à ses torts



(...)

Bleu de nuit.
En bas.
Tapage nocturne.
Deux camps.

L'ennemi repoussé vers le parc.
Monsieur et ses amis (les tenants de Monsieur)
chargés
les bras chargés

des portes démontées.
Voie de faits.
Le fracas des battants de verre. A la volée.
S'écrasent en éclats.

Pots de fleurs. Vases. Potiches. En pièces.
Traces de sang. Sur les marches de marbre.
Plusieurs batailles simultanées.
Chaleur. Temps rapide.
Monsieur et la Mère de ses enfants.

hurlements

JE ME SUICIDE

Voix folles. Démesurées.
Course vers le torrent.

(...)

in Le Bonheur Dans La Nuit ,Hélène Bessette (Laureli/Leo Scheer) pp. 99/100

errance, dérives...

Merdre est rire en pleurs. Intense réfraction après les barycentres. Diagnostic sentir telle lueur. Arrive à point cette déchéance. Après l'élan, trois pas encore ou rien, en la pénombre cacochyme. Savoir cette inhérence, subtile. A chaque instant, errance, dérives... Météore(s) inscrit(s) en cette révolution, lasse, indigne(s). Au sol délivrance après les précipices, non... Parole ultime, quelque carrefour, indignité vacille telle flammèche, merdre.

Lapidation Reflected...


Que fais-tu derrière mon dos ?
Tu traînes ? Tu putes ? Tu salopes ?
Et si tu ne l'a pas fait tu l'as pensé et si tu ne l'as pas pensé moi je l'ai pensé pour toi.


photographie: Man Reflected, Joel Peter Witkin, 2007
texte: Lapidation, Perrine Le Querrec, 2010

A perte de vue...


Donnez-moi des nouvelles données...

samedi 26 décembre 2015

Commande

Ne m'accorde pas de répit, ne me pardonne jamais.
Harcèle mon sang, que chaque cruauté soit toi qui reviens.
Ne me laisse pas dormir, éloigne de moi la paix !
Alors je gagnerai mon royaume
et lentement je naîtrai.
Ne me perds pas comme une musique facile, ne sois pas caresse ni gant,
taille-moi come un silex, désespère-moi.
Garde ton amour humain, ton sourire, tes cheveux. Donne-les.
Que vienne vers moi ta colère sèche d'alumette et d'écailles.
Crie. Vomis du sable dans ma bouche, casse-moi la gueule.
T'ignorer en plein jour m'importe peu
et savoir que tu joues face au soleil et à l'homme.
Partage-le.


Je te demande la dure cérémonie de l'entaille,
ce que personne ne te demande: les épines
jusqu'à l'os. Arrache-moi ce visage infâme,
oblige-moi à crier enfin mon véritable nom.


extrait de Le Nom Innommable,  in Crépuscule d'automne (Ibériques/José Corti), p.156,  Julio Cortazar, traduction de l'espagnol (Argentine): Silvia Baron Supervielle 

jeudi 24 décembre 2015

Abîme...

A la nuit scélérate, encore. A la nuit. A la nuit. Césure... Un cri. Merdre à l'aisselle. Douceur après élan, suspense... Encolure interstices renégade, ailleurs ainsi, hier... Même à l'époque mensongère rance errance... A l'abîme une fin, des marécages.  Parfois savoir être autre... Majuscule imminence au plus tard... Abîme. Par-delà plante anti-héroïne voire... Souvenirs monstres à la pénombre, délicate.

lundi 21 décembre 2015

In the pines (Where did you sleep last night)



Pines can be seen as representing sexuality, death, or loneliness...

dimanche 20 décembre 2015

samedi 19 décembre 2015

Antéforme

Tenir rien errance inonde
Sons propagés
Après stratosphère
Reflux éphémère violence
Avalanche ou
Savoir hier
A menace autonome
Ecorchée, informe, souvenance
Echo broyé à la pénombre
Vague éclosion tant synonyme
Sombre silence
Ailleurs ainsi fêlure intime
Non
Delà transe scansion
Encore
Connaître la session
Antéforme
Valoir &
Discerner
Après les ecchymoses
Valence,
Labyrinthe panique encor

vendredi 18 décembre 2015

Liées, même...


  Lundi, jour férié, je suis allé au Jardin botanique, puis au restaurant et à la Galerie. Joie et peine, culpabilité et innocence, comme deux mains croisées dans une étreinte que rien ne peut rompre; pour les séparer, il faudrait couper à même la chair, le sang et les os.

in Journal, 8 décembre 1919

lundi 14 décembre 2015

Iris

 Norme. Indélébile. Etreinte lasse. Eros. Esprit malin. Défenestration intime. A l'apoastre. Ventre averse errance insane. Roide. A fil tendu rien d'impossible. Imminence abîme.  Blême vestige subir. Parmi les ombres. Cadences lentes. Photométéore. Lointaine injonction savoir anaphore. Iris,

samedi 12 décembre 2015

Angles phosphoriques de l'ombre...

 L'anéantissement intermittent des facultés humaines : quoi que votre pensée penchât à supposer, ce ne sont pas là des mots. Du moins, ce ne sont pas des mots comme les autres. Qu'il lève la main, celui qui croirait accomplir un acte juste, en priant quelque bourreau de l'écorcher vivant. Qu'il redresse la tête, avec la volupté du sourire, celui qui, volontairement, offrirait sa poitrine aux balles de la mort. Mes yeux chercheront la marque des cicatrices; mes dix doigts concentreront la totalité de leur à palper soigneusement la chair de cet excentrique; je vérifierai que les éclaboussures de la cervelle ont rejailli sur le satin de mon front. N'est-ce pas qu'un homme, amant d'un pareil martyre, ne se trouverait pas dans l'univers entier ? Je ne connais pas ce que c'est que le rire, c'est vrai, ne l'ayant jamais éprouvé par moi-même. Cependant, quelle imprudence n'y aurait-il pas à soutenir que mes lèvres ne s'élargissent pas, s'il m'était donné de voir celui qui prétendrait que quelque part, cet homme-là existe ? Ce qu'aucun ne souhaiterait pour sa propre existence , m'a été échu par un lot inégal. Ce n'est pas que mon corps nage dans le lac de la douleur; passe alors. Mais l'esprit se dessèche par une réflexion condensée et continuellement tendue; il hurle comme les grenouilles d'un marécage, quand une troupe de flamants voraceset de hérons affamés vient s'abattre sur les joncs de ses bords. Heureux celui qui dort paisiblement dans un lit de plumes, arrachées à l poitrine de l'eider, sans remarquer qu'il se trahit lui-même. Voilà plus de trente ans que je n'ai pas encore dormi. Depuis l'imprononçable jour de ma naissance, j'ai voué aux planches somnifères une haine irréconciliable. c'est moi qui l'ai voulu; que nul ne soit accusé. Vite, que l'on se dépouille du soupçon avorté. Distinguez-vous, sur mon front, cette pâle couronne ? Celle qui la tressa de ses doigts maigres fut la ténacité. tant qu'un reste de sève brûlante coulera dans mes os, comme un torrent de métal fondu, je ne dormirais point. (...)


Isidore Ducasse, aka Comte de Lautréamont... extrait du Chant Cinquième, in Les Champs de Maldoror cf: Oeuvres complètes (José Corti) pp.294/295


jeudi 10 décembre 2015

More...

Atropine merdre
Endorphine erratique
A la morphine élégante mon isthme
Mescaline mie
Ondée passagère
A cette adresse oubliée
Buvard mélancolique
Cauchemar intrinsèque
Principe éhonté
A l'innocence ivre
Du peuple l'Opium
Se liquéfie parmi
Les ombres errances
& cannabiques
D'Ecosse scotch
& pléonasme
Voir malgré barricade
Instinctuelle
Cette essence
Immuable
Et psychotrope
Ici, encore...


dimanche 6 décembre 2015

A la nuit...

Savoir nuit.
Errance longue.
Terreur résiste premiers pas. Noter les vertiges non. Draperie parmi des scènes ainsi. Ma tête cogne. J'offre le refus après l'abandon. Bien avant ses déchets, trier ses sources... Ambulation à la pénombre. Antipathie sélective parmi l'antre, innommable... Maladresse lente, logique extime. A la nuit noire savoir non. Sourdre ainsi après...
Demeure incertaine, à la périphérie. Commotions incultes, partage à la musardise tribute. Passe le temps refoule l'heure. Aller mal en un sens équivoque. Certitude amère, errements grêles. Encore. Lucidité profonde avant les précipices. Partout la cicatrice aimante... Accident l'orage trémulant et ses hémisphères faibles... Au soir, ragtime.
Ivresse insigne.
Obscure lettre.


vendredi 4 décembre 2015

Parafe ardent, lointain

Pourquoi moi ? Pourquoi lui ? (Syncrétique miroir)
Langage. Pornographie. Paraphe(s). 
Ton tournant l'angle mort.
La parole interdite.
Asseoir merdre adiaphorie
Immanence lointaine après l'aube.
Mots t'emmerdent quand sentence
Irradie(nonde)
Déconstruire scansion
Dire encor
Terminer rare licence eros
Nuire au jour nuire au jour
Après les décors finir tunnel
A l'envi rare hécatombe
Délicieuse partie au hasard
Plein centre le vide
Pourquoi moi ? Pourquoi lui ? (Miroir syncrétique)
Par-delà ce néant
A la lune complice
Courbure intime d'espace/temps.




K...

extrait de l'abécédaire - hommage à Deleuze - de Liliane Giraudon à découvrir sur Diacritik

mardi 1 décembre 2015

Tu connais cet état...

  Un matin, Antoine retrouva ces trois mots sur ses lèvres, balbutiés par le sommeil après avoir traversé saharas et océans, chaque syllabe - loué ! - encore imprégnée - soit ! - d'un parfum douceâtre - Dieu ! - qui était peut-être celui du jardin dont il avait été chassé, un jardin qui dans sa mémoire s'appelait encore Pont-Saint-Esprit. Il n'avait pas assez loué Dieu, apparament, préférant adorer une fausse Vierge qui ne serait jamais sa poupée. le réveil indiquait cinq heures dix. Sous ses fenêtres, un camion pila dans un grincement de pistons, et les éclats de voix des éboueurs chassèrent définitivement les bruits pasemés de la nuit. Ses draps, sur lesquels la couverture faisait boule, collaient à son corps transpirant.
  Une image se forma alors devant lui, sur le mur, ou sur sa rétine, il n'aurait su le dire, une image si saccadée dans sa manifestation qu'elle en était presque gaie. Comme au temps du pain maudit, quand il lui suffisait de mâcher un quignon pour décrocher de tout. Un visage ? une fleur ? les deux à la fois, par intermittence ou fusion ? Une ouverture apparut dans la vision, aux bords imprécis, d'où sortit un souffle rauque et, oui, visible, qui aussitôt y retourna, mais pas seul, avec un peu de lui, d'Antoine, mais sans douleur. Bouche rebelle au sein d'une autre bouche, la fisure se mit à tourner, et le mouvement concentrique l'aspira un peu plus, lui dont les membres semblaient exclusivement composés de sable humide. Puis le voyage devint violence, il ne fut plus question ni de vouloir ni de pouvoir, de nouvelles combinaisons entre le monde et lui prirent le relais de sa conscience. Souvenirs et prémonitions comme autant de figures géométriques, toiles tissées hors les lois de la perspective, fantaisies arachnéennes, variations radieuses, vibrantes, avec pour seule ambition la tombée des masques, l'étreinte de la gloire et le décollement des sens. loué soit dieu, vomit-il par à-coups après s'être levé précipitamment, tandis que le battant frappait les deux cloches de son réveil pour annoncer qu'il était midi.
© Patrick Imbert

extrait de Tous les diamants du cielClaro, Actes Sud, pp. 143/144