Le sol griffé annonçait la reconquête, mais pour autant la victoire s'était fait attendre. Car les pousses demeuraient chétives et rares, comme l'espoir des rebelles. Le temps des forêts était désormais loin. Et plus loin encore le son divin au rossignol. Si l'on excepte la zébrure du couteau.
Et puis un jour il était devenu temps d'apprendre à ne plus aimer.
Ne plus aimer la musicalité du monde
(il n'en était plus capable),
la douceur du monde (il n'en était plus capable)
la beauté du monde (elle n'existait plus)
la confiance (on n'en était plus capables).
Bien sûr, il nous reste les images.
Bien sûr, il nous reste les enregistrements.
Bien sûr, il nous reste les certitudes, malgré tout.
En matière d'humanité le comble est certain, d'autant plus certain que c'est un sentiment de vide qui la fait agir.
Extrait de: Le poëte du futur Sophie Coiffier Lanskine p.39
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