu, j'aurais pu aller le chercher, mais comme ça, je me suis dit: c'est la france du XXIe siècle, quoi, on va pas faire chier les gens, radio paris ment plus, car radio paris est muette - ou partout, en fait - ... ne pas s'énerver, éviter les chemins de traverse et autres trucs au bord des forêts: hé oui, camarades, la nuit, les sangliers sont en vadrouille, donc calmos... bon, je suis là, y a même pas un truc à boire - la voilà, la vraie honte - et le jour se lève même pas, normal au milieu de la nuit, tu me diras, ou tu me diras pas... mais quand même... tu m'y reprendras, nom de zeus! j'suis plutôt sympa, à la base, même si je suscite continuellement l'antipathie... et c'est même peut-être pour cela que je suis là, à attendre un type dont je sais qu'il ne viendra pas, puisque la guerre est finie... il nous en faudrait peut-être une, de guerre... pas une bonne, mais une mauvaise, histoire de... et j'aurais plus besoin d'aller chercher ce con, vu qu'il serait déjà parti... hé bé, hé bé, j'suis pas bien gentil... il ne faut pas souhaiter la mort des gens, comme disait la chanson... mais va dire ça au gus qui attend, ouais... il est pas bien méchant, mal payé, et peut-être bien seul au monde... au loin une silhouette... fugitive... même le marchand de sable a déserté... hé bé...
#2 - bon, l'autre nuit, enfin, il y a déjà quelques nuits, j'étais buvant un godet chez mon camarade le david vincent du fruit de mer - j'expliquerai ce surnom un jour peut-être... j'étais bien fatigué, encore plus qu'à l'instant, c'est dire... je me suis assoupi trois secondes... ce qui a permis à mes hôtes de fuir... ce qui est étrange, puisqu'ils étaient chez eux, quand même... à peine endormi, aussitôt réveillé par un claquement de porte... en pleine nuit - quatre du mat, en gros - je m'engage alors sincèrement dans un retour: le retour vers mes pénates... soit trois bons kilomètres dans la nature, au bord du lac, the ancient lake, babe... et me voilà parti, aviné et en confiance, vers un horizon certain... le mien... j'hallucine à peine dans la nuit et sous les arbres, bercé par les vaguelettes qui viennent tranquilles, s'écraser à mes pieds presque... quant, arrivé à hauteur des campings, vive le camping, je suis agressé par une bande certaine de types - style huit garçons quatre filles - qui s'écrient: " les parisiens sont sympas ( authentique) "... c'était le jour de paris-bordeaux au foot, pour ceux que ça intéresse... bon, j'assure serein, et je repère rapidement la bouteille de JB dans les mains de celui qui semble être le meneur... JB , c'est relativement dégueulasse, sauf à quatre du mat, quoi... le garçon me tend donc la bouteille, et je m'endors à peine dessus, expliquant que oui, les parisiens sont sympas... une conversation s'engage, dont les motifs m'échappent aujourd'hui... mais qui me permet d'attaquer avec une certaine force la boutanche des exilés parisiens... sont-ils sympas, fous ou perdus? je m'en souviens à peine, mais je dois avouer que ce genre de rencontre nocturne, alors qu'on est certain d'être pour quelque instant seul au monde, est tout à fait agréable, dans sa surprise même... merci camarades que je ne connais pas, et désolé pour votre bouteille, mais fallait pas me la tendre, aussi...
#3 - par chez moi, souvent, pour se saluer, ou pour échanger quelque marque d'affection, il arrive que nous nous roulions par terre, en tentant de nous assommer quelque peu (à peine). ce n'est vraiment pas méchant, tout juste sympathique... il se peut que nous égarions alors quelque accessoire - à l'instar d'une de mes boucles d'oreille, voici trois ou quatre mois - au sol perdu au milieu de la cambrousse, mais ce n'est jamais grave... car nous aimons toujours à boire, et ici comme ailleurs, tout se finit autour d'un verre - d'une taille certaine, je vous l'accorde... et jusqu'au petit matin, une musique sourde plein les oreilles, nous redécouvrons chaque centimètre carré du jardinet de notre hôte... en balbutiant, en rigolant... en lisant, en écrivant, comme aurait annoncé l'inénarrable julien gracq - lui et personne d'autre, du reste - et ce rire qui monte en nous, alors que la nuit se prolonge, ou s'achève, finit de nous rendre fou, ou juste échauffé, peut-être... alors au matin tout cesse, et las, comme pour prolonger la nuit, nous marchons avec lenteur le long des nationales - bon, très bien, des départementales... et personne pour écraser nos nuits vacillantes, ou nos matins défaits.... misère...
#4- dans la nuit glaciale étoilée... dure, cassante, sèche et rigoureuse... l'errance incertaine a du bon... dans sa promesse de rencontre malencontreuse - ou providentielle, du reste - réduite à une notable quantité d'importance nulle, comme l'écrivait le poëte - à son banquier - plaisir du souffle cristallisé, et du silence oblique...
un vent hostile et pénétrant, une flasque meurtrie et cordiale pour seuls compagnons, l'avancée sévère est déviée à peine, et avec affliction le claquement de mes quelques pas se perd dans l'ombre... je repense à ces années maudites, et aux ténèbres vénéneuses traversées... aux âmes fourbues de nos décrépitudes - où sont-elles donc ?
en fin de compte, je chemine encore quand à l'esprit me vient: ON SE LES PELE, PALSEMBLEU...
en annexe: la fameuse lettre, d'isidore à darasse...
22 mai 1869
Monsieur,
C’est hier même que j’ai reçu votre lettre datée du 21 mai ; c’était la vôtre. Eh bien, sachez que je ne puis pas malheureusement laisser passer ainsi l’occasion de vous exprimer mes excuses. Voici pourquoi : parce que, si vous m’aviez annoncé l’autre jour, dans l’ignorance de ce qui peut arriver de fâcheux aux circonstances où ma personne est placée, que les fonds s’épuisaient, je n’aurais eu garde d’y toucher ; mais certainement, j’aurais éprouvé autant de joie à ne pas écrire ces trois lettres que vous en auriez éprouvé vous-même à ne pas les lire. Vous avez mis en vigueur le déplorable système de méfiance prescrit par la bizarrerie de mon père ; mais vous avez deviné que mon mal de tête ne m’empêche pas de considérer avec attention la difficile situation où vous a placé jusqu’ici une feuille de papier à lettre venue de l’Amérique du Sud, dont le principal défaut était le manque de clarté ; car je ne mets pas en ligne de compte la malsonnance de certaines observations mélancoliques qu’on pardonne aisément à un vieillard, et qui m’ont paru, à la première lecture, avoir eu l’air de vous imposer, à l’avenir peut-être, la nécessité de sortir de votre rôle strict de banquier, vis-à-vis d’un monsieur qui vient habiter la capitale…
… Pardon, Monsieur, j’ai une prière à vous faire : si mon père envoyait d’autres fonds avant le 1er septembre, époque à laquelle mon corps fera une apparition devant la porte de votre banque, vous aurez la bonté de me le faire savoir ? Au reste, je suis chez moi à toute heure du jour ; mais vous n’auriez qu’à m’écrire un mot, et il est probable qu’alors je le recevrai presque aussitôt que la demoiselle qui tire le cordon, ou bien avant, si je me rencontre sur le vestibule…
… Et tout cela, je le répète, pour une bagatelle insignifiante de formalité ! Présenter dix ongles secs au lieu de cinq, la belle affaire ; après avoir réfléchi beaucoup, je confesse qu’elle m’a paru remplie d’une notable quantité d’importance nulle.
#5 - soufflerie, soufflerie, soufflerie !!!!
le monde est une vraie soufflerie
les hommes ont le toit qui frémit
d'élévations en corridors
fait froid là-haut et tombe mort
soufflerie, soufflerie, soufflerie !!!
nous sommes à l'heure de la panique
perturbation atmosphérique
nous sommes dans la nuit aveugles
et partout c'est la loi du foehn
soufflerie, soufflerie, soufflerie !!!
dynamitée par le klauklau
la pinède éclate en lambeaux
et d'ouragans en tourbillons
v'là l'averse de gravillons
souflerie, soufflerie,soufflerie !!!
les gonades pendues à l'anneau
c'est le vent du boulet qu'est chaud
bientôt ce s'ra la station mir
que nous ramen'ra le zéphyr
soufflerie, soufflerie, soufflerie !!!
la jeunesse emmerde le front de rafales
la jeunesse emmerde le fond de rafales ad nauseam...
bon, on a bien eu les foies - pendant huit ou neuf heures, quand même : c'est long, comme lacune...
puis on a bien eu froid, because chauffage électrique...
mais je m'étais promis, si jamais mon toit résistait, contrairement à la tornade de 2003 où il s'était retrouvait dans le jardin, de goûter cette bonne vieille bière blanche que je m'étais procuré un peu plus tôt... et vous savez quoi... ben, elle était plutôt dégueulasse, cette bière...
#6 - lorsque la fracture est certaine, et la douleur absente, c'est qu'elle fut douce, la soirée...