mardi 20 janvier 2015

au bout d'une longue tige

/(La cow-girl)



Quand je ferme les yeux au volant, je vois quelqu'un qui danse à côté de moi, debout, sans soutien-gorge, et c'est aussi comme ça que j'aime danser. Au matin, ma main dans ses règles, la fille ne se souvient pas de moi. J'étais, dans mon état entre deux flux, sans colère, entre le relâchement et l'ouverture, toujours trop à l'écoute de mon propre corps, de sa présence poussée en avant, comme amarrée, lors d'une sorte de repli, à un rivage, pourtant traversée de forêts entières et de telles profondeurs. Quelque part ailleurs ma camionnette où je me tiens bonne compagnie. Vous n'imaginez pas ce qu'on ressent quand personne ne vous croit. J'en parle, à ma manière. Comme une exploratrice solitaire. Il était une fois ma caravane. D'une seule idée je les matais. J'avais pas beaucoup de temps à cause du soleil dans mon camion. De toute façon c'est comme ça, je n'avais jamais été bagarreuse. Impossible d'oublier que je suis en route vers quelque part. Même si je voulais me servir de la fille que j'avais prise loin de chez moi, dans un endroit marécageux, au bord d'une aire côté fourrés jaunâtres, comme de la machine à écrire à la place du mort utilisée du bras droit habillée du latex d'une housse encore molle qui faisait faible bâillon, le fusil dormant et le smiley entre l'ours et les remerciements, pour l'instant je ne ressentais rien encore et me présentais à elle, une fois installée à la place de la machine mentionnée, par une lettre tendue. Quand je la ramassais, elle se voulait plus maligne que les autres et attendait la fin. Alors je lui en ai parlé. Ce sera une toute autre histoire que celle vécue avant.
Prénom prometteur en devenant répété, me murmure à mesure une voix en écho, perdue dans l'intérieur, pendant que les gouttes s'évaporaient. Ce talus regonflera les voiles de mon royaume. Facilement, et comme un vrai produit. Quand elle monte dans le camion le principal est déjà atteint et d'un coup d'oeil étiole le reste. Aujourd'hui elle est chaude, devant l'appareil, mais qui la découvrira et la révélera. Elle ne dit rien et joue à faire un barrage inutile avec son corps en négatif. Les habits arrachés de cette fille qui accepta la défaite en niant qu'elle arriverait flottent comme des candélabres dans mes serres. Il n'y a pas de barrière avec le monde réel si bien que certaines stimulations, auditives par exemple comme les gargouillements, peuvent être intégrées sans problème par l'auto-stoppeuse tout à fait consciente d'être sous hypnose. Toutefois, le vécu de l'intervention se fera sans aucune angoisse, avec une distorsion du temps qui fait qu'elle semblera n'avoir duré que quelques minutes alors qu'elle pourra avoir duré plusieurs heures, au bout d'une longue tige, mais d'un coup. Un truc taillé à la serpe est parfois peu inutile, mais rarement, je précise, et ce texte sur l'hypnose était doublé d'un virus. A présent, j'ai encore quelques problèmes au niveau de l'écran, des lignes noires qui s'affichent comme s'il y avait une fuite. Elle se sent bien, maintenant, et moi aussi, ce que j'aime c'est qu'elle m'obscène. Quand je sens l'essence, elle adore, c'est bon signe, ça lui rappelle son enfance et les outils de travail qui y traînaient. Je dois dire que je me suis beaucoup amusée avec elle, jusqu'à lui donner la chair de poule. Des difficultés de la route dans son lyrisme elle ignore tout.
Elle s'assied et nous commençons notre leçon, n'est-ce pas ? Tout cela devient une habitude, seulement on ne fait pas tous les jours la même chose. Aujourd'hui c'est quartier libre, mais cette fois c'est la bonne. Après avoir choisi une poche de sécurité, je lui ai donné une fessée pendant qu'elle riait nerveusement et son cul est vraiment devenu zébré et fascinant. Je l'ai retournée sur la descente, j'ai recouvert sa bouche de ruban adhésif, lui ai bandé les yeux avec son tee-shirt et lié ses poignets par derrière avec une chaussette. Plus les perles attrapées sont maintenues plus je me divertis à tous vents. Le sentiment qu'elle éprouve est joli, tourné vers le large, mais j'aime craché dans son visage. terrifiée, elle a découvert sa propre détermination et a essayé de se barrer en se traînant nue sur sa gueule. Qui retrouvera son corps n'est pas important, pourvu qu'on la retrouve tant qu'elle est encore une chaude pelote; qui saura sinon ce qu'elle contenait.



in SinonBéatrice Cussol, Lauréli/Léo Scheer (pp.57/60)



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