Longtemps, il a rêvé d'écrire un livre pour personne. Non pour soi, jean personne, mais pour cela dont il aime l'absence et l'absence de nom, comme l'autre sa passante. Lui aussi a sa passante qui n'est personne. A la fenêtre de sa chambre, s'il veut les voir, la rue en apporte chaque jour. Il pense en particulier à l'une d'elles - qui d'être particulière n'en demeure pas moins personne. Il l'a croisée dans un train. Une rencontre en train se distingue d'une rencontre dans la rue, sans que soient échangées plus de paroles. Tout se passe comme si le train, par sa grande vitesse, se chargeait provisoirement des vitesses cumulées des passagers qu'il porte, ces derniers se trouvant du même coup allégés, comme suspendus hors du temps et du mouvement qui règlent et précipitent habituellement leurs vies. Dans un train, l'éclair de la passante s'alanguit étrangement, jusqu'à durer les quelques heures du trajet.
Pour personne, Cédric Demangeot, pp72/73, L'Atelier Contemporain
et en passant, à de très nombreux tours de calendrier de là je te retrouve toujours posé sur ton toit ....vers toi un envolée de pensées à dépoussiérer
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