samedi 27 août 2022

Ne fuis pas

Je ne veux plus de ma paix 
De l'horizon où la nuit s'étale émergent 
  avec les étoiles des envies de tuer 
  comme des étoiles noires 

 Le soir s'est perdu dans le porche de la nuit 
  gris et vieillissant 

 Et je suis là vieillissant   tendu et plus tendu 
  quand arrêté par les allées qui veinent la forêt 
  et débouchent devant ma baraque 

 Moi chassé par un sort ivre des chemins fréquentés 
  par mes habitudes et mes amis
 
La nuit est plus nette que mon âme 
Les hommes ne flânent plus dans les forêts paisibles 
  qui ne sont plus paisibles

Extrait de La Nuit du Prisonnier, in Images de l'homme immobile, p.151, Guy Levis Mano, Editions Folle Avoine

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire