samedi 29 mai 2010

B M ?

suis-je B M ? l'homme las qui vieillit comme son ventre / et semble s'évanouir navré / seulet flanqué de vertiges vains / et d'indécentes promesses / braques / à l'errance, auguré et étendu / je le vois qui hésite, l'âne bâté / ne cesse de cesser / s'enferme en indolence, avec stupéfaction / plus il marche plus il s'enfonce, plus il s'enfonce plus il rit, plus il rit plus il s'étouffe, plus il s'étouffe plus il s'étonne / ah non, pas maintenant / dans la pénombre des pas / être soi-même est un sacré soulagement - de connard fini, se plaît-il à ajouter / il s'agit d'arpenter avec grâce un champ que l'on espère ferme, donc / et d'y régler quelques notes mortifères / aléatoires déroutes / aubes souveraines / j'y suis pour rien / t'y es toujours pourtant / et le paradoxe est ce luxe qui brille moins que le diamant / et qui se laisse ensevelir, incertain / on n'y voit rien que du vent, celui qui fouette l'oeil avec détachement et adresse sincère / son sifflement est une invocation / aventureuse et merde !

dimanche 23 mai 2010

lazzi

s'égarer au matin est la forme d'hommage toujours renouvelée aux nuits électriques en cheminement las ivresses souveraines attendre rien est attendre quand même et cette main qui fend l'air à la verticale laisse sur son passage quelque atome grisé un fourvoiement certain et des rafales sombres l'obscur objet du désordre incarné par l'oubli délétère et douteux se manifeste ainsi aux limites du jour l'arène furieuse s'éparpille en lenteur et cet ultime pas à l'empreinte indistincte fait ou défait peut-être...

la peur fait vivre.(Sc.)

éclair #2

l'audace crapuleuse est imprudence, sublime & enivrante...

samedi 22 mai 2010

vertige(s)

trouble hier tumulte aujourd'hui
s'en réjouir encor un quart d'heure
cloaque
un cil
l'éclipse lasse est un soupir
insignifiant
l'iode atmosphère ronge
des phalanges abandonnées
tous les risques, ça veut dire ça!
enfouie la chimère
elle résonne presque
à l'anus calami
et pour un temps encor un simulacre omis
vagabonde
un cri
se fait chair
par-delà ton monde
submergé d'arias
mélodies en sous-sol
ça fait quoi
ça fait QUOI?

dimanche 16 mai 2010

l'insoumis

il a toujours été , le Céline de gôche...



A travers les rues désertes comme après une peste, entre les maisons sans lumière, Cripure se hâtait, s'appuyant lourdement sur sa canne. Fatigue. Il longeait les murs, afin d'être moins visible, car enfin, il eût été facile à des escarpes de l'assaillir, de le terrasser pour le dépouiller ensuite et peut-être même - quoi d'impossible? - pour l'assassiner. Des pas. Il tressaillit. Quelqu'un marchait au milieu de la chaussée. Qui? Un homme? Oui, quelque chose qui ressemblait à un homme. Un grinche? L'homme passa tout près de Cripure, la casquette baissée sur l'oeil. C'était Glâtre, qui lui aussi se hâtait, serrait dans sa main, au fond de sa poche,l'argent tout prêt, la somme exacte qu'il avait l'habitude de donner, y compris le pourboire, à la sous-maîtresse.
Il passa et Cripure poussa un soupir de soulagement. Tout de même, c'était une alerte. N'était-il pas plus que tout autre une proie désignée aux rôdeurs? Et la suprême ressource de la fuite à toutes jambes ne lui était-elle pas aussi refusée?

in le sang noir

essentiel : d'une guerre l'autre (quarto/gallimard)

à l'insigne #2

au petit matin, une convulsion interdite mystifia l'assistance, hagarde et lézardée...

samedi 15 mai 2010

à l'insigne #1

vague à l'infini
nuit mauvaise
heureuse agonie
en pensées incertaines
assez
l'errance est un entrelacs
à l'écume fragile
la stupeur affliction
servile et hiératique
une aria confuse
au ciel et sur le sol
calcinée soudain...

samedi 8 mai 2010

éclair #1

convulsion sacrilège en cet oeil électrique shunt sempiternel & charge fulminante neuro-crash en instance vous connaissez son nom et croyez être là mais ailleurs encore se dissolvent d'anciennes souvenances en soupirs diaprés insolents confus et venimeux.

frénésie(s)






leur quête est une errance... un blasphème leur enivrement...

du fait de l'épiderme qui partout me recouvre, je suis aussi sensible des coudes.

le français est une seconde nature

chacun sait que le coq en allemand fait kikeriki.


in formage







il n'y a plus ni gauche ni droite. il n'y a plus démocratie parlementaire ou démocratie non parlementaire, ou monarchie constitutionnelle, ou monarchie parlementaire, ou despotisme éclairé, ou dictateur éclairé, ou dictateur, ou démocratie socialiste, ou dictature communiste, ou dictature communiste parlementaire, ou monarchie socialiste éclairée, ou fédéralisme constitutionnel démocratique.
le monde est divisé entre éradicateurs et dialoguistes.


faux barrage 15 in grand ensemble







l'ombre du pied est la seule à se confondre en partie avec son origine.

(...)

la rose future ne naît pas rose, sans avoir été pensée, dessinée, avant sa naissance, puis le rosier greffé, cultivé, déplacé, greffé encore.

il n'y a donc pas de si grande différence entre une chaussure et une rose.

(...)

en tant que chose, la chaussure nous concerne de la même manière que la rose.

l'une ne nous dit pas plus que l'autre.

(...)

je n'ai pas à regarder la chaussure, comme si elle était une rose.


in chaussure


horizon 8

penser ne plus penser. trembler. redouter un anéantissement certain. j'aime la chair quand elle frissonne - faiblesse éruptive & congruente. j'envisage les crevures du petit matin avec désenchantée malice - surtout au milieu d'une nuit. quantité nulle d'innocence vaine. perdre ses langues mortes qu'en pense-t-on? abhorrer le soleil lourd est-ce si désolant? oui selon ceux du jour. je contemple ce spasme. fugace l'onde l'atmosphère précaire. je décampe. s'enfoncer encore dans l'ombre. en rire. admettre que ce n'est pas perdu pour tout le monde. en rire. sentir la catastrophe. toucher sa hanche. les rafales sifflent. j'entends. mais n'attends rien. je m'écroule peut-être, ou même pas. parler aux murs, ou foncer dans. trembler. anticiper à peine. pour que dalle. mal se tenir. en rire. j'apprécie les caresses lasses. et l'estimable ennui. je saisis son mouvement, lui restitue sans cesse. chanceler. méditer. masturber. se regarder blêmir. et quand point l'horizon, l'éclipse...

samedi 1 mai 2010

incidence

la branche est frêle et lorsqu'elle ploie c'est un sourire à peine perceptible qui ravit la nuit pâle et la lutte intestine dévolue au hasard se distille en des veines caves et spécieuses être las à l'entraille la condamnation sobre et discrétionnaire ce craquement imbu échappe aux sphères enivrantes et farouches l'oeil cillé et exsangue en un dessillement s'évanouit soudain.

gustav janouch dixit

- êtes-vous à ce point seul ?, lui demandai-je.
Kafka fit "oui" de la tête.
- comme Kaspar Hauser ?
Kafka eut un rire et répondit : " bien pire que cela. je suis seul... comme Franz Kafka. "
in conversations avec kafka