La pièce « Bruit de fond », combinatoire de 21 photographies en
noir et blanc, est une sorte de méditation visuelle éclatée, discontinue, qui,
de l’intime au collectif, de l’histoire au constat, voire à la prédiction, du
texte à l’image et de l’image au texte, en appelle à l’histoire du siècle et
plus largement à l’idée de génération – la succession des âges et l’héritage du
savoir, mais aussi les stades multiples de la genèse des images dont la série
serait le feuilleté.
Photographies de famille, photocopie, frappe
dactylographiée, police courrier, retouche au crayon, reproduction, tels sont
les moments, strates ou dépôts, que l’image photographique, fragile palimpseste
de la mémoire, amalgame, immobilise en une même surface. Les fragments ou
éclats de texte – refrain patriotique, articles de presse, dates, listes, mots
– imprègnent, impriment, tatouent parfois ces représentations des êtres chers,
soit trame de fond soit marques indélébiles, reliquats de sens sur les lambeaux
d’espace-temps que sont les photographies
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