dimanche 31 mars 2019

Trois coups...

8

 Nous buvions comme des trous. Soudain une grosse fille très instruite et végétarienne se mit en branle :
 - Tout ça, c'est très joli, dit-elle en renversant du coude son pernod désalcoolisé (restaient le furfurol et les éthers supérieurs), c'est très joli, je ne doute nullement de vos expériences et les noms des éminents physiciens que vous citez m'inspirent confiance. Mais tout cela pour une mandoline cassée, c'est excessif. D'ailleurs vous avez fait semblant de faire ce dégât avec des paroles et non pas avec des sons musicaux déterminés. Les sons de la voix humaine n'ont pas la précision mathématique de ce que l'on peut tirer du monocorde...
- Pffssch... siffla Totochabo. Son sifflement nous fit comme le chatouillement d'une plume sous les narines. J'éternuai. Quinze paires d'yeux me regardèrent sévèrement. Le temps que je me dise: " c'est ça qu'on appelle des yeux en boules de loto, bien que le loto soit désormais un jeu archaïque comme le bésigue, l'oie, la migraine, le suivez-moi-jeune-homme, le nez de Cléopâtre... ", le temps que je laisse dégouliner mes guirlandes de mots familiers, tout le monde avait eu le temps de boire trois coups pour dissiper le malaise. Pour moi, c'est le gosier sec que je dus souffrir les explications qui suivirent.

in La Grande Beuverie, pp 25/26, L'Imaginaire/Gallimard, René Daumal 

samedi 30 mars 2019

Aven

Absolue solitude une révolution
Au plus près de l'écore encore,
Et par effraction
Ta lèpre est ce plaisir, univers parallèle
Et pourtant un cosmos cet insolent
Dilue en ses ans l'imposture
A l'assaut de traces obscures
Egarées en le temps
Il est ce précipice
Que j'observe à l'élan.

mardi 26 mars 2019

Je traverse...

Vivre
Comme l'aigue vive.

-

Fuir
défaire
le souci de soi.

-

Attendre
ce mouvement
qui naît dans l'absence de mouvement.

-

Le froid.
Souffle
de mort.

-

Entre le tumulte
et le silence
éboulis.

-

Où regarder ?
Tout est vaste
démoli.

-
Violente quête, tumulte, hache
Dureté.

-

Entrecoupées d'éclats
la fourmi
chaque seconde
la nuit.

-

Coulant 
long
vivant
d'or et d'archal
mon cheval
de bataille.

-

Fêlure
sèche
devenue.

-

S'écrouler.

-

Sauvé
par le lilas.

-

Tout peut 
s'arrêter.

-


Marion Collé, Être fil, pp 45/49, Editions Bruno Doucey

dimanche 24 mars 2019

Exil


Ainsi Merdre Bertfomsang &

samedi 23 mars 2019

cavalcades.

Epoque à l'errance cavalcades siècles d'or merdre arrière colère encor abandon à la nuit ruptures de ligaments et d'anévrisme apathies escarcelles déréliction atrabile balafres à l'espérance pulsations en écho balade après l'élan atomes crash ère infinie antédiluvienne le soir après le soir par-delà morsures murmures une évidence lente bien après les fragments d'espace et de musique, un éclair même, flagrance à l'hier comme au lendemain, après les différences deça l'incertitude secondes ainsi après, lasses.

lundi 18 mars 2019

Comme un écho...

Le soleil voudrait saigner sans arrêt
Il coupe mon corps de longues aiguilles
Mais l'aube naîtra d'ici partirai
Un jour n'est pas loin nous reconnaîtrons
Ta voix franchit en liberté mes grilles
Tes cheveux dansent encore tes chansons
Je voudrais tant dire et ne parle pas
Car la nuit est froide où sans fin tu brilles
Chut j'écoute en moi l'écho de tes pas


Albertine Sarrazin, Lettres & Poëmes, p.126, Livre de Poche, 1971

dimanche 17 mars 2019

Aporétique...







Lisa, admirable, entre pudeur & érotisme, invente une oeuvre singulière, à découvrir par-delà les remarquables autoportraits présentés ici... En son regard, les corps redeviennent uniques, lumineux, captivants... Sa bienveillance est cet heur,  en une errance... 

AtNite

Pourquoi préfères-tu la nuit ?
Pour son aberration, infiniment supérieure au jour, et son altération.

jeudi 14 mars 2019

Anévrimse - Flash (ou le petit voyage)

Eclair pâle
Zone nord-nord-est
Encéphale
A la vue lasse
Attendre
Ce fracas
Attendre
La mort ou l'élan
Encore une illusion
Véritable
Eclair pâle
Menace pour menace
De miradors en synapses
Anodines
Comprendre
L'événement
Comprendre
La stase ou l'élan
Encore une vérité
Illusoire


samedi 9 mars 2019

L'après

Depuis l'aube certes décor, méformes, foncière incertitude, prélude à l'égard sens dessus dessous l'atome silence agnosticisme, feldspath encore après l'inélégance antique, qualité d'immanence merdre cohérence toute indivisible, à l'abois même enfin gravée à cette encre indélébile, telle menace instinctuelle... Ainsi avant je suis l'après.

jeudi 7 mars 2019

mercredi 6 mars 2019

Asymptote

Exercice contemporain nappé du signe lendemain après l'errance cavalcade citation au regard incertain étreindre à la nuit blême un instant las delà dérive énergumène instance puis oubli passager parmi l'aune rien n'existe qu'un contretemps fébrile à l'ultime élan... L'après ne cesse de se perdre à son abstraction.