premier juillet deux-mille-vingt-deux
madame,
terminées sans adieu les histoires se trahissent. je peine sous mon poids lourd, du passé au levant c'est l'âge sans raison escorté par malchance. amers pour nous guider: le poing, le vent, le sang, l'engrais des déchirures, marteau des solitudes, la note est prévisible, c'est un crâne effrayé qui se casse en tombant. à recueillir et sans espoir, délivrée mais rompue, ancêtres endurent, moi je poursuis. tous les gestes sont morts, récolter les racines ? l'archipel est perdu. désert, vieille guidance, je tourne autour de vous. immobile aujourd'hui, j'ai joué chastement la musique de l'amour. parfois je vois du dieu une fosse commune, le trône innocemment adule sans mot dire: humains, bénissez-vous, personne ne peut vous vivre, l'important c'est ce seuil, aimer à parcourir. qui nous sépare ? le reste d'un printemps, bourreau cette relique étonnée de pleurer de son choix d'enfouir.
Extrait de Lettres à Madame, p.101, Nathanaëlle Quoirez, Lurlure éditions
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