A [te] perturber de la sorte ?
[ A te bouleverser,]
Tu t'es (seulement) épui[sé],
Saturant tes mu[scl]es
De lassitude
Et rappro[chant]
Ta fin lointaine !
Comme un roseau de la cannaie,
L'humanité (doit) être brisée !
Le meilleur des jeunes hommes,
La meilleure des jeunes femmes,
[Sont enlevés (?)]
[Par la main (?)] de la Mort,
La Mort
Que personne n'a vue,
Dont nu(l) n'a aperçu
Le visage,
[Ni] [entendu]
[La] vo(ix):
La Mort cruelle
Qui brise les hommes !
Bâtissons-nous des maisons
Pour toujours ?
Scellons-nous des engagements
Pour toujours ?
Partage-t-on un patrimoine
Pour toujours ?
La haine se maintient-elle ici-bas
Pour toujours ?
Le fleuve monte-t-il en crue
Pour toujours ?
(Tels) des éphémères
Emportés au courant,
(De) visages
Qui voyaient le soleil,
Tout à coup,
Il ne reste plus rien !
Endormi et mort
C'est tout un !
On n'a jamais reproduit
L'image de la Mort:
(Et pourtant) l'homme, depuis ses origines,
(En) est prisonnier (?) !
Depuis que [ ]
[ ],
Et que, les Grands-dieux
Rassemblés,
Mammitu, la faiseuse du Destin,
A arrêté les destinées avec eux,
Ils (nous) ont imposés
La mort comme la vie,
(Nous) laissant (seulement) ignorer
Le moment de la mort."
in L'épopée de Gilgames: le grand homme qui ne voulait pas mourir, traduit et présenté par Jean Bottéro, Gallimard, pp 181/182
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