dimanche 31 décembre 2023

Pornë

 Pornographie: érotisme des autres. 

vendredi 29 décembre 2023

Fou

  Rien n'est plus sidérant que d'entendre un fou parler d'un autre fou (cela m'est arrivé à plusieurs reprises). Ils en savent sur leurs compères autant qu'après cent ans d'études. Le premier se fait l'interprète du second, comme l'est un pianiste d'un compositeur, et qui jouant les notes sans forcément les comprendre, pourrait dire, tout en faisant preuve d'une virtuosité inouïe devant l'instrument et avec un sourire idiot qu'ont parfois les pianistes, "ce compositeur est fou"... mais il ne dirait pas seulement cela, il en dirait plus, si drôlement que comme dans une citation sans guillemets, on ne saurait plus qui parle exactement. 

Extrait de entendu/dire, p.121, Furor, Eric Marty 

jeudi 28 décembre 2023

Panorama

Liberté entre ces grilles 
Feu à jamais 
L'espion minute à l'ignorance 
L'amante lasse à l'élégance
Encore un effort pour rien 
Panorama parmi les lignes 
Jouir ici, ailleurs même 
Des limbes à l'ombilic 
Evénement
Le fond de l'air est con.

samedi 23 décembre 2023

Limite(s) (Infinitive - 24)

 Rester dans l'ombre. Refuser de marcher. Perdre son temps à le gagner. Heures à l'ailleurs démentes. Appeler comment ? Dire non. Agencer l'ineffable. Ouvrir nuit trotte longue. Comprendre, même à l'après. Hisser pavillon noir. Voir l'invisible. Toujours plus, par le fond, boire. Et finir en deçà... 

vendredi 22 décembre 2023

jeudi 21 décembre 2023

Fissure

 Corps insane garde longue écorché par-delà sa chair écorce lasse perdu d'avance le grimoire de secousses en semonces défenestre l'hier squelette sarcophage en une heure amère après les décombres clef vagabonde delà d'ailleurs des cendres pas fait pour durer monde esclandre à l'ombilic des affres revenir à la fibre hélas.

mardi 19 décembre 2023

Horizon, événements.

 L'univers est cette projection sur un écran chancelant. 

lundi 18 décembre 2023

Donc voilà,

Le texte est poëtique s'il est possible d'en quantifier de manière stable, en établir sur une échelle de valeurs à peu près recevables, ses encodages et acceptions, la taille du temps et sa matière grasse qu'il faut pour le rendre à l'image, ses sensualités bizarres, ses niaiseries sucrées. 
L'auteur autrement dit "l'admin'" est en charge de l'émission et de la réception claire des procédures rythmiques et rivales (cf. rivaliser de réalisme). Simple et aux priorités grillées, l'emballement de la force publique ou privée n'en sera que mieux épargné, gardé fétichisé: 
"Jean a de longues Noustaches" je dis bien " a de longues et fines Noustaches", à l'encombrement simiesque de NFT embringués chambouleront encore les moments à bazarder tant et plus. 
A l'envie: 
"Qui se souvient camarade Kalashnikov, que tu n'étais pas un fusil ?" Cet énoncé limpide cache pourtant un poëme, - il est des formes à priori qui n'ont pas besoin d'être plus amplifiées que cela, de telle sorte que le réalisme puisse s'y assoupir l'espace d'une sieste ou d'une vie au creux métempsychique d'un fauteuil club à équidistance confortable d'enceintes audiophiles par exemple.

(p.50)


(p.59)

Extraits de Club Bizarre, Bérard & Quintane, Edition Pli


samedi 16 décembre 2023

Le geste (Ciné-poëme 36)

 


Akerman & Vallens, Le geste 

Découvrir Perle Vallens 





vendredi 15 décembre 2023

Enivre

 Recouvrer pensée de liberté, comme un astre. Voir l'ailleurs consumé à l'entracte. Expirer, inspirer, seconde quelque. Impossibilité d'une chute, réalité altérée à la lagune. Matière insondable, fuite en lutte. Langue lasse, ignorance scrupules. Souvent, ce qui délivre enferme. Quotidien parallèle à la nuit. Encor'

mardi 12 décembre 2023

Nouveau décadent #4

 



Le Nouveau Décadent n°4 

w/ Bertfromsang 

Découvrir Facquier, ici & , camarades...




lundi 11 décembre 2023

samedi 9 décembre 2023

Opérateur néant

 Je retourne à l'ailleurs pour oublier. Rien. Effacer au sol ces traces, obsession. J'attends. Et aspire à la colère, cataclysmes. Anamorphose à l'humain, confessions. Ton horizon ma quête un abandon. Désir d'espace à la détente. Encore un temps, bref. Folie soudaine & mensongère. A portée d'un sourire, opérateur néant. 

Les langues

La langue des tranchées la langue des planques la langue de la résistance la langue de la collaboration la langue du crime la langue des morts la langue des tortures la langue inconnue la langue de la fuite la langue du combat la langue du repli la langue d'espion la langue des traitres la langue des pourparlers la langue des feux la langue défaite la langue de la victoire la langue de l'autorité la langue de l'obéissance la langue barbelée la langue des des conspirations la langue du plan la langue des corvées la langue imposée la langue détournée la langue interdite la langue nouvelle la langue morte la langue murmurée la langue codée la langue exploitée la langue lamentée la langue de la faim la langue perdue la langue crachée la langue des lendemains la langue des ancêtres la langue à l'assaut la langue mitraillée la langue des mensonges la langue des promesses la langue de l'expérience la langue témoin la langue du repli la langue intime la langue populaire la langue de la peur la langue pute la langue servile la langue dominante la langue dominée la langue massacrée la langue de circonstance la langue du terrain la langue nue la langue des refus la dernière langue

Le bruit des os le bruit des dents le bruit du feu le bruit désordre le bruit des trains le bruit des portes le bruit affamé le bruit des médailles le bruit des chaînes le bruit des chargeurs le bruit des plaintes le bruit des valses le bruit des chutes le bruit du danger le bruit des coutures le bruit du bûcher le bruit de la peur

Le silence des matricules le silence de l'attente le silence des nuits le silence de la faim le silence du vacarme le silence des cicatrices le silence des vaincus le silence des embuscades le silence du premier le silence du dernier le silence des adieux le silence de la peur le silence du froid le silence de l'exil le silence des convois le silence des possibles le silence des abris le silence des étoiles le silence du manque le silence des ruines

Rompez


Les langues, Perrine Le Querrec, in L'Intranquille (revue, n°14), p.62


jeudi 7 décembre 2023

Encens

 Reprise intime vers familiers. Visage las, cavalcades. Peur hier à la pénombre. Attente vaine ignorance. Degré d'errance manifeste. A la nuit souvenance. Hasards mêmes horizon. Vertige blême aversion. Interdit écho limite. Colonnes d'une autre époque. Ailleurs noradrénaline. Encore quelque effort après le temps. 

lundi 4 décembre 2023

Passe Des Destitués

 


Trésor des îles chiennes, score, extrait, F.J.OsSang, MKB

samedi 2 décembre 2023

Fleur d'eau à la boutonnière

 un tube de pluie fine

pour tout projet d'exposition

un pur tube de pluie


à plusieurs mètres du sol

et qui tient sans suspension


extrait de l'ensemble lu de la pluie


"tentative pour isoler un cône de pluie du futur"

pourrait en être le titre

(...)

pas un hologramme


écrire les lettres du mot "hologramme"

le plus sincèrement possible

(...)

une poutre, un cheval d'arçons

pour l'homme de pluie

(...)

toute goutte de pluie produit au sol

une ombre

dans laquelle elle finit par tomber


tu me dis que ça n'est pas vrai

je te réponds regarde

tu dis c'est vrai pour n'importe quel objet

je te réponds oui mais là il y en a une pluie

(...)

tant est grande sa force d'encryptage optique

la nuit

l'homme de pluie désenvoute les noix

régénère les piles

(...)

il n'apparait pas dans les caméras de surveillance

en open source visuel

l'espace trouve en lui ce qu'il a de plus lapidé

(...)

on pourrait dire que l'homme de pluie

entre dans une salle de pluie

et en ressort


et qu'après coup

la salle n'a pas existé

(...)

qu'il va ainsi de salle en salle

comme sur un damier

de logiciel


une fleur d'eau à la boutonnière


Extrait de L'homme de pluie, 3, Cécile Mainardi, série discrète


jeudi 30 novembre 2023

Nuit - un aphorisme

 Je n'ai jamais compris la nuit, c'est elle qui m'a embrassé. 

mercredi 29 novembre 2023

Tempêtes

 La foudre clame, inélégance préalable, atmosphère limite, errements prohibés, partout éclairs aux ombres, bourrasques miscellanées, frondaison d'ambre à la pénombre, procession d'élans adverses, lambeaux d'absolu au ciel,  tectonique indicible, irréfragable noyau de nuit, machine humaine avide, écueil en la demeure, il pleut... 

lundi 27 novembre 2023

Personne

 Longtemps, il a rêvé d'écrire un livre pour personne. Non pour soi, jean personne, mais pour cela dont il aime l'absence et l'absence de nom, comme l'autre sa passante. Lui aussi a sa passante qui n'est personne. A la fenêtre de sa chambre, s'il veut les voir, la rue en apporte chaque jour. Il pense en particulier à l'une d'elles - qui d'être particulière n'en demeure pas moins personne. Il l'a croisée dans un train. Une rencontre en train se distingue d'une rencontre dans la rue, sans que soient échangées plus de paroles. Tout se passe comme si le train, par sa grande vitesse, se chargeait provisoirement des vitesses cumulées des passagers qu'il porte, ces derniers se trouvant du même coup allégés, comme suspendus hors du temps et du mouvement qui règlent et précipitent habituellement leurs vies. Dans un train, l'éclair de la passante s'alanguit étrangement, jusqu'à durer les quelques heures du trajet. 

Pour personne, Cédric Demangeot, pp72/73, L'Atelier Contemporain 

samedi 25 novembre 2023

Eurythmie

Tenir hier encore, murs du son, dérapages d'épîtres par-delà le pli, traces quelques à l'oraison inénarrable. Confusion récite à l'altercation limite. Lèvres lentes menace. Déflagration de gorge. Voix éparses en le mouvement. Violence lasse trépidations. Fatras de nuit, éther blême. Frissons obscurité d'événements. Après l'éclat, expansions. Harmonie cette pénombre.

vendredi 24 novembre 2023

Crépuscule

 Etre là. Mensonge. Autrefois à l'élan d'une nuit noire. Union tourment affliction. Sans blessure aucune, champ d'errance et d'innocence. Mêle sangs horizon encore. Effort de terre éternité. Toile tissée en la pénombre. Revenants d'hier écorce lasse. Pour un avril ce crépuscule. Seconde quelque décadence. Fugitive à l'envi. 

Facile







 


Facile, GML, 1935, extraits

Nusch Eluard, Man Ray, Paul Eluard

mercredi 22 novembre 2023

mardi 21 novembre 2023

Trouble jour chaque

Malins signes 
Saturation sublime 
Vouloir en un espace fini l'infini 
Expansion latence... 
Signe particulier: point aimable 
Perspectives d'avenir: néant 
Temps d'attente estimé: une vie 
Un écran à la nuit inondée 
Rien à l'arcane 
Je sais l'ignorance ainsi.

dimanche 19 novembre 2023

Des attractions...

 Choir air libre las cela ainsi par-delà lattes encore arsenal désordre vertige enivrement éclairs à l'onde illusoire scansion intime brille après brume rien à l'insolence rasoir lames hormique souffrance finesse dans les dos lentement des spasmes ce centre nu à l'atmosphère quand centre nous n'en avons guère... 

samedi 18 novembre 2023

la lie (aussi) :::

passager ici-bas sans cesse em 
barassé de pensées serviles 
si écrivant je ne trébuche 
autant qu'à la nuit où rien n'advient 
retourner claudicant pas à pas piétiner 
le rien diluvien et disperser sa masse 

le verre où lentement se fêle la 
fente de la bouche appelle en sa 
percée un semblant de sang noir 
si écrivant je ne me foudroie pas 
qu'un feu volé au ventre de l'enclume 
révèle aux os le secret des tympans

Extrait de animal errant, retour d'abattoir, Claro, p.122, Flammarion 


vendredi 17 novembre 2023

Manset & Lanegan

 

Cover Me with Flowers of Mauve

Elégie funèbre


Quinconce

 Tendre à la nuit jadis. Rien n'existe. Ciel vide, élan brisé. Dessous l'ombre vivre. Branle-bas sempiternel. Dans les dos, oisives. Intestines. Mains au monde indistinct. Encore minute quelque. Organique ignorance, sorgue. Chair triste. Pression merdre, engeances. Souvenirs d'oubli, quinconce. Part vagabonde à désordre. Fièvres après l'hiatus. Frémissement infime, et... 

jeudi 16 novembre 2023

Oblique - un aphorisme

 Savoir biaiser en ce monde torve... 

mercredi 15 novembre 2023

Lavant danse...

 



Beau Travail, Finale, Claire Denis, 1999

lundi 13 novembre 2023

Admonestation

 Je démonte. Révèle l'errance. Admonestation. Lucarne blême. Cet oeil . Coupole à la contestation. Vibre le verre après la feinte. Etendre le temps admirable. Des mots désastres à la ruade, une subversion. En rire, pour quelque instant, en rire. Dire, non. Affliction à l'embrasure. Plafond énergumène. Singulière scansion. 

samedi 11 novembre 2023

Egide

 Supprime nuit baroque indifférence à la limite pas sans membres façade de vie déborde d'hier corps rien encore souffle mascarade intrinsèque sordide subliminal insurrection d'encore à la distance un univers piton vrillé ombre menace pointe d'élan malgré naguère douleurs immanentes par-delà théâtre...  

vendredi 10 novembre 2023

and possibly I like the thrill


j'aime mon corps lorsqu'il est avec ton 
corps.  Il devient une chose tellement nouvelle. 
Muscles mieux et nerfs plus. 
j'aime ton corps.  j'aime ce qu'il fait, 
j'aime ses comment.  j'aime sentir la colonne 
de ton corps et ses vertèbres,et tremblante 
sa fermeté soyeuse et que je vais 
encore et encore et encore 
l'embrasser,   j'aime embrasser ton ceci ton cela, 
j'aime,lentement carresser le, scandaleux duvet 
de ta toison électrique,et qu'arrive-t-il 
sur la chair entrouverte... Les grands yeux miettes d'amour, 

 et il se peut que j'aime le frisson 

 de toi sous moi complètement nouvelle

in Erotiques (Seghers), 32., E.E. Cummings, p.93, traduction Jacques Demarcq

lundi 6 novembre 2023

I will not go


 Feast of friend (Morrison/Giazotto) The Doors 

Exil(s)

 Répondre à la nuit comme essence d'ombre. Respire supplice. Don de sang(lots). J'itinéraire, j'intermittence. Je connais la flamme et l'abusement. Frontière d'errance mensongère. Je suis las d'indifférence. Ta fin avant mon absence. Exil. Je fuis le jour à la sorgue. Exil(s). Droit après le néant.

samedi 4 novembre 2023

Entrelacs (Infinitive - 23)

 Eclair au soir, entrelacs, iode poussière, meurtrissures. Après la chute jamais. Toujours refus à la pénombre. Retourner l'antre à la calamité. Songe avide, instant pâle. Des cris d'hier esclandre d'ondes. Distendre la côte. Savoir le vide. Allonger la seconde à l'année. Culte désordre. Finir nuit élan discorde. 

vendredi 3 novembre 2023

Sortir de la poësie.

 Le polychrome. Ca peut être une solution. Tout ramener à des standards. Les années cinquante. Soixante. Soixante-dix. Le tout dans un emballage cartonné format raisin ou demi-raisin (tu arrives à caser une douzaine de dépouilles sur deux niveaux, tu tartines, une série de croisillons pour éviter les frottements, ça peut voyager sans problème). Mais vous êtes deux dans la pièce et l'autre a une tête à vouloir changer de place sur le canapé, ou même à changer de canapé. Il est prêt à tout pour créer une situation nouvelle. Il y aurait d'autres meubles, il les inclurait dans ses combinaisons. Il essaie de te donner une idée de la chose: ici, ça et ça; derrière, ces deux-là; celui-ci un peu en retrait sur la gauche, ou bien  un assortiment mais alors des plus petits; et le canapé le long du mur. Il s'accompagne d'une série de gestes, il gonfle les joues pour mimer l'effort, la concentration. Toi, au contraire, en ce lieu où tu as vécu de vrais moments de qualité, si tu avais à t'étendre ou à t'asseoir, tu mettrais une alèse. Alors le côté pratique, les masses, les détails chiffrés, ça t'est égal. Pour le haut du corps, vous avez hérité d'un stock de Maillots Respirants™ pratiquement neufs (portés par des sportifs professionnels non sélectionnés ou éliminés dans les poules ou les phases préliminaires). Vous pouvez en changer à tout moment. L'autre en enfile jusqu'à trois ou quatre épaisseurs. Toi, deux. Ainsi le dos est bien protégé, les épaules ressortent, les salières sont mises en valeur par la minceur des bretelles, tandis que le short, en bas, dégage et révèle abondamment les creux poplités. L'autre crée des effets de volume que tu n'obtiens pas, mais ça reste approximatif, mal pensé, agencé par le hasard. Il a l'air de sortir à moitié nu d'une cabine d'essayage. Il se tortille. Il manque de naturel. "Ce n'est pas ça du tout ! Brouillon, trop brouillon !" On voudrait saisir les qualités apparentes et intentionnelles du plan, qu'on ne pourrait pas. Il ne comprend pas que son rôle consiste à définir le tien, et le tien à l'en empêcher. C'est pour ça que vous êtes là. L'histoire de l'emballage et du canapé n'était qu'un leurre. 

Extrait de Câble à âmes multiples, Dominique Quélen, Fissile, pp.44/45  

mardi 31 octobre 2023

Furia

Aucun axe. Point d'abscisse, ni d'ordonnée. Croiser au travers. Souvenir de souffle hier. Territoire clandestin frontière même. A la nuit rien succède. Savoir encore oscillation. Quel est ce monde ? Une musique ? Vibration de corde, tremblement de terre ? Transport à la pénombre. Las, manière de décombres. Flottantes, côtes à l'atmosphère. Merdre partout furia. Ca a expiré comme ça.

Ø

 Au début. Ou au milieu. En fin. De là à là et à la limite de la vie même. Là où on est présent. Est-ce si sûr ? A quoi est-on à chaque heure ou instant présent dans la vie ? A cet instant là. Autre chose. Un état différent. Qui s'arrête se précède. Qui va et vient ici se suit de près. A la loupe. C'est mort comme tout au milieu. Mort et accompli. La moitié qui suit reproduit ça et ce qui précède. On pressent qui va être en état d'être. L'autre ne sera pas cet autre mais dans le même instant le même. Chaque moitié soudée à l'autre qui est déjà froide. On passera une vie à trimballer la chair. Chair de frère au milieu du dos puis au.

(p.65)

La peau qui ne couche pas est de l'os devenu poussière ? Ou sur elle ? Sur la poussière ? Tranche ou non et nous aurons le dos renvoyé dos à dos ici. De quoi ? Est-ce donc qu'une livre d'ordure est comparable à un demi-kilo l'avoisinant ? Image nouvelle de l'égalité ! Ta vie sera ta vie jusqu'à la fin. Nulle vie n'a pas été ta vie. Elle a de ta vie l'image parfaite et l'image en est à l'image qu'est ce qu'en livre ta vie avec ce que l'image de ta vie a à dos tel un sac. Le frère mort. Et qui ne tranche ni ne délie la fraternité sur toi. Poussière d'un résidu de fausse couche. Bon. Cache-la.

(p.107)

Extraits de Revers, Dominique Quélen, Poësie/Flammarion

lundi 30 octobre 2023

Eternel retour


Le Chant des Hyènes, MKB Fraction Provisoire 

F.J. OsSang, dernier des poëtes du cinématographe 

dimanche 29 octobre 2023

Vagabonde - un aphorisme

 S'égarer, sans jamais se perdre. 

samedi 28 octobre 2023

Même là

 Néant rien même là. Confusion flasque intrinsèque. Avenir devant mouvement mensonger. Descente ainsi à la pénombre. A la lie boire. Cette seconde certes. Dispositif obscur, rare terre induite. Voire. Surgir parmi l'avalanche. Déferlement silence. Vide à l'hiatus. Durée pour quel temps ? Hors la ville inconnue. 

Respiramment

 Et la porte est étroite. Parce que, vous avez remarqué, le seul fait de dire notre grand besoin d'air, ou de se l'entendre dire, des fois ça nous suffoque; on s'époumone à vouloir respirer, à avoir à le demander, et le rendez-vous de la parole, comme de la pensée, avec l'état intoxiqué du monde suffit parfois à consumer les parlants. 
 Ici comme ailleurs, se défendre c'est prendre le risque de s'épuiser encore un peu plus. Or trouver à rendre les coups viendra forcément d'un corps vivant, c'est-à-dire d'un corps enfin respirant, qui cesse de s'abîmer. (C'est peut-être comme ça aussi qu'on pourrait regarder le mouvement des Gilets Jaunes: les gens avaient, ont à faire entendre l'évidence de quotidiens asphyxiés, et souvent ils ont perdu beaucoup juste en se défendant contre la situation économique et morale qui leur est faite; ce que beaucoup ont gagné pourtant, c'est un certain goût de l'action solidaire, de l'importance de politiser leurs épuisements, et de la parole vraie, fraternellement échangée - la parole qu'on ne prend pas forcément pour apparaître, mais pour "être vivant et le savoir". Cette parole a vite été reprise évidemment, mais l'expérience d'avoir parlé-respiré cet air-là est imprenable: le bonheur qu'il y aura eu à parler, se parler, et, parlant, entre-vérifier une humanité, est imprenable. "Ce ne sera désormais plus vivre que vivre en aliénant sa parole") 
 On entend pas mal de gens parler d'appel d'air, émancipation, souffle commun; mais pas tant que ça qui parlent en vue du respirable, qui parle respiramment; qui en parlant puissent ouvrir un peu les vannes, pousser la porte, soulever le souffle sans le garder pour eux ni faire gentiment la leçon - sans vouloir clouer le bec à peu près à tout le monde et arrêter le flux vivant de la conversation.

Extrait de Respire, pp 110/111, éditions Verdier, Marielle Macé 

vendredi 27 octobre 2023

ressac(s)

 L'autre menace ? Rien finitude. Bout de monde amer. Las. Nuits intestines à l'os. Rendre. Traverse ailleurs néant. Désordres interstices. Choisir l'ombre. Extrémité de doutes, résistance. Commune limite même. A grand-peine par-delà. Disparition d'effluves hélas. Ce hasard une ivresse audace. A l'autre frontière ressac(s). 

jeudi 26 octobre 2023

mur

Il y au fond du monde un mur vert sombre -, 
J'ouvre les yeux tout à coup dans la nuit et très loin 
Je le vois. Avec je ne sais quelle sorte d'yeux 
Je le vois: remuer, un déhanchement de pierres scellées, 
Etroitement maçonnées. Déhanchement qui est un signe 
Qu'il te fait, et tu entends avec je ne sais quel organe 
De ton corps le grand mugissement qu'il lance - 
Ce grand effort de muet qu'il fait chaque fibre 
De ton être l'écoute et le regarde, et tout ton être 
S'emplit d'une énorme lumière vert sombre et d'un cri, 
D'une huée d'effroi, d'un grand balancement 
De cloche folle et éperdue - muette aussi. Et ce mur, 
Le grand bilieux, tu est toute à cette horrible sympathie, 
A ce partage terrifiant, lui une créature aussi, 
Comme toi - il t'appelle. Epouvanté de toi il n'a que toi, 
Tu es sa soeur et son amour il te pénètre - cette lumière 
En toi et ce grondement c'est déjà lui, ce mur t'aime 
Il n'a que toi à aimer entre le fond du monde et cette 
Petite flamme affolée de ta conscience et rien d'autre 
De vivant à ses yeux et maintenant - tu le comprends 
Comme un frère et comme un amant - il te demande, 
Il te supplie qu'en lui tu entres, ainsi, que tu te loves, 
Que tu t'ensevelisses en lui, ainsi, que tu enfonces 
En lui le cri muet et la brûlure glacée de ta joie, 
De ton horreur. Mur amoureux. Mur de ta mort.

Extrait de Derniers poëmes, Evelyne Nourtier in Le Poteau rose, Evelyne "Salope" Nourtier & Louisa Ste Storm, Le corridor bleu, p.182, avec l'aimable contribution d' Ivar Ch'Vavar 

lundi 23 octobre 2023

Creature...

 


Everything is gonna burn... 

du frisson, le sens...

 premier juillet deux-mille-vingt-deux

madame,

terminées sans adieu les histoires se trahissent. je peine sous mon poids lourd, du passé au levant c'est l'âge sans raison escorté par malchance. amers pour nous guider: le poing, le vent, le sang, l'engrais des déchirures, marteau des solitudes, la note est prévisible, c'est un crâne effrayé qui se casse en tombant. à recueillir et sans espoir, délivrée mais rompue, ancêtres endurent, moi je poursuis. tous les gestes sont morts, récolter les racines ? l'archipel est perdu. désert, vieille guidance, je tourne autour de vous. immobile aujourd'hui, j'ai joué chastement la musique de l'amour. parfois je vois du dieu une fosse commune, le trône innocemment adule sans mot dire: humains, bénissez-vous, personne ne peut vous vivre, l'important c'est ce seuil, aimer à parcourir. qui nous sépare ? le reste d'un printemps, bourreau cette relique étonnée de pleurer de son choix d'enfouir. 

Extrait de Lettres à Madame, p.101, Nathanaëlle Quoirez, Lurlure éditions 

dimanche 22 octobre 2023

En rire

 Toujours l'ailleurs d'un ici. Perspective vaine. Volonté dièse. La nuit l'après-midi. Un univers. Evanescence enlève là. Rien même. Overdose légère. Nuire à l'entendement. Années de misère. Vices de forme à la frontière. Perte d'atomes aux confins. Briser la gangue et ce miroir. A l'angle mort déliquescence. Encore impéritie quelque. Par-delà l'ombre, une affliction. Sans cesse ainsi en rire.  

jeudi 19 octobre 2023

Quelle est cette musique ?

 Je peine à expliquer, à savoir. Corps embrasés à la limite. Sales gueules intestines. Ailleurs encore. Mystère à l'élan. Auscultation/percussion une démence. A l'ouïe clandestine. Fumées délices. Absorbées en éclipse. Nulle part perspective. Horizon dilemme esquive. Un éclat fluide. Puis rien. 

vendredi 13 octobre 2023

61

je suis dans un trou 
avec des mots grouillants 

je peux t'aimer avec ce que 
les mots signifient 

rivière/forêt/route/montagne 

oui je peux 
dans le miroitement général 

elles / eux 

à nos mortalités additionnées 
à la tuerie sans fin - sans fin tous 

et toutes et 
gneiss et désespoir 

pour moi ? - pour 
quoi ? pour la 
pauvre chose 

hors du trou 
rampant dans l'esprit 

frappeur du réel

extrait de Suites Tuoni, Eugénie Favre, p.75, Flammarion

jeudi 12 octobre 2023

Sonatine

 S'oublier pour hier flânerie sauf-conduit misère merdre à l'ennui hermétique licence crépuscule à l'agonie profil à la seconde Cheval d'haleine hors à l'envi après les microcosmes des mystères induits une heure est une année peut-être à aucun horizon paraître un abandon parmi les éphémères largeurs demain défiance et sonatine.

mercredi 11 octobre 2023

Une canne

 Ils s'embrassent. C'est une étreinte de rue, profondément. Elle tient dans sa main une canne. Elle le tient par le cou, presque par la joue, d'une main, et, de l'autre, celle qui a la canne, le serre à l'épaule. Il est de dos et comme un dos, il pourrait rester de dos toujours, avec simplement cette canne, queue raide pas à lui, passée par-dessus bord. En regardant mieux, plus près plus long, on voit qu'elle ne tient plus la canne qu'à quelques doigts, que sa main de canne est tout entière rivée à l'épaule, dévouée aux retrouvailles. Et si la canne n'était cet appendice machinal, cette habitude et cette dizaine d'années, et si son épaule à lui ne la tenait pas non plus - sans chercher d'ailleurs mais par l'effet de la pression - on aurait pu voir, dans la rue, ce matin-là, tomber une canne, du haut serré d'une étreinte. 

extrait de Ce que m'a soufflé la ville, pp78/79, Milène Tournier, Le Castor Astral

mardi 10 octobre 2023

Grace

 


Eternité de l'instant... 

samedi 7 octobre 2023

A se tordre

 Au travers, à se tordre, l'innocence limite dans la nuit éclats de doute lune avide découverte de fibres sempiternelles par delà l'axe oblique une inclination lisière aux confins livides chants d'errance vague obscure confession; malice à l'horizon, manifeste, rire encore, à se tordre, pour au moins quelques secondes.

samedi 30 septembre 2023

Equinoxe

 Paroles de nuit, bouche d'ombres. Vocales cordes informes. Langue vagabonde parmi ténèbres d'ondes. Frissons lents à l'ignorance. S'agir de dire - rien. Au travers encore, méandres. Abîmes pas même. Coup de tabac à l'orbe. Soir d'attente un équinoxe après latence vague confusion. Illusion d'abandon, naguère. 

vendredi 29 septembre 2023

Signes de style...


 Paris, Cité de la musique, 2005.

Terre/monde - un aphorisme

 La Terre est ronde, ce monde est plat. 

samedi 23 septembre 2023

Distance même

 Rien manifeste limite élan d'encore amène événement singulier à la trame fatale flagrance à la nuit illusoire lune noire absence affaire à la pénombre une onde attraction lente en un univers atrophié distance même

mardi 19 septembre 2023

samedi 16 septembre 2023

Dédales - un aphorisme

 Les labyrinthes majeurs sont sans issue. 

vendredi 8 septembre 2023

Paris, 1871, Hakola

 


Theo Hakola, Chère maman (je suis mort à Paris)

Clip réalisé par Aline Isserman


jeudi 7 septembre 2023

aux tourments que les hommes disent...

Le langage tourne en ce monde 
comme toupie sur le destin 
qui cesse de vivre vivant 
son temps ne sera pas décompté 
Quand je jouais la comédie 
voilà ce qui me faisait peur 
je perdais mon temps Et la vie 
est à prendre en tous ces moments 
Moments douloureux ou d'absence 
moments d'amours pour d'autres alors 
que le je fait risette au il 
ô mon île au milieu des mers 
Carte d'identité te perdre 
fut et reste mon voeu fervent 
mais en ai-je une ? C'est misère 
je ne le sais que dans le vent 
et qui me demande mon nom 
tiens ma foi c'est un anagramme 
j'en fais la remarque aujourd'hui 
celui-là perd le sien en route 
ce sont des questions de gendarmes 
à qui cherche professions 
c'est l'avenir qui m'intéresse 
ce que je serai avant mort 
demain ce soir dans la minute 
qui va suivre elle est déjà là 
écrire que nous allons vivre 
est vraiment très aventureux.

Extrait de J'habite mon silence, pp 28/29,  Georges Perros, Finitude

mercredi 30 août 2023

mardi 29 août 2023

Souvenance

  Lente est la sorgue rogue la nuit distance informe à l'interstice extrême latence ivresse intestine et souvenance encore ailleurs et ici même. Désaffection légère au ciel. Limite à l'amer après les ondes lasses élégance du vide qui n'en est pas. Partout la merdre pour quelque dandin caractère à la confusion perte d'haleine à l'abandon. Nous étions en pleine tempête dans cette forêt morne, hélas. 

lundi 28 août 2023

Blanc d'or rouge noir

                                              (...)
 
                   
                     Enfoncée dans la glace jusqu'à mi-poitrine,          
                            mon trou est l'origine du monde 
              mon nombril à la taille des géants décrits par Dante 
     déjà la tête me tourne, j'ai des idées étranges et désordonnées. 
       Ma grand- mère me lavait les cheveux avec de l'eau de javel, 
                                     j'ai perdu mes cheveux 
              plus tard, j'ai lavé ma toison à l'eau de javel 
                                    j'ai perdu ma toison. 

                                               Et: 
                 Qui écartera assez mon cul pour y glisser 
                    sa queue telle un monument de pierre ? 
                                  Ayant levé le regard, 
                   je considère que la pierre a été glissée; 
                     pourtant [=car] elle était fort grande.                           
               Mon père découpait le visage de ma mère, 
                    sur les photos de l'album de famille, 
                      il changeait la couleur de ses yeux, 
                                 et arrachait ses mains. 
                               Telle une chauve- souris: 
                                       bras de labeur 
                       Je cherche quelque chose à écrire ? 
                                Me voici chaude et prête 
                        Je suis trempée comme un égout. 
                                               
                                               (...) 

                             Extrait de Solaire, Mlle Dagoit

dimanche 27 août 2023

Canicule

 Pourpre dérive camarade à l'étincelle lasse foule en flamme anéantie minute ultime aride à l'abandon frissons quantiques en ondes gravitationnelles innocence limite vague alarme discernement à l'ailleurs biliaire vésicule en un instant entrave pans entiers canicule à l'os indélébile éloge. 

mardi 22 août 2023

Un crime.

 Trompé d'overdose nuit calme mèche longue lame lasse va-et-vient étanches parmi les hasards cosmiques corps aventures delà de limite l'origine de rien et de tout même multivers unidimensionnel à l'épreuve un crime.

vendredi 18 août 2023

Transport - un aphorisme

 Favori moyen de transport: l'orgasme. 

mercredi 16 août 2023

Vogue

Voir victime/fantôme acolyte/calvaire à la limite/secrets d'errance à l'atmosphère/métaphore même et au-delà/chaos intime/nuit blanche/lourde lente/asphyxie front/attaque contre/ivresse telle/tumulte encor

samedi 12 août 2023

Intraversé

 Ride lente. Profondeur d'errance. Dédales couloirs dévidés. Tunnel d'hier, mur demain, gravité fatigue. Ocre à l'usage. Oeil cacodylate. Encore secondes. Sexe atrabilaire. Palace s'efface. Ta nuit merdre. Vibrations même à l'arrière. Clore à l'ennui. Misère pour misère ignorance crépuscule. A l'aube aussi allégorie. 

jeudi 10 août 2023

éparse...

tous parmi toutes 
les vieux os de la phrase 
les vieux as battus et rebattus 

les cartes du temps: ce gros con 
avec lequel il est impossible de discuter 

alors regarde 
l'arbre là-bas 
rosier tronc iris 
et couronne du poirier 

toutes ces fleurs qui signifient 
sexe ou niaiseries 
jeune bien sûr fleur du soleil 
jeune fleur de surlune 

et les 1000 poires dégueulasses 
du bel arbre - 
d'une troublante névrose 

la prolifération des conséquences avec des si 
dans les sortilèges du terrain 

le deuil d'une forme simple 
- introuvable 

mais l'arbre 
et l'art d'administrer des formes bien bien bien 

et lorsqu'il alimentait le feu 
avec des affirmations inénarrables 

la tête dans la bannière du feu 
noircie par le feu 

ou le jardin 
avec de l'eau dans un tuyeau 

quand tu me dis regarde 
c'est comme si je devais écouter 
quelque chose que j'avais payé 
mais nulle chose n'exige quoi que ce soit 
aucune exigence aucune exaltation 

le seul mot était éparse 

j'ai trouvé te calmer 
dans lac et mer

et dans l'ordre des précipitations 
tu es continuelle

Extrait de Ana-Viola (Le corridor bleu) pp.59/60, Eugénie Favre 

dimanche 6 août 2023

Ailleurs est même

 Ailleurs est même... Solennel manifeste fait écran. Imprime flammes passagères. Par-delà le pli: hier énergumènes, abîmes en scansion, sang limite, soleil quelque. Aberration de lumière. Du son mur scélérat. Tunnels insondés aux confins. Oeil inonde. Clair obscur en pénombre. Bobines ornières hypothèses. Oscillations souveraines. Focale fragile. Horizon abandon. Vide par-delà. Univers roide. 

vendredi 4 août 2023

Eternité, de l'instant...

Rien va. Quoi ? 
Cavalcade. 
C'est la merdre allée 
avec le sommeil.

Vertigo

 Ciel errance instinctuelle, soleil merdre hier, ignorances latentes, longitudinales, après là c'est la mer, seconde quelque amazone, éclair intermittence, fuite de lignes, ombre à l'antique, bleu d'orange horizon, ressac en diagonale, inonde étoile perspective, violence intrinsèque, cette éclipse, une élégance: partir nuit.

dimanche 30 juillet 2023

samedi 29 juillet 2023

Inquis

 Bleu, maintenant: cathode. Ou nuit faite de sables (grainé le noir, infus, tandis qu'arbitre l'oeil). N'est-ce que toi, sommé, dabs le désert du père ? Quelle poudre a visage plus que blanc ? Un autre parle là, dans silence: enroulé, tympanique dedans (quoi se tait: sons seul souffle, de peau sur la peau: sa lèvre seule blanche). Quoi (tu) dit-il, au vide de la chair, épuisant ? Père nu, où se phrase (à genoux: non prière fermable): "Monstres semblablement, dans l'épaisseur du suint, que nous sommes, par corps." Un bruit qu'outre, spasmé, si le père est de foudre. Quand qu'une image rompt: narrat, qui s'illumine. Ou la pulpe des fables, prorogeant. Quoi de celle, la même: on redoute soie brune. En procès (toi depuis: sourdement détecté). Au point de mêmeté héroïque, fuguant. Tien béton qui s'attend, au jadis. Ta voix (la même voix) forge un nom. T'entends-tu (tu), dictant (des séquences du blanc). Tout dedans cube quoi, inscriptible. Ô bitume: huile noire hante encore (alléchée): un recommencement de la route. 

Extrait de Route Perdue, Guillaume Artous-Bouvet 

in Catastrophes², p.134, revue éditée par Le Corridor Bleu



vendredi 28 juillet 2023

Rien(s)

 Le long des rues roides rien des étoiles naines lustre succession de nuits atmosphère la vue en l'ombre incertaine exposée à l'abandon rien sereine encore instance inédite après l'élan carcinogène à la substance d'une pénombre illicite rien quelque intérêt à l'équinoxe.

Œil éveillé...

D'un autre côté, rien de ce qu'il se passe dehors ne compte vraiment. Le fonctionnement sociétal, capitalistique, et truqueur qui commande à la destinée globale nous importe dans quelle mesure ? A quoi bon le considérer si l'on en est exclu ? 
Le poëme que je dois écrire ne saurait en être modifié, ni le film que je risque de tourner. 
Voici longtemps qu'on n'existe pas aux yeux de ceux qui comptent... Inutile de s'affoler. Le lac boit les couleurs et les ombres d'une cime photosensible absolument calme - les chauve-souris croisent dans l'air vite qui froidit.

Extrait de Ce curieux atour des ténèbres p.78 OsSang Le Corridor Bleu

jeudi 27 juillet 2023

Polaroid 78

 




Le type aux bras longs comme un jour sans pain sourit.

Le petit d'homme ignore encore la mort.

Quelle poësie ce sera, et quelle merdre aussi !

(cf: minimalisme du décor)

Polaroid, 1978

Son d'alors


mercredi 26 juillet 2023

En-deçà

 Hier dire rien va. Ivresse intime embarquement las. Rendre compte non merdre affaire. Mordre à l'os ministère. Rompre à la seconde. Gratter l'ombre à l'offrande. Ainsi divaguer profond. Riper large. Espace scansion traces alentours. Frayer parmi l'impasse. Louer l'ennui. Risquer fissure. A l'infini et en-deçà.

dimanche 23 juillet 2023

samedi 22 juillet 2023

Nébuleuse

 Tout s'efface. Tout s'enlise à la face. Je suis las. Recherche l'hier encore. L'espace/temps s'égare. De la déliquescence à l'overdose. Attrape rien au néant. Je suis là. Molécules poussières, orage intempérance. Bourrasque éprise. Fissures quelques seconde. Ici ailleurs je. Possibilité d'un isthme. Les disparus sont dangereux. Débâcle à la nuit dense. Morceaux de crépuscule & d'atmosphère. Esquisse.

lundi 17 juillet 2023

Les Heures

C'est le glas des heures 
En sueur, 
C'est le glas des heures, 
Lent 
Tenace, 
Implacable. 

C'est la ronde des Sorcières 
Dans ma chambre hurlant au frais. 
C'est la ronde des Sorcières 
Tournant l'effroi, 
Tournant l'angoisse, 
Tournant la mort. 

Tous ces meubles sorciers 
Secouant leurs cheveux ardents, 
Tirant la langue ! 
C'est la course des poignards qui se bousculent 
En s'injuriant. Vite la fenêtre au Sud 
Ouverte sur la nuit tendre et claire ! 

Et je vais, flamme vagissante par les prés échevelés, 
Criant à boire à la mousse des cascades d'amour, 
Grimpant aux arbres mélodieux, 
Sautant sur le toits langoureux 
Aimés de la lune et des étoiles, vers 
Les clartés sereines du ciel impalpable. 

 Ah ! noyons-nous dans la mare !


Extrait de Poëmes perdus, in Oeuvre poëtique (Points/Seuil) p.343, Léopold Sédar Senghor

samedi 15 juillet 2023

Se Perdre

 Se perdre... Prismes polyèdres et au-delà. Fondation, non, falsification, soit. Séparation de corps. Chambre noire. A défaut d'ombre, une éclipse. Encore quelque instant las. Violence intestine à l'illusion. Saccades un horizon capricieux. Spleen, un idéel. Confusion à l'envi mèche lente. Tendre ainsi écorce captieuse. Sombre à bascule cavité. Par-delà l'élan sale écale quel écrin silence. Ennui existe à décadence.  Ligne de fuite irrévérence... Paradoxia 

vendredi 14 juillet 2023

jeudi 13 juillet 2023

Distance.

Elan étroit séance morne. 
Quête hier limite courbe. 
Distance. 
Travers champs seconde quelque. 
Ni là ni ailleurs. 
Distance. 
Etre d'avoir été. 
Immanence d'ombres. 
Distance. 
A l'horizon persistance.
Enivrement nuit.
Distance. 

mercredi 12 juillet 2023

mardi 11 juillet 2023

Concorde même

La progression suspensive, chuis allée, visible portion élémentaire 
sauf 
dans le rejet de la création divine 
ou un mouvement de dépouillement 
un nom un autre 
kingfisher or cliff 
le sable vert imprimé sur le corps mouillé 
découpe ce chaud 
arrondit les reins 
porte encore l'empreinte des mains et des pieds 
femme et homme 
dans et hors la partition 
huit novembre nages et couleurs bois et feuilles (fouillis) 
forcent le quotient 
comme s'il était d'une 
habitation de laisse prix 
de 
fesses anamorphiques (2h40) 
congrès nominal 
morsillage des côtés 
pression extérieure 
pression intérieure 
baiser 
polissage de la mangue (lingam) 
absorption 
(Auparishtaka) 

 extrait de Travelogue (P.O.L) pp 57/58 Joseph Julien Guglielmi

samedi 8 juillet 2023

Corps-monde

 Dans ma tête, j'avais sonné l'heure, petit être enfoui dans les brumes d'un monde incandescent, et qui sonne et qui tonne, petit grain évaporé près du feu des autres, parti dans la nuit sans promesse, non, l'après-midi sans retour, brûlé avant d'avoir vécu, mon petit blé vert, je ne t'oublie pas. D'avoir brûlé avant tu n'as pas moins été, déjà, au coeur de l'âme, enfoui au corps profond, nénuphar sans parfum à la portée des anges, éclos de nuit où les oiseaux grandis se retrouvaient, mon coquillage des mers violine, mon tout petit marqueur des sables, mon baromètre des pluies secrètes et des orages tus au ventre. Tu as volé sans aile et sans savoir, tu as volé porté par le désir, tu as traversé le ciel opaline, là-bas on t'a vu débarquer, là-bas sur le parvis éternel, des maisons ouvertes à tout vent, des lagons caressants, au royaume des croyants fous et bons, des figures bienheureuses où partagé de tout coeur, notre corps-monde est plus vaste et plus clair.

Extrait de Sténopé Christine Guinard p.19 éditions unicité

vendredi 7 juillet 2023

Anévrisme

 Quand corps cède, limites intestines, tout s'efface. Un lambeau et quelques traces. Ailleurs monde fontis falaises clandestines. Ici même révolte lasse. Poussières d'amyle, rêve au chlore. Chute drastique en l'ombre. Rupture d'élan à l'équivoque. Effondrement merdre. Ligne d'horizon hiatus. Cet instant semonce. 

vendredi 30 juin 2023

Soulèvement


avant donc que d'écrire apprenez à penser ! 

Situationnimse

Merdre

mardi 27 juin 2023

Aporie - un aphorisme

 Il s'agit de mesurer son fini à l'infini...

lundi 26 juin 2023

L'envers du décor



 

Germaine Krull in "L'Art Vivant" n°141, Novembre 1930

Confer: Krull

dimanche 25 juin 2023

Pet Sounds

 


I like the Pop, the Pop smokes dope.

samedi 24 juin 2023

Clic-clac

 Je regarde le pistolet dans la nuit. Clic-clac. Automatique. Il brille dans la pénombre. Le bras tendu, je le tourne, le retourne. Il s'est levé, je suis sûr qu'il s'est levé. J'entends des pas. Je regarde par le trou de la serrure. Le fauteuil vide. Un froissement derrière moi. Je me retourne. Une forme blanche évanescente, une bougie éclaire son visage. 

Extrait de Spermogramme, p.78, Editions Supernova, Pierre Escot

jeudi 22 juin 2023

Entendre l'oeil

 Entendre l'oeil... Parmi balade lente. Echo(s) cavité intrinsèque. De geste cantilène. Grotte n'est pas corps. Le cri métaphore. A la nuit langage. Sensation essence antre las. Phénomène illusoire; soir complice. Battements élégance chair hélas. Poursuite à la ligne éphémère. Radicalité merdre & convulsive. Entendre l'oeil... 

mardi 20 juin 2023

Batifole-moi


 Thomas Winter & Bogue, Batifole

La mer allée...

entre les doigts
oui 
crache dans ta main 

comme ça 
comme sève 
le venin
 
je te veux venant 
de dos 
et mesurer ton niveau d' 

aile
je te veux 
Vénus aux cuisses moites 

poivre à tous les 
étages 
un étang ta gourde 

j'ai regardé 
tourner 
tes yeux
 
qui 
se moquaient 
des sens de l'aiguille 

chevelure dis-moi 
si les anges  
existent 

 Extrait de Lettre à Nina, p.16, Jérôme Bertin, Atelier de l'Agneau.

samedi 17 juin 2023

Psalmodie

 L'espace, las, s'étire. Les ondes se diffractent. Embrasures de peine. Fissures radiales. Désabusement, une distance. L'air est là, vents contraires.  A la source, souvenirs. Au sol, trace quelque.  A l'affût d'intervalles, instant d'univers. Feu subsiste en élément cardinal. Au milieu, rien n'existe, ce visage. A la ligne écarlate. Par-delà crépuscule. Nocturne élan à l'atmosphère. Ecart après l'hier, troubles, une psalmodie. 

mardi 13 juin 2023

lundi 12 juin 2023

Suspicion

Amertume de vie 
Parmi sommations lentes 
Et outrages las 
Comme en écho pâle 
Entre incantation & mouvement 
Par-delà l'hier scansion 
Absolue finitude 
Ordure 
Seul parmi vacillations 
Misérable amplitude 
A la fin de l'envoi 
Touche pas.

mardi 6 juin 2023

Nouveau décadent #3

 








Le Nouveau Décadent, n°3, Printemps/Eté 2023

via @JulieFacquier 

avec quelque instant de Bertfromsang