Réfractaire(s)


Clandestine en esquisse 
Aspire à troubler
A l'ailleurs excipit 
Marasme en ces temps 
Réfractaire(s) 
Les parallèles ne se rencontrent 
Qu'à la nuit vagabonde 
Et dans les souvenirs las 
De quelque hère 
Indocile

Une aventure

 Semonce amène en-deçà... Errance en pensée. Une aventure. Spasmes à l'ignorance. Intrications quantiques par-delà... Balade mortifère. Du silence limite, illusoire. L'inertie fascine, une distance. Sombrer voir. Violence lasse. Séduction, une chute. Apocope à l'envi. Eternité moins une seconde. 

samedi 27 mai 2023

Obstination d'une vie

(...) 
ne peut être qu'un homme 
et voici la chose terrible la chose vraie 
hors de lui rien ne change 
il revoit le vieux pays porteur d'air sombre 
et le besoin d'avant l'histoire le reprend 
le besoin des signes mais la terre est nue 
sa gratuité crève les yeux 
il ne traîne à la surface 
que les squelettes d'une affaire basse 
et violente 
(...) 

 in La Chute des temps, Chant un, Bernard Noël, p.29, Poësie/Gallimard

vendredi 26 mai 2023

Manifeste

 D'hier mourir épisodes d'ombres par-delà l'énigme circonflexe sombre à l'abord scansion scalaire au débotté gouttelettes monde à l'envolée flammes incertaines agonie des fumées en ce lieu calamité du geste corps indécis stridence phénomène à la confusion manifeste parmi décors balade même à l'horizon calvaire & afflictions.

mercredi 24 mai 2023

Une liqueur

 Mes rêves sont avant tout une liqueur, une sorte d'eau de nausée où je plonge et qui roule de sanglants micas. Ni dans la vie de mes rêves, ni dans la vie de ma vie je n'atteins à la hauteur de certaines images, je ne m'installe dans ma continuité. Tous mes rêves sont sans issue, sans château fort, sans plan de ville. Un vrai remugle de membres coupés. 
 Je suis, d'ailleurs, trop renseigné sur ma pensée pour que rien de ce qui s'y passe m'intéresse: je ne demande qu'une chose, c'est qu'on m'enferme définitivement dans ma pensée. 
 Et quant à l'apparence physique de mes rêves, je vous l'ai dit: une liqueur.

Le Mauvais rêveur, Antonin Artaud, in L'ombilic des Limbes, Poësie/Gallimard, p.183 

lundi 22 mai 2023

Liberté - un aphorisme

 Etre libre, c'est avoir conscience de ses propres chaînes. 

samedi 20 mai 2023

Abracadabrant

 Perdure la seconde amère à l'ignorance d'autres stances interdites encore semonces étrangères après l'ailleurs est là immanence énergumène artifice désert d'antres singuliers même à la nuit délicate limites machinales pour un temps illusoire.

mercredi 17 mai 2023

Vent & nuit

L'herbe est noire ce soir dans le vent mort 
L'inconnu vent qui porte l'eau d'un feu 
Et tient le sol avec deux étincelles en cendre 

Tu ignores le vent car il porte il anime 
Le double sein gravé de ta venue 
Et ton double regard méconnaît le profond 
Et le sel fertile de tes mains dans la grâce 

Mais tu connais le péché brûlant de tes mains libres 
Et désertes 
Et nues dans le soir de ta rosée 
Moi je t'appelle 
Et tu n'as pas de nom qui sonne 
Parmi les fleurs, parce que ton nom 
Est l'improbable vent 

Parce qu'il couvre le monde 
D'insoutenables nuits.

extrait de Poëmes isolés ((1989/1993) in Oeuvres Poëtiques (p.179), Voix d'encre, Béatrice Douvre

lundi 15 mai 2023

Arcane

 Battements d'errance, flux sanguin ciel, hurle amplitude diversion, dessein d'ignorance, à l'aurore  entendement, désirs d'effondrement, jouir indifférence, douceur d'élan aux lueurs de l'aube. Encore quelque instant, inonde événement. 

lundi 8 mai 2023

Panorama

  L'avenir t'invente ses paysages gris et ses messages pleins de fadeur, l'avenir te promet tout, à toi qui n'as plus d'espoir: son cri terrien ne permet plus de ciel ailleurs qu'ici, oui la terre est ton ciel, les hommes sont tes dieux. Viennent des tornades, et vient le temps des sécheresses: le rythme des saisons à son tour te consume, t'enlève aux jours figés d'un seul instant. Tu désires la vie que tu pares d'étincelles: il n'est plus de rêveur, passent au loin les rêves de prisonnier qui ne savent plus rêver. 
  Le rêve est ta prison aussi, si tu ne démêles rêve et réalité, si tu ne fais pas la part du réel et celle de l'imaginaire. Il est en toi des mondes qui dépassent ta vie, que tu appelles veux-tu le croire en vain, Mais que beaucoup avec toi désirent. C'est sur cette terre, à ta place d'homme que tu les construiras, à ta mesure et selon tes forces: tu ne joue qu'un si petit rôle dans le grand Mécanisme que tu aurais tendance à déjà baisser les bras. Tu as tort. Si tu n'y apportes ta part de labeur, rien de tes rêves n'aura lieu, la venue de ton peuple sera reculée, compromise peut-être. 
  L'époque que nous traversons est celle de la confusion. On y a l'impression que rien n'ébranlera les pouvoirs qui la mènent: là encore, l'esprit fait fausse route. Chacun ici a le devoir que sa pensée, jointe aux autres, modifie le courant incertain par quoi les pensées sont réduites au désir primitif, à l'utopie, et au jeu onirique. Chacun a le devoir d'y introduire sa part objective, et changeront alors les mentalités.

Extrait de L'intérieur, l'extérieur, Yves Di Manno, p.34, Atelier de l'Agneau 

dimanche 7 mai 2023

Calamité

 Toi l'errante aux paysages artificieux, si loin de la ville, après l'ennui. Tes rêves sont furieux et tes cauchemars languides. Morts à l'interstice, mondes désoeuvrés, tempête au soir. Trouble à l'élan diffus cette tourmente. Confusion is next. L'impalpable, en pensées, ainsi prolégomènes. Terres arides à la limite. Quelque énergumène à la fin de la nuit. Augure corps confins. Amertume telle. Et tu fuis ce monde-là, qui t'a déjà confondue. 

mardi 2 mai 2023

Souffrance - un aphorisme

 Irradie douleur, tu n'as que cela.