vendredi 20 juillet 2018

Là où le ferme erre à l'écoute des formes.

I

L'icône des investisseurs intoxique l'intimité impersonnelle. Invention mi-instrumentale, mi-idéologique que nous nous infligeons pour toute indemnité, tant nous sommes insensibilisés par son impérialisme sur notre intimité, l'icône des investisseurs inféode tout individu à son impératif: investir pour s'incorporer illico les inépuisables inepties d'industrieux imbéciles. Ici-bas, elle impose infatigablement son influence avec l'illimitation de l'income, irriguant l'implantation d'institutions interbancaires, ou l'icône des investisseurs n'est plus une illusion instrumentale mais l'instance identificatoire.

extrait de Urbi & Orbi / Alphabet tautogrammatique (p.25)

(...)

La nuit atteint le blanc, là où les trottoirs se démoulent du ciment, là où le ferme erre à l'écoute des formes, là où l'habit et l'accroc s'étoffent, quand le régulier et le particulier se déposent et que l'eau s'écoule en remontant. Là la dépouillée dit: "Mon nom commence. Toc, debout dans la viande ! Je suis un sapin, une rose, des yeux d'oiseaux, je suis un lapin, un étang, une vague, je suis six fillettes et ma langue est un vase déformant qui tout comprend. Au centre, la rive où ça boue fort. Des oiseaux picorent un manteau traversé de piques mais il n'y a pas de sang car cette nuit est un rapprochement. Ainsi mon pied de langue s'allonge, les mots lui sortent par les pores, il avance sa main et étire sa chair en un bec lisse; alors il tient l'épine à écrire et sur ma peau entière, au rythme du sang, il commence à danser mon nom."

extrait de Le Baiser de la fillette et de son rêve / Combinatoire (p.138)


in Ici là voir ailleurs (Nous) Isabelle Sbrissa

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