L'homme est cette nuit, ce Néant vide, qui contient tout dans sa simplicité indivise: une richesse d'un nombre infini de représentations, d'images, dont aucune ne lui vient précisément à l'esprit, ou (encore) qui ne sont pas (là) en tant que réellement présentes. C'est la nuit, l'intériorité - ou - l'intimité de la Nature, qui existe ici: - (le) Moi-personnel pur. Dans les représentations fantasmagoriques, il fait nuit tout autour: ici surgit alors brusquement une tête ensanglantée; là, une autre apparition blanche; et elles disparaissent tout aussi brusquement. C'est cette nuit qu'on aperçoit si l'on regarde un homme dans les yeux: on plonge alors ses regards en une nuit qui devient terrible; c'est la nuit du monde qui se présente alors à nous.
Je regarde la nuit qui fait de ma fenêtre une pupille énorme et terrible, et je jette le livre dans ce trou.
Maintenant, je suis seul.
Maintenant.
in le 19 octobre 1977, p.21, L'Imaginaire/Gallimard
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