... MAIS ELLE PERDURE, LA FOLIE

photographie: mat jacob

mardi 7 décembre 2010

la grandeur semble-t-il réside ailleurs maintenant.


HURLER DE PEUR.


comédienne sûrement.
fausse.encore plus.
par nécessité.
cet avilissement moral qui dépasse celui du salaire parcimonieux.
- elle ne s'est pas suicidée, murmure doucement madame besson.
elle sortait du dentiste.
c'est arrivé pendant les vacances, madame sartini.
vous ne le saviez pas. il me semblait vous l'avoir dit. je pensais qu'on vous l'avez dit.
depuis longtemps je lui demandais d'aller chez le dentiste. ses dents tombaient. elle faisait pitié. j'insistais. mais elle avait sa tête. quand elle s'est décidée. j'ai été assez surprise.


elle ne projetait pas de mourir. au contraire. elle revenait à la vie.
avec un dentier. ce reste impérissable de l'homme.
elle ne l'aura donc pas.
il ne restera rien de Ida.

RIEN


même pas une mâchoire
fossile traditionnel
(à peine une mâchoire)
pour tous
pas pour elle
là sur le trottoir. l'espoir de vivre
s'est éteint d'un coup
en deux secondes. l'espoir était en miettes. par terre.
seul le Destin restait
le destin de Ida
ce destin macabre qui peuplait ses nuits
appesanti dans les paupières baissées
regard éteint perdu vers les chaussures poussiéreuses.


in Ida ou le délire (LaureLi/Léo Scheer) pp 113/115.

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