Alors revenait la voix - le silence - la dure alternance des interruptions, leur langage.
Phases rompus. Membres discontinus. Et le vide alentour. Eclats de couleurs, BRUSQUES, dans tout ce noir.
MAIS... Nous mettions en ce mot tous nos espoirs, toute notre force de faire obstacle, et ainsi suspendus, d'arrêter là, un instant, en abîme, temps et espace (et nous, solitaires, muets-parlant, ô notre rire). Et non point tant ici introduire opposition que dissoudre, ouvrir, MAIS, sorte de neutre, qui mollement chavire, mot concentrique.
Et par cercles s'organisent laissant intact le paysage - à la très chère, à la très belle, à la très bonne.
Image très généralement significative: sapins, herbes hautes, zones d'un ciel bleu et très pur (PRUSSE).
A la très chère, à la très belle, à la très bonne.
Comme si, zone ronde et captive, au plus obscur de l'eau - son calme - se levait un tourbillon, des vagues.
Et nous, décomposé par ce mélange, allant, venant, NOUS et fantômes, incapables d'acquérir ce corps nouveau qui pèse cependant, promesse-menace, sur notre corps ancien.
MAIS et fantômes.
Tandis que nous visitons des plaines immenses - enfonçant nos pieds dans des trous brûlants, nous baignant de sable, de pierres, d'épines, (et nos visages marqués, et nous vêtement roux, en loques, révèlent depuis longtemps la faim, la soumission à la faim, sa torture.)
Sans qu'aucune intention précède l'acte, sans même que s'organise la facilité des obstacles, dans cette transparence de l'air nacré - ici ou là, (voyages) - tandis que monte et descend cette poitrine qui respire, soulevant jusqu'à sa bouche un bol où il boit, là, retombe, remonte le geste, clé entre mille autres, et t'entraîne, chute où tu, (nous) nous prenons.
Volupté de la parole. A la très chère, à la belle, à la très bonne.
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