jeudi 31 mai 2018
Voir...
Prunelle d'oeil malade. Voir est cette tribulation. Arrêter d'oublier, rance l'élégance, nocturne. Nerf optique scansion, errance basse déraison, leurre élément. Défaillance diffère lente conception. Fièvre ainsi. Perte d'abîme, pénombre(s). Sublimations frontières. Chaos même, par-delà métrique. Savoir contrition après nuits saillantes. Merdre regard(s) parole(s) à l'extinction, soulèvement inhérent à ces soirées passées. Fragments quelques et quelques nuits. Ignorances secondes encor' obscures...
mercredi 30 mai 2018
dimanche 27 mai 2018
Noir néant...
Je l'ai vu. Je te vois. Je ne dirai pas quoi. Je ne le dis pas à toi. Quoi. Toi ? Moi.
Je ne vois que le miroir. La nuit. Dans le noir.
Le miroir miroite le noir. Le noir rien de rien. Je ne le dirai pas. Je ne le dis pas. Tu ne le vois pas.
C'est dans le noir noirâtre de la nuit nuisible le rien de rien dans le miroir vide que je tombe dans le rien vide. Je l'ai vu. Tu ne le vois pas. Ne regarde pas tu ne le verras pas. Je ne peux pas le dire. Je ne le dis pas. Je ne le dis pas à toi. Je suis tombé dans le rien noir du miroir dans la nuit noire vide. Je tombe dans le vide. J'ai disparu dans le vide noir. Ne m'appelle pas. Je ne peux pas le dire. Je ne le dis pas à toi. Je le vois et je le vois. Il est invisible. Je ne le sens pas. Je ne le touche pas. Le noir noirâtre.
Le Néant du vide de la nuit noire ne se sent pas. Non, je ne le dirai pas. Je ne peux pas le dire. Il est là. Là il est. Tout noir dans le miroir vide. Le vide se miroite devant le miroir tout noir dans la nuit noire.
Ne m'appelle pas. Je ne suis pas là. Tu n'es pas là. Rien n'est là. Seulement le vide. Le noir. Le noir à l'infini. Qui se multiplie et se multiplie que tu ne verras pas.
Que tu ne vois pas.
Tu ne le vois pas. Le Néant noir
que je vois. Pas toi. Non. Noir.
Le Rien/noir/néant in Une anthologie poëtique, p.156, Raoul Hausmann, Al Dante/Transbondeurs
Je ne vois que le miroir. La nuit. Dans le noir.
Le miroir miroite le noir. Le noir rien de rien. Je ne le dirai pas. Je ne le dis pas. Tu ne le vois pas.
C'est dans le noir noirâtre de la nuit nuisible le rien de rien dans le miroir vide que je tombe dans le rien vide. Je l'ai vu. Tu ne le vois pas. Ne regarde pas tu ne le verras pas. Je ne peux pas le dire. Je ne le dis pas. Je ne le dis pas à toi. Je suis tombé dans le rien noir du miroir dans la nuit noire vide. Je tombe dans le vide. J'ai disparu dans le vide noir. Ne m'appelle pas. Je ne peux pas le dire. Je ne le dis pas à toi. Je le vois et je le vois. Il est invisible. Je ne le sens pas. Je ne le touche pas. Le noir noirâtre.
Le Néant du vide de la nuit noire ne se sent pas. Non, je ne le dirai pas. Je ne peux pas le dire. Il est là. Là il est. Tout noir dans le miroir vide. Le vide se miroite devant le miroir tout noir dans la nuit noire.
Ne m'appelle pas. Je ne suis pas là. Tu n'es pas là. Rien n'est là. Seulement le vide. Le noir. Le noir à l'infini. Qui se multiplie et se multiplie que tu ne verras pas.
Que tu ne vois pas.
Tu ne le vois pas. Le Néant noir
que je vois. Pas toi. Non. Noir.
Le Rien/noir/néant in Une anthologie poëtique, p.156, Raoul Hausmann, Al Dante/Transbondeurs
Bien Après Demain
Intégrale scansion à cette errance d'être.
Quelque effort ailleurs.
Amertume est essence, encore.
L'ombre est là.
Nuit devenir.
Charnelle oraison proche et si lointaine.
Composition d'altération,
Succède sublime
Soir sans souvenir.
Ferment cataleptique
Jadis impéritie,
A forme anecdotique
Fond encor plus oubli
En une irrévérence
Amère & innocente.
Ordre en balade ivre
Ignorer l'ignorance
Quand nocturne agile
Cet élan résistible
Après arcane(s) perspective(s).
Quelque effort ailleurs.
Amertume est essence, encore.
L'ombre est là.
Nuit devenir.
Charnelle oraison proche et si lointaine.
Composition d'altération,
Succède sublime
Soir sans souvenir.
Ferment cataleptique
Jadis impéritie,
A forme anecdotique
Fond encor plus oubli
En une irrévérence
Amère & innocente.
Ordre en balade ivre
Ignorer l'ignorance
Quand nocturne agile
Cet élan résistible
Après arcane(s) perspective(s).
mercredi 23 mai 2018
lundi 21 mai 2018
Nocturne...
Ne pas croire, ne pas croire, penser peut-être, fantasmer voire... Errements labyrinthe sombre scélérat... Once au dehors, poids en deçà. A la ligne écarlate. Encor seconde encore... Eternité d'instant.
Sanctuaire(s)
(...)
L'hystérie des personnages beckettiens est intimement liée au lieu et à un imaginaire de l'espace. cette topologie hystérique fait l'objet de nombreuses notations dans les textes, ainsi que la disposition du ou des corps à l'intérieur de ce "site" matriciel. Dès Eleutheria Beckett s'intéresse explicitement davantage au dispositif, qu'il nomme "site", qu'à l'action, reléguée au deuxième plan: " Cette pièce comporte, aux deux premiers actes, une mise en scène juxtaposée de deux endroits distincts et, partant, deux actions simultanées, action principale et action marginale [...] à vrai dire, moins une action qu'un site, souvent vide ", peut-on lire au tout début des actions scéniques qui ouvrent le texte. Pas surprenant donc, si Monsieur Endon, le malade mental à qui Watt dispute sa fameuse partie d'échec, renvoie, du fait de l'étymologie grecque de son patronyme, à un "en-dedans".
Ces "en-dedans" sont comparables à "l'intérieur" d'un "crâne". Ce sont des "caveaux", métaphore privilégiée de la tête depuis le "Spleen" de Baudelaire. L'espace qu'habite le narrateur de Malone meurt n'est rien de plus qu'un "réduit" où "il y a une sorte de nuit et de jour". Il "vrombit" à intevalles réguliers, tandis que "le plafond s'approche, s'éloigne, en cadence, comme lorsqu'il était foetus". L'innommable, qui a passé toute son existence sur une "île" se trouve engoncé dans une jarre, à la fois prison et protection, comme plus tard les trois acteurs de Comédie. Il ne connaît qu'elle. Les formes circulaires dominent dans son imaginaire. Sa maison donne "de plain-pied sur l'arène" où il "parachève ses girations". Quand il dort, c'est bien sûr dans un "petit lit à baldaquin", un "berceau". Il est "tantôt dans une tête, tantôt dans un ventre". Comme dans nos rêves, les espaces, poreux, se métamorphosent par contiguïté. Une chambre devient une jarre qui devient une tête qui devient un ventre. Ces contenants (chambre, bagages, véhicules, villes) fonctionnent comme des symboles de l'utérus que Beckett avait repéré chez Otto Rank. L'écrivain sature les premières pages de Molloy et de Malone meurt de ces symboles, à tel point qu'il est difficile de décider si la voix narrative, à l'instar de celle entendue par Watt, est tout à fait "sérieuse" ou pas: "Je vis dans la chambre de ma mère. C'est moi qui y vis maintenant. Je ne sais pas comment j'y suis arrivé. Dans une ambulance, peut-être, un véhicule quelconque certainement." Plus tard, dans les textes abstraits et minimalistes des années soixante, ces espaces, cartographiés avec précision, vont se géométriser, pour devenir des arènes, des rotondes ou des cylindres, à l'image du "cylindre surbaissé" du Dépeupleur avec ses "niches" et ses "alvéoles". Ainsi, s'explique également la fascination de Beckett pour les cagibis, les pièces fermées, et autres "petit(s) sanctuaire(s)" dans lequel il place ses personnages dans ses pièces télévisées, le poste de télévision n'étant qu'un prolongement idéal de ces contenants divers.
(...)
in Samuel Beckett et la passion maternelle ou l'hystérie à l'oeuvre, pp.79/80, Pascale Sardin, Presses universitaires de Bordeaux
NB: Jadis, Sardin fut ma prof de Littérature anglophone à Bordeaux III. Elle était une jeune enseignante, et moi, un étudiant déjà - presque - trop vieux. Je la trouvais admirable -j'avais un béguin, sûr- mais à la découverte, quelques années plus tard, de ce court et roboratif essai sur Beckett - que, hasard, j'étudiais en Littérature francophone à la même époque - je compris que ce béguin avait tout à voir avec le talent: elle était une remarquable autrice...
L'hystérie des personnages beckettiens est intimement liée au lieu et à un imaginaire de l'espace. cette topologie hystérique fait l'objet de nombreuses notations dans les textes, ainsi que la disposition du ou des corps à l'intérieur de ce "site" matriciel. Dès Eleutheria Beckett s'intéresse explicitement davantage au dispositif, qu'il nomme "site", qu'à l'action, reléguée au deuxième plan: " Cette pièce comporte, aux deux premiers actes, une mise en scène juxtaposée de deux endroits distincts et, partant, deux actions simultanées, action principale et action marginale [...] à vrai dire, moins une action qu'un site, souvent vide ", peut-on lire au tout début des actions scéniques qui ouvrent le texte. Pas surprenant donc, si Monsieur Endon, le malade mental à qui Watt dispute sa fameuse partie d'échec, renvoie, du fait de l'étymologie grecque de son patronyme, à un "en-dedans".
Ces "en-dedans" sont comparables à "l'intérieur" d'un "crâne". Ce sont des "caveaux", métaphore privilégiée de la tête depuis le "Spleen" de Baudelaire. L'espace qu'habite le narrateur de Malone meurt n'est rien de plus qu'un "réduit" où "il y a une sorte de nuit et de jour". Il "vrombit" à intevalles réguliers, tandis que "le plafond s'approche, s'éloigne, en cadence, comme lorsqu'il était foetus". L'innommable, qui a passé toute son existence sur une "île" se trouve engoncé dans une jarre, à la fois prison et protection, comme plus tard les trois acteurs de Comédie. Il ne connaît qu'elle. Les formes circulaires dominent dans son imaginaire. Sa maison donne "de plain-pied sur l'arène" où il "parachève ses girations". Quand il dort, c'est bien sûr dans un "petit lit à baldaquin", un "berceau". Il est "tantôt dans une tête, tantôt dans un ventre". Comme dans nos rêves, les espaces, poreux, se métamorphosent par contiguïté. Une chambre devient une jarre qui devient une tête qui devient un ventre. Ces contenants (chambre, bagages, véhicules, villes) fonctionnent comme des symboles de l'utérus que Beckett avait repéré chez Otto Rank. L'écrivain sature les premières pages de Molloy et de Malone meurt de ces symboles, à tel point qu'il est difficile de décider si la voix narrative, à l'instar de celle entendue par Watt, est tout à fait "sérieuse" ou pas: "Je vis dans la chambre de ma mère. C'est moi qui y vis maintenant. Je ne sais pas comment j'y suis arrivé. Dans une ambulance, peut-être, un véhicule quelconque certainement." Plus tard, dans les textes abstraits et minimalistes des années soixante, ces espaces, cartographiés avec précision, vont se géométriser, pour devenir des arènes, des rotondes ou des cylindres, à l'image du "cylindre surbaissé" du Dépeupleur avec ses "niches" et ses "alvéoles". Ainsi, s'explique également la fascination de Beckett pour les cagibis, les pièces fermées, et autres "petit(s) sanctuaire(s)" dans lequel il place ses personnages dans ses pièces télévisées, le poste de télévision n'étant qu'un prolongement idéal de ces contenants divers.
(...)
in Samuel Beckett et la passion maternelle ou l'hystérie à l'oeuvre, pp.79/80, Pascale Sardin, Presses universitaires de Bordeaux
NB: Jadis, Sardin fut ma prof de Littérature anglophone à Bordeaux III. Elle était une jeune enseignante, et moi, un étudiant déjà - presque - trop vieux. Je la trouvais admirable -j'avais un béguin, sûr- mais à la découverte, quelques années plus tard, de ce court et roboratif essai sur Beckett - que, hasard, j'étudiais en Littérature francophone à la même époque - je compris que ce béguin avait tout à voir avec le talent: elle était une remarquable autrice...
samedi 12 mai 2018
vendredi 11 mai 2018
jeudi 10 mai 2018
Un feu
Un feu. Un incendie, des granges incendiées. Du bétail, du bétail abattu, du bétail, des bêtes incendiées. La région n'est pas sécurisée, une montée de l'insécurité, le soir, on n'ose pas sortir dehors, d'accord on sortait pas mais quand même ces jeunes dehors quatorze quinze ans, des armes dehors l'incendie. J'ai peur. Ils disent, ils ont dit, j'ai vu l'affiche un jeune quatorze quinze ans vingt morts les bêtes le bétail incendié. Tunstall, Chisum, les proprios, la guerre, ça flingue, des bandes, le soir, dehors, des jeunes, le bétail, des règlements de compte, des tueries, des assassins ça se défend, il faut se défendre créer des milices, définir des règles, des zones, des types pour que, rétablir, mater ces p'tits cons. Rétablir la sécurité. Les zones de non-droit. La tolérance zéro. La délinquance juvénile contre laquelle. Des brigades d'intervention contre. Créer des unités spéciales. Intervenir sur le terrain se placer là contre. Des renforts et des moyens supplémentaires. Nommer quelqu'un de fort qui a fait ses preuves, nommer un mec qui a pas peur, un héros de la guerre, qui en a vu d'autres, qui a des valeurs, la bible et tout ça, qui réglera ça, qui les pendra ces p'tits cons un gars sérieux contre, un gars pour se débarrasser des jeunes, un braquage, des bêtes, un assassinat, jeune, l'assassin, quatorze quinze ans, la faute des parents, une bonne taloche un coup de pied au cul, mettre tout ça au bout d'une corde, faute à l'ennui, créer des murs, des murs des murs de prison d'escalade à écrire sur les murs de prison d'expression libre, ça fume, ça boit, je te mettrais ça au bout d'une corde, ce Wallace, il va le mettre au bout d'une corde, ces jeunes le Wallace y va t'mettre ça au bout d'une corde le Billy y va pendouiller au bout d'une corde ça le Wallace, il va te calmer tout ça, il en a vu d'autres, ça, c'est un bon gouverneur, il a des valeurs, la bible tout ça, il va calmer tout ça à coup de bout de corde. Le Billy, ça lui fait pas peur à Wallace. On l'a nommé gouverneur pour ça, il a intérêt d'agir contre l'insécurité contre les quatorze quinze ans , pas de respect, ils crachent par terre, ça fume, ça boit, des zones de non-droit, ils le disent, ils l'ont dit, qu'il y a insécurité, que c'est les jeunes, qu'il va nous mettre tout ça au bout d'une corde, ces jeunes, le Wallace.
extrait de Pas Billy The Kid, Julien d'Abrigeon, AlDante/Niok, p.58
samedi 5 mai 2018
Aléa...
En cette danse, stalactites, écueil blême, après l'ire ou... antimatière merdre, une errance à mon dégoût... Savoir la fin un début... Apocalypse hier... Inélégance crasse. Artifice fragile à la frontière hostile. Fleuve cassure à la nausée. Et ce réel, un aléa...