extérieur nuit
ronce(s) parmi les ombres
balafres/barbelés...
s'enlacent des années
ineffables/sublimes
en un égarement
subtil & vain...
extérieur nuit
il ne sait rien,
se lasse ainsi,
d'évasions intimes
en effusion ivre
son animal stigmate
s'éploie comme interdit.
mercredi 30 avril 2014
lundi 28 avril 2014
Où vont les canards quand le lac est gelé ?
Le taxi que j'ai pris était un vieux tacot qui sentait comme si on avait dégueulé dedans. Si je vais quelque part tard le soir c'est toujours dans un de ses trucs vomitifs. En plus, dehors, c'était tout calme et vide, spécialement pour un samedi soir. Je voyais à peu près personne dans les rues. Juste de temps en temps un mec et une fille qui traversaient au carrefour en se tenant par la taille et un petit groupe de loubards avec leurs copines, tous se marrant comme des baleines pour des trucs sans doute même pas drôles. New York c'est un endroit terrible. Quand quelqu'un se marre dans la rue ça s'entend à des kilomètres. On se sent tout seul et misérable. J'arrêtais pas de me dire que j'aurais tellement aimé rentrer à la maison et discuter le coup avec la môme Phoebé. Mais au bout d'un moment, finalement, le chauffeur et moi on s'est mis à parler. Son nom c'était Horwitz. Un type bien mieux que celui de l'autre taxi. Alors j'ai pensé que peut-être il savait, lui. Pour les canards.
J'ai dit " Hé, Horwitz. Vous passez jamais près du petit lagon, dans Central Park ? Du côté de Central Park South ?
- Le quoi ?
- Le lagon. Une sorte de petit lac. Où sont les canards. Vous voyez ?
- Ouais, et alors ?
- Ben vous voyez les canards qui nagent dedans ? Au printemps et tout ? Est-ce que par hasard vous sauriez pas où ils vont en hiver ?
- Où ils vont qui ?
- Les canards. Si jamais par hasard vous saviez. Est-ce que quelqu'un vient avec un camion ou quoi et les emporte ou bien est-ce qu'ils s'envolent d'eux-mêmes - pour aller vers le Sud, par exemple ?"
in L'attrape-coeurs, J.D. Salinger, chapitre 12, pp 102/103, Livre De Poche, traduction Annie Saumont
jeudi 24 avril 2014
ta nuit pleine...
ta nuit pleine ma peine lasse élan soumis certes lacune encore héros de l'amertume j'attends rien sauf ce ciel aux étoiles distinguées je ne suis pas moi la plupart du temps mais pas l'autre non plus ta nuit pleine mon errance mortelle l'art dégénéré en mon escarcelle je fuis avec cette élégance non feinte à patrie incertaine toujours préférer ce feu souverain & intime ta nuit pleine à l'ignorance nul n'est tenu en ces distances je perçois presque un désarroi indolent la vie la nuit bien des caprices et puis l'élan marmoréen encor ici en la pénombre ta nuit pleine entre incohérences délicates & éphémères...
mercredi 23 avril 2014
A quoi bon tant d'effort puisque la mort, au bout du compte, est inévitable...
" Qu'as-tu ga[gné]
A [te] perturber de la sorte ?
[ A te bouleverser,]
Tu t'es (seulement) épui[sé],
Saturant tes mu[scl]es
De lassitude
Et rappro[chant]
Ta fin lointaine !
Comme un roseau de la cannaie,
L'humanité (doit) être brisée !
Le meilleur des jeunes hommes,
La meilleure des jeunes femmes,
[Sont enlevés (?)]
[Par la main (?)] de la Mort,
La Mort
Que personne n'a vue,
Dont nu(l) n'a aperçu
Le visage,
[Ni] [entendu]
[La] vo(ix):
La Mort cruelle
Qui brise les hommes !
Bâtissons-nous des maisons
Pour toujours ?
Scellons-nous des engagements
Pour toujours ?
Partage-t-on un patrimoine
Pour toujours ?
La haine se maintient-elle ici-bas
Pour toujours ?
Le fleuve monte-t-il en crue
Pour toujours ?
(Tels) des éphémères
Emportés au courant,
(De) visages
Qui voyaient le soleil,
Tout à coup,
Il ne reste plus rien !
Endormi et mort
C'est tout un !
On n'a jamais reproduit
L'image de la Mort:
(Et pourtant) l'homme, depuis ses origines,
(En) est prisonnier (?) !
Depuis que [ ]
[ ],
Et que, les Grands-dieux
Rassemblés,
Mammitu, la faiseuse du Destin,
A arrêté les destinées avec eux,
Ils (nous) ont imposés
La mort comme la vie,
(Nous) laissant (seulement) ignorer
Le moment de la mort."
A [te] perturber de la sorte ?
[ A te bouleverser,]
Tu t'es (seulement) épui[sé],
Saturant tes mu[scl]es
De lassitude
Et rappro[chant]
Ta fin lointaine !
Comme un roseau de la cannaie,
L'humanité (doit) être brisée !
Le meilleur des jeunes hommes,
La meilleure des jeunes femmes,
[Sont enlevés (?)]
[Par la main (?)] de la Mort,
La Mort
Que personne n'a vue,
Dont nu(l) n'a aperçu
Le visage,
[Ni] [entendu]
[La] vo(ix):
La Mort cruelle
Qui brise les hommes !
Bâtissons-nous des maisons
Pour toujours ?
Scellons-nous des engagements
Pour toujours ?
Partage-t-on un patrimoine
Pour toujours ?
La haine se maintient-elle ici-bas
Pour toujours ?
Le fleuve monte-t-il en crue
Pour toujours ?
(Tels) des éphémères
Emportés au courant,
(De) visages
Qui voyaient le soleil,
Tout à coup,
Il ne reste plus rien !
Endormi et mort
C'est tout un !
On n'a jamais reproduit
L'image de la Mort:
(Et pourtant) l'homme, depuis ses origines,
(En) est prisonnier (?) !
Depuis que [ ]
[ ],
Et que, les Grands-dieux
Rassemblés,
Mammitu, la faiseuse du Destin,
A arrêté les destinées avec eux,
Ils (nous) ont imposés
La mort comme la vie,
(Nous) laissant (seulement) ignorer
Le moment de la mort."
in L'épopée de Gilgames: le grand homme qui ne voulait pas mourir, traduit et présenté par Jean Bottéro, Gallimard, pp 181/182
dimanche 20 avril 2014
anéantie...
De flots de merde en entités blêmes... encore. L'errance insane est-elle pire ? Nos caprices s'espacent, par-delà ces vices... Turbulences lasses & incertaines. Après la balade mensongère. Rien va, nous ne le savons que trop... Malgré quelque effort fragile la loi du rien... Après qui sait même... Au possible qui existe, hier rétorque non. Ce qui est faux, étrange engeance. Le poids d'une onde composite s'abat ainsi peut-être... A sa recherche on s'éveille, après des nuits en bandoulière. Il n'y a rien que l'élan, et cette trace, anéantie...
samedi 19 avril 2014
vendredi 18 avril 2014
mercredi 16 avril 2014
un territoire
je te vois tu m'emmerdes elle m'indiffère connerie crasse dans l'ombre quelque élan nébuleux et puis rien néant blême après les temps incertains, soit... ta lumière intense et brève un malaise. affres de l'ignorance , angoisses de l'inhérence, encore à l'errance pour quelques mètres. ici, ailleurs, en la pénombre, quand ces instants volés sont autres... je ne sais rien, ou si peu, parmi ces traces des caractères s'échouent. il s'agit alors de perdre un souvenir, ou de retrouver un éclat, et par mégarde presque...
mardi 15 avril 2014
encore...
Rien pas même le suicide ni la baliverne humaine cet au-delà qu'on nous vante rien pas même les ronces ni ses pots fendus avant l'orage qui dit mieux ? rien pas même un élan incertain nous attend. La nuit n'existe pas, l'électrique errance, si... Je ne sais pas, je ne vois pas, qui sommes-nous ainsi à espérer auprès de quelques cryptes diffuses. de grappe en insolence étirements vains... Exsangue l'ignorance après les mauvais bains. Encore l'instant d'après et puis non... encore. encore... Je n'attends point quand d'autres salivent. Après l'égarement, une fuite latente... en vain. Qui refuse de rompre ? Personne, ou quelque autre, voire...
Crash !
Pour moi cinq minutes ou l'éternité,
c'est rigoureusement la même chose.
Je suivrai toujours les battements de mon coeur
même si je dois risquer l'embolie.
A chaque fois que je monte dans un avion,
je fais le signe de croix.
Mais pas la croix du Christ.
Ma croix, c'est celle des paladins, des guerriers
qui sont prêts à mourir pour leurs aventures inévitables.
Cette croix, c'est mon seul espoir d'arriver vivante
dans le royaume des morts. Je suis prête à mourir
pour mon bonheur.
Pour mon bonheur j'espère survivre.
Au moins jusqu'au prochain voyage.
in Je t'aime Kirk, p.30, Asia Argento , traduction Marie Blaison, Florent Massot
vendredi 11 avril 2014
OK mon pote, c'est entendu.
à Jack Kérouac
10 sept 48
[San Francisco]
MON JACK;
Une fois de plus à la bourre - merde, désolé de ne pas réussir à répondre au plus vite. Essaie de me pardonner - pour te prouver que je suis sérieux - il y a des centaines de brochures concernant le "Ranch" que j'ai rassemblées pour toi - un vrai boulot, & trop abstrait & encore trop précoce pour l'instant.
Toi, Jack, tu es un vrai "Américain pur jus". Tu incarnes (exactement ce que tu m'as dit vouloir un jour) l'essence de l'esprit américain - (comme Balzac ou Voltaire l'essence de l'esprit français) - pour moi.
On peut s'écrire & être pleins de contradictions - dire des vérités & des mensonges, avec des hauts et des bas, mon gars - & continuer à espérer que l'autre comprenne - ça me dépasse, à quel point on est insouciants - mais peut-être qu'on est comme ça parce que - c'est notre conception de l'amitié - voilà tout, & alors ? - ou, vois plus loin que ça Jack & - non, mais tu ne vois pas plus loin que ça - & non, ne dis pas que tu me comprends et que cette part de colère (que j'exprime) - est excusable, "parce que c'est un ami" - je t'insulte, Jack - est-ce parce que tu m'intimides (sans le vouloir) ? - Non, nan; je suis Shakespeare - pas toi - tu n'es rien de plus qu'un germe à moitié fécondé de Francis Bacon - toi auteur de prose - tu n'as pas d'âme - t'es un vendu - etc., etc. (je pourrais t'en dire d'autres)
Allez, Jack, viens te battre, (comme feraient des frères), "en garde" - en place & défends-toi.
C'est de ça dont j'ai besoin de te part maintenant - (au fait, tu as fait un super, un bon, un fraternel boulot pendant la dernière "période suicidaire" - selon toi) - j'ai bien peur que tu seulement capable de penser en termes de "périodes" - donc tu peux pas t'élever - pour s'élever faut avoir une âme.
J'ai perdu mon sang-froid - quoi qu'il en soit tu es un garçon gentil et pur - même si tu n'es pas - ce que tu dénies - un Wolfe, - la dernière fois que je t'ai vu Jack - j'ai soupçonné que tu étais un "Wolfe" stérile - proche de moi dans cette stérilité - Mais depuis, tu as prouvé ta virilité & (sans qu'on se voie) tu m'as permis de t'envisager comme un "jeune Faust" - (qui incarne lui-même la stérilité) (etc., etc., etc.)
in Un Truc Très Beau Qui Contient Tout, pp 141/142, Neal Cassady, traduction Fanny Wallendorf, Finitude
Dis-Crédits
Rien qu'une atmosphère viciée pas même parallèle étrange ârome vient inonder la faune humaine pour rien encore une heure incertaine contrarie-moi passager fantôme que je te dise... bats & branle à ta manière, intermittente et souveraine, voire. Rien qu'une saloperie par-delà ces cheminées et leur ignorance blême connais-tu les nues qui s'épandent ou l'ignorance lente de quelque suspect innocent... attends un instant, demain la veille. Rien qu'une échéance sommaire et blafarde interdite peut-être d'après les alluvions & légale pourtant après les échelons franchis & affranchis et que reste-t-il de l'âme inhumaine, sinon ?
mercredi 9 avril 2014
lundi 7 avril 2014
Soudain, élan...
Fin d'espace
Hurlent en riant
Le monde & ce visage
Inhérence & motif(s)
Point de verdict à la nuit...
Questions sempiternelles
L'errance a ses raisons
Que la mémoire excède
Au bord de ce miroir
Un instant tel,
En creux cette adhésion
Souveraine
Encore une parole
Emérite &
Cruelle, voire...
L'évasion pour un temps
En cet élan, oblique
Emane de ce cul
La douceur infinie
Et comme un cataclysme.
Hurlent en riant
Le monde & ce visage
Inhérence & motif(s)
Point de verdict à la nuit...
Questions sempiternelles
L'errance a ses raisons
Que la mémoire excède
Au bord de ce miroir
Un instant tel,
En creux cette adhésion
Souveraine
Encore une parole
Emérite &
Cruelle, voire...
L'évasion pour un temps
En cet élan, oblique
Emane de ce cul
La douceur infinie
Et comme un cataclysme.
, ou presque...
10
La porte de mon appartement s'ouvre sur du hors champ. Elle donne dehors, sur le reste. Je coupe là où je peux, et je ne garde que les endroits, les moments sur lesquels mon regard choisit d'y construire une forme. J'en fais des bouts de territoires sur lesquels je m'efforce de régner, et ce que je ramène chaque soir, en fermant bien la porte derrière moi. Parfois, les restes essaient de pénétrer quand même, alors je me relève, je fais des petits tas que je balaie et que j'envoie sur le pallier.
Quand tout est propre chez moi, je tourne en rond, je me concentre, et je rapièce les territoires entre eux. Je les couds ensemble. Ca fait du sens, que je décris sur mon carnet. Je le referme, en attendant une suite que je cherche dehors.
Je suis quelqu'un au hasard, j'entre dans sa vie, même un instant, pour respirer autre chose que ma brume matinale. Lorsque les autres m'apparaissent pour de vrai, ils effacent la buée sur mes yeux, et ça fait le bruit du côté de la main qui grince pour enlever l'eau sur un miroir. Alors, je me vois. Je m'aperçois dans cette trace, au milieu des vapeurs d'eau.
Il y a bien des signes qui rassurent, et assurent que l'extérieur est bien réel. L'heure qui tourne, un visage croisé plusieurs fois dans un même quartier, mon immeuble et le code de la porte, quand tout est fermé. Les autres, ils sont toujours un peu plus fiables. Ils disent des choses avec une telle intonation parfois, qu'on ne peut pas ne pas les croire. Mais quand ils m'abandonnent, quand il ne reste plus que moi sur la chaise au milieu de la pièce principale de mon appartement, alors il faut se débrouiller toute seule. Il faut recomposer ce que l'on a appris, ce dont on se souvient, les mots qui vous sont parvenus, faire avec la température de l'endroit, l'heure qu'il est, et la vie qui passe quelque part, elle doit bien passer quelque part...
Alice Kahn, Pauline Klein, Allia, pp. 78/79
vendredi 4 avril 2014
Je... La nuit...
Je La nuit Elixir Intimation lasse après Turbulence(s) Tentations disgrace Encor ta merde en absence Nectar indolent & menaces factices Qui est ? Hier pas loin De la délivrance Crasse Cette existence grêle Après l'immanence même Rien Soit Cesser de savoir à peine Et sans une once de délice... Je La nuit Souvenance Fantôme de désir Impudique Et vivant Par-delà l'étendue ivre qui s'obstine De captieux desseins alors intenses Pour une seconde suspecte & dense Etre vu est une dérive encor D'incertaine élégie en lente fulmination Qui danse ?