samedi 30 mai 2015
Voire
Savoir rien
Chaos blême
Dormir pas
Rappelle non oui cet écart.
Ignore errance
Hier nuit
Cela même
Par-delà photon saisir
Cette scène incertaine
Filaments d'une vie
Attends-moi ne m'attends pas
Rien n'existe ou
Entendre voire...
Merdre
Toujours l'histoire
La même camarade
Chaos blême
Dormir pas
Rappelle non oui cet écart.
Ignore errance
Hier nuit
Cela même
Par-delà photon saisir
Cette scène incertaine
Filaments d'une vie
Attends-moi ne m'attends pas
Rien n'existe ou
Entendre voire...
Merdre
Toujours l'histoire
La même camarade
vendredi 29 mai 2015
Enclave...
non merdre espoir ce qui blesse est-ce contact errance même coma l'hébétude hier comme ailleurs dérèglement suspect ou ainsi tel austral ciel cadavre par-delà mensongère l'esbroufe icone merdre esbroufe par-delà simulacre même savoir rien est savoir encor même errance et ronces lasses est-elle à peine large ton illusion mon enclave merdre ailleurs essence lasse je m'égare bien après ta trace obscure élégance au miroir ou... indistinction maligne nomade après le précipice... savoir ou... pour rien... cette merde... te voir à nul autre pareil... où ? Finir de finir... Merdre même. Voir merdre lasse, cortège d'ombres, inénarrable... Ne sais presque indistincte...
Je suis la rêverie...
Holly Beach. Et toujours personne. L'hélico a brûlé toute la nuit sur le front de mer.
Je m'appelle - minia zavout - Jaume Roiq Stevens.
C'est mon nom depuis trente-six ans qualque chose comme ça. Je sais très bien ce qui s'est passé. J'ai eu des conversations en vol à un moment critique, c'était hier. J'ai également eu une conversation avec un homme mort à Tampa, c'était avant-hier. Il s'appelait - ievo zvali - Rudy John Chupco. Je l'ai ressuscité pour mes besoins personnels (besoin de compagnie) à partir de sa carte d'identité.
Plus tard, je me suis retrouvé dans un hélico dégringolant avec moi-même en garçon de dix ans, je me suis reconnu, et j'ai parlé à une FAILLE DE SOI. C'était hier.
Normalement, tout ça n'est pas très sain, j'en suis bien conscient. C'est-à-dire que normalement, tout ça ne serait pas très sain. Si les circonstances étaient normales je serai moi le premier à trouver ça louche. Mais là, au point où j'en suis, avec la Floride fondue sur les deux côtes, toujours personne à Holly Beach et personne depuis Tampa, je crois sincèrement que je peux avoir des petites conversations sans m'alarmer.
On dirait juste que j'ai explosé avec le Silkorsky. C'est pas grave.
Que ma peur s'appelle Lawson, c'était inévitable. Lincoln de son prénom, j'ai été soufflé. Mais c'est pas grave.
J'ai besoin de compagnie.
Il est sain pour moi d'avoir des échanges.
Je vais simplement prendre un peu de distance, je vais écrire tout ce que fait Jaume Roiq Stevens, je vais l'écrire. Il a fait ci, il a fait ça. Comme si je me voyais de loin. Il s'est trempé les mains dans l'eau putride pour nettoyer la suie d'une nuit passée à regarder le golfe du Mexique à travers la nappe de fumée noire d'un Sikorsky en flammes. Il apensé ceci, cela, sa barbe a repoussé, il n'est guère soigneux, il a des conversations avec untel, untel et untel. Si c'est Lawson, je le noterai. Scrupuleusement. Tout ce que je peux. Quel que soit leur nom. Comme ça, si un doute me prend au sujet de ma santé mentale, je n'ai qu'à ouvrir mon journal et là je vois tout de suite s'il est sain d'esprit le Jaume chose là. On voit tout de suite ce genre de truc quand on a un peu de distance.Ma survie dépend de ma capacité de réaction et de la souplesse de ma cohérence interne. Si ma cohérence interne doit passer par des failes externes, elle y passera. Je veux dire, si elle ne peut pas s'en passer, ça lui passera. Mieux vaut s'externiser que s'interner quand ça se présente.
Je suis en train de faire face, je le sens, à une situation exceptionnelle. J'ai été entraîné à m'adapter à des situations extrêmes, vite. J'ai été entraîné à répondre à des questions, à réparer toutes sortes de fuites, à réagir avec sang-froid, à réfléchir, vite. Je connais par coeur les bonnes solutions à une foule de problèmes connus, j'ai tout appris, rien perdu de ce côté-là mais je me souviens aussi qu'il faut parfois inventer des solutions. Mettre en place des mesures d'urgence, parer au plus pressé.
Le journal de bord personnel de Jaume Roiq Stevens, que j'écris moi-même, Jaume Roiq Stevens, est une de ces mesures d'urgence. Je dois me doubler. S'il faut me tripler, je me triplerai.
Nécessairement, il va devoir en inventer d'autres. - Jaume Roiq Stevens -
Je m'appelle - minia zavout - Jaume Roiq Stevens.
C'est mon nom depuis trente-six ans qualque chose comme ça. Je sais très bien ce qui s'est passé. J'ai eu des conversations en vol à un moment critique, c'était hier. J'ai également eu une conversation avec un homme mort à Tampa, c'était avant-hier. Il s'appelait - ievo zvali - Rudy John Chupco. Je l'ai ressuscité pour mes besoins personnels (besoin de compagnie) à partir de sa carte d'identité.
Plus tard, je me suis retrouvé dans un hélico dégringolant avec moi-même en garçon de dix ans, je me suis reconnu, et j'ai parlé à une FAILLE DE SOI. C'était hier.
Normalement, tout ça n'est pas très sain, j'en suis bien conscient. C'est-à-dire que normalement, tout ça ne serait pas très sain. Si les circonstances étaient normales je serai moi le premier à trouver ça louche. Mais là, au point où j'en suis, avec la Floride fondue sur les deux côtes, toujours personne à Holly Beach et personne depuis Tampa, je crois sincèrement que je peux avoir des petites conversations sans m'alarmer.
On dirait juste que j'ai explosé avec le Silkorsky. C'est pas grave.
Que ma peur s'appelle Lawson, c'était inévitable. Lincoln de son prénom, j'ai été soufflé. Mais c'est pas grave.
J'ai besoin de compagnie.
Il est sain pour moi d'avoir des échanges.
Je vais simplement prendre un peu de distance, je vais écrire tout ce que fait Jaume Roiq Stevens, je vais l'écrire. Il a fait ci, il a fait ça. Comme si je me voyais de loin. Il s'est trempé les mains dans l'eau putride pour nettoyer la suie d'une nuit passée à regarder le golfe du Mexique à travers la nappe de fumée noire d'un Sikorsky en flammes. Il apensé ceci, cela, sa barbe a repoussé, il n'est guère soigneux, il a des conversations avec untel, untel et untel. Si c'est Lawson, je le noterai. Scrupuleusement. Tout ce que je peux. Quel que soit leur nom. Comme ça, si un doute me prend au sujet de ma santé mentale, je n'ai qu'à ouvrir mon journal et là je vois tout de suite s'il est sain d'esprit le Jaume chose là. On voit tout de suite ce genre de truc quand on a un peu de distance.Ma survie dépend de ma capacité de réaction et de la souplesse de ma cohérence interne. Si ma cohérence interne doit passer par des failes externes, elle y passera. Je veux dire, si elle ne peut pas s'en passer, ça lui passera. Mieux vaut s'externiser que s'interner quand ça se présente.
Je suis en train de faire face, je le sens, à une situation exceptionnelle. J'ai été entraîné à m'adapter à des situations extrêmes, vite. J'ai été entraîné à répondre à des questions, à réparer toutes sortes de fuites, à réagir avec sang-froid, à réfléchir, vite. Je connais par coeur les bonnes solutions à une foule de problèmes connus, j'ai tout appris, rien perdu de ce côté-là mais je me souviens aussi qu'il faut parfois inventer des solutions. Mettre en place des mesures d'urgence, parer au plus pressé.
Le journal de bord personnel de Jaume Roiq Stevens, que j'écris moi-même, Jaume Roiq Stevens, est une de ces mesures d'urgence. Je dois me doubler. S'il faut me tripler, je me triplerai.
Nécessairement, il va devoir en inventer d'autres. - Jaume Roiq Stevens -
© Elisabeth Carecchio
extrait de Le Dernier Monde pp.99/101, Folio/Gallimard, Céline Minard
mercredi 27 mai 2015
mardi 19 mai 2015
Falloir savoir...
Le regard est ironique, la voix neutre. Ils tarissent les images, et toute mon intention va dès lors vers la pièce. Je sens que le temps vient, c'est-à-dire que je percois un rapport en train de s'établir entre les êtres et les choses ici en présence, de telle sorte que chacun va former l'un des mots d'une phrase à laquelle le temps travaille justement à donner verbe et sens. Le temps va me prononcer, m'accoupler avec les autres. Je m'immobilise, je me prépare à être absolument le signe de moi-même. Mais la chose, avant que je ne commence à me l'annoncer, a déjà commencé: c'est un frémissement, là-bas, une ondulation plus vive, une approche. Et parmi les mots que nous sommes, c'est exactement comme si le présent se dressait - comme si le présent bandait pour nous tenir enfilés les uns aux autres dans la partie carrée de l'objet et du sujet, du lieu et du temps. Là-bas, donc, la chose a commencé: une reptation parmi les poils, un surgissement qui me surpend au point que ma conscience voudrait bien tout à coup arrêter le temps et s'arrêter elle-même; mais non, cela se rapproche, inexorablement; l'espace se creuse le temps se gonfle: il va falloir savoir.
in Le Château de Cène, p.67, Bernard Noël, L'imaginaire/Gallimard
samedi 16 mai 2015
Nos nuits...
Nos nuits... La nuit... Lente & lasse. Perturbable ou... Infini point. Aréole menace. Noir d'encre incertain. Elan licence capte atmosphère... Vivace. Même hier nomade. Savoir non... Litanie pareille. Principe en la pénombre. Abîme... Confusions par-delà les rondes...
vendredi 15 mai 2015
Sombre...
monde suivant effondré encor LEURRE électrique sphère plastique non cosmos hanté humanité servile oui stance après les schèmes non avidité des lignes oui embrasement errance au-delà précipice une obscurité à l'aube cruelle c'est un rêve et puis non savoir sur le tard ambiance oblongue on se tue même encor FLACCIDE l'alvéole bien après cette ligne pas même directrice inhérence semonce ou advertance pas même blême en ce miroir indistinct CUT-UP illusoire promesses incertaines malgré le soir nulle part où vivre en paix, nulle part où vivre en haine et puis l'insanité à l'essence même je suis contre ce monde encore quelques secondes étanche ta place hâve sa potence ton corps contre le mien sa chaleur insolence essence diluvienne te sens te sais passage lent BALAFRE commotion toujours et encore tout devenu prétexte à mort (même la mort) sentir le sang excès à l'onde la pénombre au vertige hémisphère à la suture ainsi un espace s'efface après le temps espèce d'ombres et traces de colère ALGARADE explosion cheminement intense bien après l'érosion un pan d'univers cède...
mercredi 13 mai 2015
regards...
sans fond ton puits trace intense merdre stigmate à révérence... regards... trous dans ma tête dartre errance table rase encor sentence lasse trous dans ma tête trous dans ma tête savoir la vie non éphémère pénombre essence rare & cortisone infracassable noyau d'ambre - amère ainsi trous dans ma tête évanescence quelque impact en une collision à l'acuité dolente délices de confusion enfin trous dans ma tête... regards... rien savoir encor pourquoi voire mastodonte irréfragable merdre te voir même désinvolture ou fractale alliance sécable après les jours grêles... regards... universelle règle mensongère encore fin telle cette atmosphère rien n'arrête voire à l'horizon suicide létale amazonide ou ce temps après l'instable marrade... n'y croire... regards... après ta fin & ce miroir alone élans intrinsèques après l'hiver ce cheval noir cabre indécence parties amènes depuis hier ou trous dans ma tête savoir énonce même rien
vendredi 8 mai 2015
mercredi 6 mai 2015
, lasse...
Insolence fractale à l'ignorance urbaine létale encor à la vue souveraine écarlate hier déliquescence après le jour et déhiscence incertaine à l'atmosphère perte d'haleine cet élan crépuscule insane même le tien exode énergumène limite ainsi après cette errance les balances merdre savoir ne point être là qui encore après à nulle autre pareille... non. seulement immanence, voire... Ta pénombre cette lumière, lasse...