... MAIS ELLE PERDURE, LA FOLIE

photographie: mat jacob

dimanche 11 mars 2018

écrire pas.

" Quand tu m'écris, tu ne m'écris pas. Le malheur de ce que tu m'écris est que tu ne m'écris pas. Quand tu m'écris il n'y a pas pour moi de plus grand malheur que de lire que tu ne m'écris pas. Quand tu m'écris, pour mon plus grand malheur, tu m'écris pour mon plus grand malheur, celui qui fait que tu ne m'écris pas. Quand tu m'écris, tu écris et je lis ce que tu écris. Que ce que tu écris et qui était pourtant fait pour moi fait ce grand malheur qu'à la toute fin tu ne m'écris pas. Peut-être voulais-tu m'écrire et pensais-tu me répondre et pensais-tu que c'était à moi que tu écrivais. Or tout le malheur est là quand tu m'écris tu ne m'écris pas tu écris. Et ce malheur est grand est fait pour être grand et n'a cessé de devenir ce grand malheur s'inscrivant dans ce que tu écris qui ne m'écrit pas mais écrit ce grand malheur. Quand tu ne m'écris pas et que je t'écris que je t'écris  tant et que j'écris avec tout ce que tu m'as écrit et avec tout ce que j'ai écrit. Avec tout ce que j'écris pour toi. Avec ce grand malheur que t'écrire se fait sans que tu m'écrives. Quand je t'écris je poursuis une attente, que tu m'écrives. Or tout le malheur est là. Quand tu m'écris et qu'écrire me répond tu ne m'écris pas. (...)"


Extrait de De la destruction (Al Dante) p.57 Amandine André 

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