dimanche 27 décembre 2009
samedi 26 décembre 2009
les traces
inscrites comme au scalpel sur l'ultime frontière les ombres égarées de nos nues déshérences s'agitent abandonnées en des nuits d'encre noire à l'élixir vicié à l'agonie sereine en des brumes trouées par l'ardente espérance...
existentielles questions...
au hasard...
# pourquoi le monde visible l'est-il si peu ?
# la médiocrité de notre univers ne dépendrait-elle pas de la pauvreté de notre énonciation ?
# le fleuve pactole charrie-t-il des sables aurifères ?
# parousie, la monnaie ?
# où sont donc les preuves vivantes de nos inexistences ?
# combien de doigts ?
# qui a bu boira, mais qui a bubu boirie ? (son violon magique!? )
# la théorie transforme-t-elle toujours la réalité qu'elle décrit ?
# la cendre est-elle la maladie du cigare ?
# pourquoi rien plutôt que ça ?
# que sera notre vie quand... ?
# si mômo le art-tôt (ou tard) lit l'isidore isou, qui déclarera allez zou ! ?
# la Terre ne serait-elle pas l'enfer d'une autre planète ?
# s'asseoir à une table pleine de couteaux et de fourchettes, est-ce toujours finir par trouver quelque chose à découper ?
# doit-on vraiment s'arracher la peau pour admirer ses fibres ?
# qu'y a-t-il dans le vide qui nous fasse peur ?
# qu'ai-je donc fait de mon foutu martini ?
# être le moteur de sa propre histoire, est-ce donc effrayant ?
# si la vie est l'éclair, qu'est-ce que le grondement ?
# toute phrase ayant un commencement ne devrait-elle pas toujours débuter du plus loin que son exorde ?
ad libitum...
samedi 19 décembre 2009
samedi 12 décembre 2009
la philosophie d'avant midi.
" ouais, marchais, mieux qu'en 68 (le voyageur) " richard pinhas : music, friedrich nietzsche : lyrics, gilles deleuze : voices, difficiles mais belles...
concaténation(s)
courbes, invocations, longanimité, tangence...
mental espace & corps ouvert...
stupre selle tense...
on n'en peut plus d'être ce que l'on fut, d'attendre l'hypothétique exode, de balancer encor à la corde tendue, d'absoudre en vain la déhiscence même.
larsen à l'homélie...
engeance exquise en la pénombre...
défiance incertaine & licence soudaine...
on n'en peut plus de guetter l'ennui, d'aspirer à la convulsion, de confondre le spasme, et de frémir encor à l'ombre vacillante de l'incurie fatale.
à la fin de la ville,
c'est encore une ville...
lundi 30 novembre 2009
w.b./v.u.
si le fou persévérait dans sa folie, il rencontrerait la sagesse...
mais pas moi...
quoique...
photographie prise en quelque champ de ruine psychique. non-droit réservé.
Severin, severin, speak so slightly
Severin, down on your bended knee
Taste the whip, in love not given lightly
Taste the whip, now plead for me
samedi 7 novembre 2009
insane
l'attente un asservissement indélébile et vain au loin notre impassage de ses traces spolié s'évapore avec peine en un silence rogue à l'éclat diffracté au capiteux venin
samedi 3 octobre 2009
abréaction
liée au spasme,
descente vers ce jour que plus rien ne bouleverse,
l'inattention gracile
en dépression mesquine se mue avec lenteur,
l'implosion programmatique
maintes fois en prélude,
est ici arborée
en la phosphorescence d'un instant de hasard(s) ...
à la botte pas d'ouïe l'auditeur à l'encoche encore un souvenir sinueux et saoul aberrant en l'espace aux fissures non feintes s'étalent à ce regard cillé & dessillé au sol un grincement au ciel quelque éclair en l'éclat du fragment de temps recomposé pour la minute entière surgi pleine de morgue et de cruelle ardeur disséminée ainsi l'inhibition rompue à l'exercice aride disparait au détour
... cet instant de hasard est un moment de feu
en sa nudité lasse,
et son effroi certain
une irruption brutale,
encor recommencée par delà tous les âges...
convulsive elle sera,
vers un ailleurs ancien
où l'horizon menace...
descente vers ce jour que plus rien ne bouleverse,
l'inattention gracile
en dépression mesquine se mue avec lenteur,
l'implosion programmatique
maintes fois en prélude,
est ici arborée
en la phosphorescence d'un instant de hasard(s) ...
à la botte pas d'ouïe l'auditeur à l'encoche encore un souvenir sinueux et saoul aberrant en l'espace aux fissures non feintes s'étalent à ce regard cillé & dessillé au sol un grincement au ciel quelque éclair en l'éclat du fragment de temps recomposé pour la minute entière surgi pleine de morgue et de cruelle ardeur disséminée ainsi l'inhibition rompue à l'exercice aride disparait au détour
... cet instant de hasard est un moment de feu
en sa nudité lasse,
et son effroi certain
une irruption brutale,
encor recommencée par delà tous les âges...
convulsive elle sera,
vers un ailleurs ancien
où l'horizon menace...
incertain(s) (remember B & S)
l'ennui n'existait plus
et les caresses rudes et satinées peut-être
l'inculquaient aux proscrits
que nous fûmes, incertains...
et les caresses rudes et satinées peut-être
l'inculquaient aux proscrits
que nous fûmes, incertains...
dimanche 2 août 2009
nothing... lipstick... a little blood...
submergée par inadvertance,
prise éprise amère
débordée sans cesse,
sa lèvre violette comme anéantie...
prise éprise amère
débordée sans cesse,
sa lèvre violette comme anéantie...
at nite
errance
intime
et lasse
soudains éclats de rires
dans la nuit lacérée
par la frasque insolente
de l'écho renégat
météore
égaré
inscrite la menace...
intime
et lasse
soudains éclats de rires
dans la nuit lacérée
par la frasque insolente
de l'écho renégat
météore
égaré
inscrite la menace...
samedi 11 juillet 2009
après les nuits
la mort est ici et regarde de son oeil torve sombrer les vivants...
son mensonge a fondé sa perdition...
et cette existence abrupte sa déraison...
l'extase est dissolue, et l'ivresse en péril; soudain ils furent nus,
l'ombre souveraine et ses plaies souterraines
entraperçues...
jetées là par inadvertance,
réduits à néant d'infortune compagnons
à l'abdication incertaine,
aux corps entravés peut-être,
et ces passions éphémères, une impulsion volontaire...
dans l'absence de jeu & d'éclatant trépas...
son mensonge a fondé sa perdition...
et cette existence abrupte sa déraison...
l'extase est dissolue, et l'ivresse en péril; soudain ils furent nus,
l'ombre souveraine et ses plaies souterraines
entraperçues...
jetées là par inadvertance,
réduits à néant d'infortune compagnons
à l'abdication incertaine,
aux corps entravés peut-être,
et ces passions éphémères, une impulsion volontaire...
dans l'absence de jeu & d'éclatant trépas...
mallarméens dédales
UN COUP DE DéS/JAMAIS/N'ABOLIRA/LE HASARD...
quand bien même lancé dans des circonstances éternelles
(...)
l'ombre enfouie dans la profondeur par cette voile alternative
(...)
l'unique Nombre qui ne peut pas
(...)
écarté du secret qu'il détient
(...)
tourbillon d'hilarité et d'horreur
(...)
dérisoire
UNE CONSTELLATION
veillant doutant roulant brillant & méditant
(...)
Toute Pensée émet un Coup de Dés
dimanche 28 juin 2009
les strates
samedi 27 juin 2009
nocte socia
Vulnéraire est la nuit en sa grandiloquence l'étreinte est solitaire et l'angoisse latente à travers les embruns ce sont d'entiers pans d'ombres nôtres et clandestins qui se laissent priser et lacérer soudain... ... SILENCE(S) ... ... au milieu de basses alternatives et continues... le réel n'est pas impossible, il est de plus en plus artificiel... au milieu de basses alternatives et continues... l'exploration encore des cendres se répandent dissolues et légères tous les vents sulfureux se joignent à leur malaise en cet étrange lieu limbes galvanisées déroutes passagères éblouies par l'éclat déviant et sélène... ... SEDUCTION(S) ... ... lumière & chaleur pâles... la terre comme une pièce / dans l'intervalle du feu ... lumière & chaleur pâles... les desseins s'évaporent et les vapeurs s'ébranlent dans l'hémisphère intense des amants du hasard ritournelles et ténèbres s'enlacent avec lenteur la passion souterraine et la nuit vulnéraire à l'aurore s'effacent...
samedi 6 juin 2009
serendipity
longanimité
fulgurance(s)
toiser l'azur qui (s')envenime
notre illusion, nos ombres
Tenses
transports assassins
& scélérats
angoisse passagère du songe
parfaite insuffisance
mortel & vital ennui
aventure parfois du soir qui s'incendie
en une osmose lasse
et des matins anéantis
exhalaisons
Ivresses
véhémences
l'éclat du fil, flagrance
violence & légèreté s'agencent
en une écume
de poussière de temps de rêve d'angoisse
écroués sous la langue
au milieu des hommes, errance(s)
fulgurance(s)
toiser l'azur qui (s')envenime
notre illusion, nos ombres
Tenses
transports assassins
& scélérats
angoisse passagère du songe
parfaite insuffisance
mortel & vital ennui
aventure parfois du soir qui s'incendie
en une osmose lasse
et des matins anéantis
exhalaisons
Ivresses
véhémences
l'éclat du fil, flagrance
violence & légèreté s'agencent
en une écume
de poussière de temps de rêve d'angoisse
écroués sous la langue
au milieu des hommes, errance(s)
trois passions : la peinture, les filles , le pistolet
samedi 30 mai 2009
E.S. , très jeune homme en très vieux monde...
Gnossienne 3
"si vous voulez vivre longtemps, vivez vieux."
"il est mauvais de se noyer après manger."
"sachez que le travail ... c'est la liberté... - ... la liberté... des autres... - Pendant que vous travaillez, ... vous n'ennuyez personne ..."
"j'ai connu autrefois un pauvre homme qui, par scrupule, n'a jamais voulu coucher chez lui, disant que son nom était un nom à coucher dehors. Ce souvenir ne m'est pas désagréable."
"j'ai dû oublier mon parapluie dans l'ascenseur. - ... - Mon parapluie doit être très inquiet de m'avoir perdu."
"se mettre à plat ventre, c'est bien. Toutefois cette position est incommode pour lécher la main de celui qui vous donne des coups de pied dans le derrière."
"il ne suffit pas de refuser la Légion d'Honneur; encore faut-il ne pas la mériter!"
"certains artistes veulent être enterrés vivants."
"je m'appelle Erik Satie comme tout le monde."
En août 1918, pendant les raids d'avions ennemis sur la capitale, Satie allait frapper à chaque alerte à la porte d'un de ses voisins et disait d'une voix sépulcrale: - «Je viens mourir avec vous.»
Erik Satie et Picabia dans une courte scène du film Entr'acte réalisé par René Clair en 1924 www.erik-satie.com
vendredi 29 mai 2009
samedi 23 mai 2009
psychogéographie(s)
les grandes villes sont favorables à la distraction que nous appelons dérive. la dérive est une technique de déplacement sans but. elle se fonde sur l'influence du décor.
toutes les maisons sont belles. l'architecture doit devenir passionnante. nous ne saurions prendre en considération des entreprises de construction plus restreintes.
le nouvel urbanisme est inséparable de bouleversements économiques et sociaux heureusement inévitables. il est permis de penser que les revendications révolutionnaires d'une époque sont fonction de l'idée que cette époque se fait du bonheur. la mise en valeur des loisirs n'est donc pas une plaisanterie.
nous rapellons qu'il s'agit d'inventer des jeux nouveaux.
Debord & Fillon ( jacques, pas françois...) in potlatch n°14 ( 30 novembre 1954)
toutes les maisons sont belles. l'architecture doit devenir passionnante. nous ne saurions prendre en considération des entreprises de construction plus restreintes.
le nouvel urbanisme est inséparable de bouleversements économiques et sociaux heureusement inévitables. il est permis de penser que les revendications révolutionnaires d'une époque sont fonction de l'idée que cette époque se fait du bonheur. la mise en valeur des loisirs n'est donc pas une plaisanterie.
nous rapellons qu'il s'agit d'inventer des jeux nouveaux.
Debord & Fillon ( jacques, pas françois...) in potlatch n°14 ( 30 novembre 1954)
samedi 16 mai 2009
cloaque
... devinrent une seule chair en un songe subtil délivrance éruptive et hostile étirement certain incandescent élan vers leur rupture même
qu'elle est belle la vue !
feulements de rigueur claquent et cognent les fronts aux vents mauvais souvent insinués ici et là éparpillés pour leur radieux malheur
vous êtes heureux !
ouïs les grondements dégagée la chaleur ce magma dérisoire est une raison d'être ou de paraître enfin égarés ou vivants
tout est véreux !
la fièvre est éminente le regard ébloui blanches nuits & jours noirs à l'aine cette empreinte s'efface avec lenteur un rai puis le silence
rien à vous que ce temps !
devinrent une seule chair en un songe subtil délivrance éruptive et hostile étirement certain incandescent élan vers leur rupture même ...
qu'elle est belle la vue !
feulements de rigueur claquent et cognent les fronts aux vents mauvais souvent insinués ici et là éparpillés pour leur radieux malheur
vous êtes heureux !
ouïs les grondements dégagée la chaleur ce magma dérisoire est une raison d'être ou de paraître enfin égarés ou vivants
tout est véreux !
la fièvre est éminente le regard ébloui blanches nuits & jours noirs à l'aine cette empreinte s'efface avec lenteur un rai puis le silence
rien à vous que ce temps !
devinrent une seule chair en un songe subtil délivrance éruptive et hostile étirement certain incandescent élan vers leur rupture même ...
bertfromsang & michel eyquem...
vendredi 15 mai 2009
... qui se puissent danser
" A la pensée moderne, Nietzsche désigne une philosophie qui a pour cellule séminale le pied. Pour Nietzsche, il n’y a de vérité que celle que le pied dicte à l’esprit : " Des vérités faites pour nos pieds, des vérités qui se puissent danser ", réclame-t-il. A l’avenir de la poësie en quête d’une vérité de corps, Nietzsche ouvre la voie vers un langage purement chorégraphique. Dans une intensification du rapport entre le corps et la langue, la conception chorégraphique de la parole définie par Nietzsche pose les fondements d’une lecture où le mot est perçu en termes de geste : " il faut apprendre ", écrit-il, à tout considérer comme un geste : la longueur et la césure des phrases, la ponctuation, les respirations ".
michèle finck
michèle finck
life style (la ville est un trou)
la ville est un trou,
gouffre à l'aspiration démesurée,
je n'y ai pas ma place
loin de la félicité - promise en aubade
le temps se désagrège avec obstination
laissant entrevoir un avenir sybillin
où la révolution, inaccaparée, semblera lointaine
et la solitude, encore plus solitaire
perdre la face, même de façon passagère, aux yeux de tous,
n'est pas une indigence, indécente ou austère
mais une danse vaine, lézardée, diffractée...
un rêve âpre,furieux, éperdu
une tentation âcre, sourde, venimeuse
et pour finir , un exil
dans la tempête vaine
il y marchait pieds nus, et espérances amères...
gouffre à l'aspiration démesurée,
je n'y ai pas ma place
loin de la félicité - promise en aubade
le temps se désagrège avec obstination
laissant entrevoir un avenir sybillin
où la révolution, inaccaparée, semblera lointaine
et la solitude, encore plus solitaire
perdre la face, même de façon passagère, aux yeux de tous,
n'est pas une indigence, indécente ou austère
mais une danse vaine, lézardée, diffractée...
un rêve âpre,furieux, éperdu
une tentation âcre, sourde, venimeuse
et pour finir , un exil
dans la tempête vaine
il y marchait pieds nus, et espérances amères...
scarlet diva
La colline déploie aux étoiles la blancheur de sa terre dénudée;
Pavese, in paysage II
Certains attendent que le temps change, d'autres le saisissent avec force et agissent.
Dante, in la divine comédie
Ô joie, joie, joie...
Y avait-il encore de la joie
dans cette absurde nuit
préparée pour nous?
Pasolini splendeur
on ne peut plus autobiographique... asia n'échappa point à ce connard - dont nous connaissons tous l'identité aujourd'hui, ce qui ne l'empêcha point de jouer dans un des meilleurs GVS, last days
jeudi 7 mai 2009
Pierre Guyotat
(...) sa joue, murmure modulé sorti de la gorge, ébranlant le front, vibre sur l'aine du blond; ses dents ébréchées morsillent les chairs molles tirées, son bras enserre le fessier immaculé du blond; les doigts, la paume de son autre main, attouchent le pouls du ventre qui fermente; les boucles hautes de sa chevelure balaient le sein cuivré du blond; sa langue balafrée sort d'entre ses dents, d'entre ses lèvres, nez piquant vers les boules, chauffe le bord du cul salé par la suée; le ventre trésaille; (...) in eden eden eden
(...) la nuit. l'aube: je vais chercher maman, restez avec bachir.dans les rues, le long des murs, contre la chaux mouillée, les soldats ensommeillés s'appellent comme des putains,ils grattent la terre avec leurs souliers à clous et rejettent la poussière au milieu de la rue, sur mes pieds nus, les ombres se lèvent sur les façades, nageoires et lances, les fenêtres s'ouvrent, les ombres tintent dans les feuillages, contre les troncs; les têtes nues, montent le long des vitres, odeurs de lit, chaleurs vertes, songes sortent de ces bouches ouvertes sur l'orient; la barrière blanche et rouge, un soldat coule du sable rêveusement sur le levier de fer, je m'approche du poste de garde, le soldat marche vers le mirador, la sentinelle plie sa couverture et la jette sur son épaule, ouvre la portière et descend du mirador, la main sur la rampe d'acier: "hi... hi..." (...) in tombeau pour cinq cent mille soldats
Cours Pierre Guyotat
Vidéo envoyée par leoscheer_tv
Leçons de Pierre Guyotat sur la langue française, à l’université Paris VIII
Plus d'information :
http://www.leoscheer.com
(...) la nuit. l'aube: je vais chercher maman, restez avec bachir.dans les rues, le long des murs, contre la chaux mouillée, les soldats ensommeillés s'appellent comme des putains,ils grattent la terre avec leurs souliers à clous et rejettent la poussière au milieu de la rue, sur mes pieds nus, les ombres se lèvent sur les façades, nageoires et lances, les fenêtres s'ouvrent, les ombres tintent dans les feuillages, contre les troncs; les têtes nues, montent le long des vitres, odeurs de lit, chaleurs vertes, songes sortent de ces bouches ouvertes sur l'orient; la barrière blanche et rouge, un soldat coule du sable rêveusement sur le levier de fer, je m'approche du poste de garde, le soldat marche vers le mirador, la sentinelle plie sa couverture et la jette sur son épaule, ouvre la portière et descend du mirador, la main sur la rampe d'acier: "hi... hi..." (...) in tombeau pour cinq cent mille soldats
Cours Pierre Guyotat
Vidéo envoyée par leoscheer_tv
Leçons de Pierre Guyotat sur la langue française, à l’université Paris VIII
Plus d'information :
http://www.leoscheer.com
mercredi 6 mai 2009
infinitive - 3
se coucher ivre au bord des précipices
évanouis vertiges - par intermède
isthmes aurifères qui se dissipent
le front retentit d'un pas lourd
aux phosphores éreintés
préférer l'attraction du vide
l'anéantissement
des rives ultimes
au-delà des cités
abandonnées et grises.
évanouis vertiges - par intermède
isthmes aurifères qui se dissipent
le front retentit d'un pas lourd
aux phosphores éreintés
préférer l'attraction du vide
l'anéantissement
des rives ultimes
au-delà des cités
abandonnées et grises.
bertfromsang & benny...
héautontimorouménos, mais non!
hypnoïde
paupières lasses
& oeil supplicié
l'ironie souveraine
la dague dans la plaie
le ténébreux sérum
par le tain, menacé
schizoïde
bourreau de soi-même
devenu
de soi-même bouffon
ce reflet serait-il
la geôle ou le tombeau
-un de moins, dans un rire.
paupières lasses
& oeil supplicié
l'ironie souveraine
la dague dans la plaie
le ténébreux sérum
par le tain, menacé
schizoïde
bourreau de soi-même
devenu
de soi-même bouffon
ce reflet serait-il
la geôle ou le tombeau
-un de moins, dans un rire.
artaud & co
pourquoi l'homme doit-il déféquer
seulement pour lui rappeler
qu'il a la merde en lui
pour une éternité
moins longue qu'il ne croit;
dans cette merde il nage
à la recherche d'une étoile
qu'il a vue disparaître
dans un ciel mauvais
aux brumes morcelées;
une malédiction,
sur le sol, là, gisant ...
un peuple de fantômes (dans culture, il y a ture)
le type au chapeau veille sur un peuple de fantômes
il y a quelques années, je rentrais de la pêche à travers champs lorsque j'aperçus au loin mon ami raymond, agriculteur proche de la retraite avec qui il m'arrivait de taper le carton. je m'approchai, puis la surprise me cloua sur place. raymond se tenait debout sous le soleil et se branlait paisiblement en contemplant ses vingt-quatre rangs de vigne. inutile d'insister sur la portée symbolique d'un tableau aussi indiscutable.
comparée à cette image qui a dit tout ce que le monde rural cache au voyageur pressé, qu'est-ce que raconte la photographie ci-dessus ?
regardez-là attentivement, cette photo. le type au chapeau veille sur un peuple de fantômes. autour de lui, mille paupières dorment sous la rouille, mille gestes, en suspens, attendent d'être instrumentalisés. murmures, grincements, persiflages, battements d'ailes. un cri d'effroi.
oui, une salle de montage est bien un lieu de perdition - où la pornographie elle-même doit finir par perdre ses droits.
andré s. labarthe
photographie: patrick messina
in les inrocks, n°160
il y a quelques années, je rentrais de la pêche à travers champs lorsque j'aperçus au loin mon ami raymond, agriculteur proche de la retraite avec qui il m'arrivait de taper le carton. je m'approchai, puis la surprise me cloua sur place. raymond se tenait debout sous le soleil et se branlait paisiblement en contemplant ses vingt-quatre rangs de vigne. inutile d'insister sur la portée symbolique d'un tableau aussi indiscutable.
comparée à cette image qui a dit tout ce que le monde rural cache au voyageur pressé, qu'est-ce que raconte la photographie ci-dessus ?
regardez-là attentivement, cette photo. le type au chapeau veille sur un peuple de fantômes. autour de lui, mille paupières dorment sous la rouille, mille gestes, en suspens, attendent d'être instrumentalisés. murmures, grincements, persiflages, battements d'ailes. un cri d'effroi.
oui, une salle de montage est bien un lieu de perdition - où la pornographie elle-même doit finir par perdre ses droits.
andré s. labarthe
photographie: patrick messina
in les inrocks, n°160
infinitive - 2
mourir est fatigant, vivre est ridicule, compter est affligeant, entrevoir, dérisoire...
être là semble comique, dans l'entrelacs d'existences désenchantées
et riches et claires et pauvres, obscures...
attendre est intenable, agir, imprévisible...
se laisser déborder par cette joie de vivre est prohibé peut-être...
avancer pour un temps
et reculer sans cesse
accabler nos tourments
et leurs enterrées laisses...
soupirer avec aise quelques secondes au moins,
dans l'ardente espérance
du présent du passé.
j'étais sur le chemin boueux et déserté...
seule une ombre incessante semblait m'accompagner...
être là semble comique, dans l'entrelacs d'existences désenchantées
et riches et claires et pauvres, obscures...
attendre est intenable, agir, imprévisible...
se laisser déborder par cette joie de vivre est prohibé peut-être...
avancer pour un temps
et reculer sans cesse
accabler nos tourments
et leurs enterrées laisses...
soupirer avec aise quelques secondes au moins,
dans l'ardente espérance
du présent du passé.
j'étais sur le chemin boueux et déserté...
seule une ombre incessante semblait m'accompagner...
dimanche 26 avril 2009
le tutu, princesse sapho
alors là les enfants arrêtez TOUT...
si vous écoutez skyrock, appelez ces jeunes couillons pour leur déclarer: les problèmes de boutons sur le gland, y en assez, lisez le TUTU, nom de dieu!
si vous écoutez rmc, appelez "les grandes gueules" ( émission surréaliste s'il en est, mais dans le sens péjoratif du terme) pour déclarer: la tva, l'album de carla, basta! les radars, les chiens qui pleurent , ma belle-mère au crazy horse , qui a tué qui et pourquoi, on s'en fout: lisez le TUTU, nom de dieu! sauf daguin qui ne sait pas lire: on l'autorise à s'étouffer avec son pâté...
si vous croisez ppda, dîtes-lui, bien fait connard! t'avais qu' à parler du TUTU au journal ( et pour une fois que l'inénarrable mari de la chanteuse prends une bonne décision , on va pas pleurer, non...)
bientôt le quatorze juillet: arrêtez tous les défilés, et hurler dans vos mégaphones: moi, je lis le TUTU, nom de dieu...
au prochain match des bleus, crevez le ballon, et allez sur le pré, lire le TUTU nu, en vous roulant dans l'herbe...
sur les plages, aux restaurants, dans les caves des cités et les avions à réaction, lisez le TUTU...
vous ferez peut-être un lyon-paris en 18 secondes, qui sait...
voilà donc un bouquin écrit en 1891, et qui devait être publié par genonceaux ( premier éditeur en quelques mois de lautréamont et rimbaud, excusez du peu...); notre ami ce serait mis au vert quelques temps(ceci est établi,à cause d'un bouquin menacé de censure, peut-être celui-ci,du reste), le livre ne paraissant jamais... l'étonnant pascal pia , qui écrivit à son propos un article révélant son existence dans la quinzaine littéraire en 1966, l' aurait déniché grâce au hasard seul, et n'en a jamais dit plus... pas une trace de ce manuscrit, même à la BNF... d'autant plus étrange que ses 200 pages annoncent jarry, dada, queneau, les surréalistes, rien que ça... certains aspects du bouquin sont même étrangement contemporains... l'aérolite , pour reprendre rìos, serait-il apocryphe... il ne fut publié chez tristram qu'en 1991... aujourd'hui réédité par le même, augmenté de 3 postfaces: une inédite de julian rìos, un extrait du texte fondateur de pia, et une enquête de j.j. lefrère, retraçant le parcours rocambolesque du bouquin...si c'est une supercherie, ce que personne ne semble penser aujourd'hui, d'après la nombreuse littérature que j'ai pu compulsé hier-merci le ouèbe- on en veut beaucoup, des "comme cela"... sinon, on peut toujours rêver à ce cas de "pathologie littéraire" ( libé) , à ce livre " prodigieux, lyrique, délirant et beau, qui se déforme comme sous la pression d'un rêve" ( la quinzaine)...
pour ma part, j'ai eu la sensation surprenante, à sa lecture, du silence de la nuit déchiré par le franc éclat de mon rire...
un court extrait:
"le mariage se sacrementa à saint-germain -des-prés. la mariée,le marié, et les gens de la noce portaient le deuil. on en avait décidé ainsi, afin de ne pas faire comme tout le monde. l'évêque de djurdjura prononça une gaillarde allocution, il s'étendit longuement sur les plaisirs du mariage et, à voix basse, insinua: vous allez vous en payer, mes gaillards, la france vous en sera reconnaissante un jour. "
culs
Cul bleu,cul vert,cul rose,cul rouge ou pastel,
Je dirai quelque jour vos aisances latentes:
Cul bleu comme le soir,à la nuit éclatante
Qui dégage parfois des puanteurs cruelles,
Dômes d'ombre;cul vert,espérance patente,
Tu t'élances parfois,tout nu dans les ruelles;
Cul rose sans apprêt,tu ris aux lèvres belles
Dans un orage à la colère cinglante;
Cul rouge,vibrement divin de claque avide,
Paix des anges,bravo!tu n'as pas une ride
Et ta raie est un val aux contours merveilleux!
O,suprême Clairon plein de strideurs étranges,
Silences traversés des Mondes et des Anges:
_Cul pastel ou violet,tu flamboies à mes yeux!_
merci à arthur,quand même...