En sueur,
C'est le glas des heures,
Lent
Tenace,
Implacable.
C'est la ronde des Sorcières
Dans ma chambre hurlant au frais.
C'est la ronde des Sorcières
Tournant l'effroi,
Tournant l'angoisse,
Tournant la mort.
Tous ces meubles sorciers
Secouant leurs cheveux ardents,
Tirant la langue !
C'est la course des poignards qui se bousculent
En s'injuriant. Vite la fenêtre au Sud
Ouverte sur la nuit tendre et claire !
Et je vais, flamme vagissante par les prés échevelés,
Criant à boire à la mousse des cascades d'amour,
Grimpant aux arbres mélodieux,
Sautant sur le toits langoureux
Aimés de la lune et des étoiles, vers
Les clartés sereines du ciel impalpable.
Ah ! noyons-nous dans la mare !
Extrait de Poëmes perdus, in Oeuvre poëtique (Points/Seuil) p.343, Léopold Sédar Senghor
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire