... MAIS ELLE PERDURE, LA FOLIE

photographie: mat jacob

lundi 11 juillet 2016

Just So Now



 La nuit pénètre, transparence opaque, par la fenêtre de la chambre qui donne sur le jardin, et rafraîchit mon corps nu sous le drap, gorgé du soleil de cet après-midi. Je sens encore les marches tièdes du perron sous mes pieds nus et ta voix à mon oreille.
 C'est un endroit où je ne me sens jamais seule. Le ciel et les toits au-dessus de moi, le jardin tout en bas et Nous au milieu.Ai-je entendu, retenu l'essentiel ? Ce que mon coeur arrache à la raison entre nos silences, brisant les anathèmes qui parfois se mêlent à nos rêves. Je n'ai plus assez de temps pour hésiter à franchir les ponts. Je te laisse tenir mon jupon pour cette belle aventure. Il y aura le manque, il y aura l'absence et nos mains fantômes pour se souvenir. Il y aura ce vide qui bascule le ventre et ferme les paupières sur les images fugaces et tremblantes. Il y aura "quand ?" il y aura "où ?" Il y aura le flou des silhouettes qui s'éloignent et le chagrin peut-être de ceux qui se séparent. Mais il y aura chaque fois un peu plus de toi entre tes doigts, un peu plus de moi au creux de moi, un peu plus de Nous à s'écrire et à se dire. Quand on aime, il faut partir pour mieux revenir, forts de ce qui nous retient l'un à l'autre au-delà d'un espace qui s'efface d'un sourire. Je sais que je ne sais rien et tant mieux, je lâche la main du temps qui passe pour atraper la tienne. Je laisse parler ce qui me touche, je pose ma main sur ton torse et je bats au même rythme que toi. Je sais tes doutes, je sais tes peurs, ces ricochets de ton coeur qui s'alarme parce que c'est trop fort, bien trop pour y croire déjà ou encore. La fragilité de ces instants, je la tiens entre mes mains comme un trésor précieux. J'ai besoin de mes mots posés sur page blanche pour signer mes aveux. Ce que tu ne connais pas encore, ce que tu chercheras dans mes yeux, ce bout de route à deux que tu scelleras sur ma bouche, je veux le vivre. Le vent et tes mains dans mes cheveux, trac au ventre, vacillante, mais pleine de vie, offerte à l'aléatoire de ce qu'on reçoit et que parfois on nous reprend... Ou pas. Il y a toutes ces questions où il est trop tôt ou trop tard pour chercher à y répondre et il y a celles auxquelles on ne répondra pas. Une seule s'impose à moi. Seras-tu là demain, et les jours qui suivent ?  ( Je suis posée sur ton épaule.)

à découvrir, personne belle: So

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