jeudi 30 novembre 2023

Nuit - un aphorisme

 Je n'ai jamais compris la nuit, c'est elle qui m'a embrassé. 

mercredi 29 novembre 2023

Tempêtes

 La foudre clame, inélégance préalable, atmosphère limite, errements prohibés, partout éclairs aux ombres, bourrasques miscellanées, frondaison d'ambre à la pénombre, procession d'élans adverses, lambeaux d'absolu au ciel,  tectonique indicible, irréfragable noyau de nuit, machine humaine avide, écueil en la demeure, il pleut... 

lundi 27 novembre 2023

Personne

 Longtemps, il a rêvé d'écrire un livre pour personne. Non pour soi, jean personne, mais pour cela dont il aime l'absence et l'absence de nom, comme l'autre sa passante. Lui aussi a sa passante qui n'est personne. A la fenêtre de sa chambre, s'il veut les voir, la rue en apporte chaque jour. Il pense en particulier à l'une d'elles - qui d'être particulière n'en demeure pas moins personne. Il l'a croisée dans un train. Une rencontre en train se distingue d'une rencontre dans la rue, sans que soient échangées plus de paroles. Tout se passe comme si le train, par sa grande vitesse, se chargeait provisoirement des vitesses cumulées des passagers qu'il porte, ces derniers se trouvant du même coup allégés, comme suspendus hors du temps et du mouvement qui règlent et précipitent habituellement leurs vies. Dans un train, l'éclair de la passante s'alanguit étrangement, jusqu'à durer les quelques heures du trajet. 

Pour personne, Cédric Demangeot, pp72/73, L'Atelier Contemporain 

samedi 25 novembre 2023

Eurythmie

Tenir hier encore, murs du son, dérapages d'épîtres par-delà le pli, traces quelques à l'oraison inénarrable. Confusion récite à l'altercation limite. Lèvres lentes menace. Déflagration de gorge. Voix éparses en le mouvement. Violence lasse trépidations. Fatras de nuit, éther blême. Frissons obscurité d'événements. Après l'éclat, expansions. Harmonie cette pénombre.

vendredi 24 novembre 2023

Crépuscule

 Etre là. Mensonge. Autrefois à l'élan d'une nuit noire. Union tourment affliction. Sans blessure aucune, champ d'errance et d'innocence. Mêle sangs horizon encore. Effort de terre éternité. Toile tissée en la pénombre. Revenants d'hier écorce lasse. Pour un avril ce crépuscule. Seconde quelque décadence. Fugitive à l'envi. 

Facile







 


Facile, GML, 1935, extraits

Nusch Eluard, Man Ray, Paul Eluard

mercredi 22 novembre 2023

mardi 21 novembre 2023

Trouble jour chaque

Malins signes 
Saturation sublime 
Vouloir en un espace fini l'infini 
Expansion latence... 
Signe particulier: point aimable 
Perspectives d'avenir: néant 
Temps d'attente estimé: une vie 
Un écran à la nuit inondée 
Rien à l'arcane 
Je sais l'ignorance ainsi.

dimanche 19 novembre 2023

Des attractions...

 Choir air libre las cela ainsi par-delà lattes encore arsenal désordre vertige enivrement éclairs à l'onde illusoire scansion intime brille après brume rien à l'insolence rasoir lames hormique souffrance finesse dans les dos lentement des spasmes ce centre nu à l'atmosphère quand centre nous n'en avons guère... 

samedi 18 novembre 2023

la lie (aussi) :::

passager ici-bas sans cesse em 
barassé de pensées serviles 
si écrivant je ne trébuche 
autant qu'à la nuit où rien n'advient 
retourner claudicant pas à pas piétiner 
le rien diluvien et disperser sa masse 

le verre où lentement se fêle la 
fente de la bouche appelle en sa 
percée un semblant de sang noir 
si écrivant je ne me foudroie pas 
qu'un feu volé au ventre de l'enclume 
révèle aux os le secret des tympans

Extrait de animal errant, retour d'abattoir, Claro, p.122, Flammarion 


vendredi 17 novembre 2023

Manset & Lanegan

 

Cover Me with Flowers of Mauve

Elégie funèbre


Quinconce

 Tendre à la nuit jadis. Rien n'existe. Ciel vide, élan brisé. Dessous l'ombre vivre. Branle-bas sempiternel. Dans les dos, oisives. Intestines. Mains au monde indistinct. Encore minute quelque. Organique ignorance, sorgue. Chair triste. Pression merdre, engeances. Souvenirs d'oubli, quinconce. Part vagabonde à désordre. Fièvres après l'hiatus. Frémissement infime, et... 

jeudi 16 novembre 2023

Oblique - un aphorisme

 Savoir biaiser en ce monde torve... 

mercredi 15 novembre 2023

Lavant danse...

 



Beau Travail, Finale, Claire Denis, 1999

lundi 13 novembre 2023

Admonestation

 Je démonte. Révèle l'errance. Admonestation. Lucarne blême. Cet oeil . Coupole à la contestation. Vibre le verre après la feinte. Etendre le temps admirable. Des mots désastres à la ruade, une subversion. En rire, pour quelque instant, en rire. Dire, non. Affliction à l'embrasure. Plafond énergumène. Singulière scansion. 

samedi 11 novembre 2023

Egide

 Supprime nuit baroque indifférence à la limite pas sans membres façade de vie déborde d'hier corps rien encore souffle mascarade intrinsèque sordide subliminal insurrection d'encore à la distance un univers piton vrillé ombre menace pointe d'élan malgré naguère douleurs immanentes par-delà théâtre...  

vendredi 10 novembre 2023

and possibly I like the thrill


j'aime mon corps lorsqu'il est avec ton 
corps.  Il devient une chose tellement nouvelle. 
Muscles mieux et nerfs plus. 
j'aime ton corps.  j'aime ce qu'il fait, 
j'aime ses comment.  j'aime sentir la colonne 
de ton corps et ses vertèbres,et tremblante 
sa fermeté soyeuse et que je vais 
encore et encore et encore 
l'embrasser,   j'aime embrasser ton ceci ton cela, 
j'aime,lentement carresser le, scandaleux duvet 
de ta toison électrique,et qu'arrive-t-il 
sur la chair entrouverte... Les grands yeux miettes d'amour, 

 et il se peut que j'aime le frisson 

 de toi sous moi complètement nouvelle

in Erotiques (Seghers), 32., E.E. Cummings, p.93, traduction Jacques Demarcq

lundi 6 novembre 2023

I will not go


 Feast of friend (Morrison/Giazotto) The Doors 

Exil(s)

 Répondre à la nuit comme essence d'ombre. Respire supplice. Don de sang(lots). J'itinéraire, j'intermittence. Je connais la flamme et l'abusement. Frontière d'errance mensongère. Je suis las d'indifférence. Ta fin avant mon absence. Exil. Je fuis le jour à la sorgue. Exil(s). Droit après le néant.

samedi 4 novembre 2023

Entrelacs (Infinitive - 23)

 Eclair au soir, entrelacs, iode poussière, meurtrissures. Après la chute jamais. Toujours refus à la pénombre. Retourner l'antre à la calamité. Songe avide, instant pâle. Des cris d'hier esclandre d'ondes. Distendre la côte. Savoir le vide. Allonger la seconde à l'année. Culte désordre. Finir nuit élan discorde. 

vendredi 3 novembre 2023

Sortir de la poësie.

 Le polychrome. Ca peut être une solution. Tout ramener à des standards. Les années cinquante. Soixante. Soixante-dix. Le tout dans un emballage cartonné format raisin ou demi-raisin (tu arrives à caser une douzaine de dépouilles sur deux niveaux, tu tartines, une série de croisillons pour éviter les frottements, ça peut voyager sans problème). Mais vous êtes deux dans la pièce et l'autre a une tête à vouloir changer de place sur le canapé, ou même à changer de canapé. Il est prêt à tout pour créer une situation nouvelle. Il y aurait d'autres meubles, il les inclurait dans ses combinaisons. Il essaie de te donner une idée de la chose: ici, ça et ça; derrière, ces deux-là; celui-ci un peu en retrait sur la gauche, ou bien  un assortiment mais alors des plus petits; et le canapé le long du mur. Il s'accompagne d'une série de gestes, il gonfle les joues pour mimer l'effort, la concentration. Toi, au contraire, en ce lieu où tu as vécu de vrais moments de qualité, si tu avais à t'étendre ou à t'asseoir, tu mettrais une alèse. Alors le côté pratique, les masses, les détails chiffrés, ça t'est égal. Pour le haut du corps, vous avez hérité d'un stock de Maillots Respirants™ pratiquement neufs (portés par des sportifs professionnels non sélectionnés ou éliminés dans les poules ou les phases préliminaires). Vous pouvez en changer à tout moment. L'autre en enfile jusqu'à trois ou quatre épaisseurs. Toi, deux. Ainsi le dos est bien protégé, les épaules ressortent, les salières sont mises en valeur par la minceur des bretelles, tandis que le short, en bas, dégage et révèle abondamment les creux poplités. L'autre crée des effets de volume que tu n'obtiens pas, mais ça reste approximatif, mal pensé, agencé par le hasard. Il a l'air de sortir à moitié nu d'une cabine d'essayage. Il se tortille. Il manque de naturel. "Ce n'est pas ça du tout ! Brouillon, trop brouillon !" On voudrait saisir les qualités apparentes et intentionnelles du plan, qu'on ne pourrait pas. Il ne comprend pas que son rôle consiste à définir le tien, et le tien à l'en empêcher. C'est pour ça que vous êtes là. L'histoire de l'emballage et du canapé n'était qu'un leurre. 

Extrait de Câble à âmes multiples, Dominique Quélen, Fissile, pp.44/45